Detroit est une ville où il fait bon vivre ! Elle a pour principales attractions ses sommets de violence, ses pics de chômage et ses douze mille incendies volontaires par an. Elle saura vous donner envie de ne pas lui rendre visite grâce à son surnom de « Ghost city » qui résume à lui seul l’exode massif qu’elle a subi puisque sa population a été divisée par deux en trente ans.

C’est dans ce contexte idyllique que naît Walls of Jericho, groupe de metalcore, pouvant tirer sur la punk ou le hardcore. Très vite le groupe enregistre son premier album studio, intitulé A Day and a Thousand Years, qui voit le jour en 1999. A partir de ce moment-là le groupe décide de fuir Détroit et d’effectuer tournées sur tournées en quête de reconnaissance par le biais de la scène. Il s’en suit cinq albums, dont un énorme With Devils Amongst Us All qui a mis tout le monde d’accord.

Le groupe a misé, fait très rare dans l’univers plutôt macho du hardcore, sur une chanteuse : Candace Puopolo. Pour les avoir vu plusieurs fois en live, et si elle rougit sur scène, ce n'est pas par timidité, mais par une débauche d’énergie hallucinante. Elle est aujourd’hui reconnue comme une frontwoman d’exception, à la voix puissante, le muscle saillant et souriante (comme vous pourrez le remarquer sur la photo ci-dessous) lorsqu’elle communie avec son public. Les musiciens sont Chris Rawson et Mike Hasty aux guitares, Dustin Schoenhofer derrière les fûts et Aaron Ruby à la basse.

En 2016, la nouvelle galette se nomme No One Can Save You From Yourself et, comme d’habitude avec eux, c’est plaisir direct, sans préliminaire, efficace et accrocheur. L’introduction débute par un signal d’alerte qui reflète l’urgence qui transpire de cet album. S’enchaîne Illusion of Safety qui donne le ton de l’album. Un ton rageur, qui allie puissance et grosse production. Le son de l’album est excellent malgré un choix particulier de mixage qui pousse au loin la deuxième guitare alors que c’est elle qui, sur certains moments, apporte un plus aux compositions.

Candace nous prouve que sa voix est encore plus puissante et qu’il est difficile pour un néophyte de se dire que c’est une voix féminine. Les textes sont engagés, comme souvent, mais là le groupe enfonce le clou avec des titres comme Forever Militant ou Relentless.

Globalement, on sait où on se situe et il n’y a pas beaucoup de surprises. Des changements de rythmes, des moshparts à l’occasion et des riffs plus hardcore que metal au final. Les compositions sont, quant à elles, variables, il y a du bon voire du très bon avec Relentless, Cutbird, ou Wrapped in Violence. L’énergie est présente, les riffs de bonne facture, et le headbang quasi automatique.

Toutefois certaines compositions comme Forever Militant ou Fight the good Fight manquent de caractère, voire de créativité. Les riffs sont convenus, déjà entendus à maintes reprises, ce qui les rend pénibles et longs à écouter. Un comble pour des morceaux qui tournent aux alentours des deux minutes trente.

Une petite surprise vient tout de même conclure ce disque, le morceau Probably Will, une sorte de petite douceur qui permet à Candace de nous faire découvrir ses capacités au chant. Ils avaient déjà fait le coup de la ballade sur With Devils Amongst Us All, mais ce morceau inclut du piano, ce qui lui donne une sorte de mélancolie douce-amer que je n’aurais pas soupçonnée chez Walls of Jericho.

No One Can Save You From Yourself ne permettra pas au groupe de passer ce palier de plus que j’attends depuis With Devils… Mais Walls of Jericho connait son sujet et le maîtrise : il n’y a aucun doute à avoir sur le fait que ce skeud va leur permettre de continuer à botter des arrière-trains en live.

Tracklist de No One Can Save You From Yourself :

01. Intro
02. Illusion Of Safety
03. No One Can Save You From Yourself
04. Forever Militant
05. Fight The Good Fight
06. Cutbird
07. Relentless
08. Damage Done
09. Reign Supreme
10. Wrapped in Violence
11. Anthem
12. Beyond All Praise
13. Probably Will