Artiste/Groupe:

Voivod

CD:

The Wake

Date de sortie:

Septembre 2018

Label:

Century Media

Style:

Heavy Thrash Progressif

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

16/20

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Pour celles et ceux qui n’auraient pas eu le temps, le plaisir de découvrir Voivod, voici l’occasion de vous rattraper. Voivod a été créé en 1982 et malgré ses trente-six ans de carrière, nous propose un superbe album, The Wake. Le groupe canadien de thrash, euh non de metal progressif, euh non de Heavy, enfin je voulais dire de speed metal, continue de mélanger allégrement les genres, les styles pour au final créer leur musique terriblement personnelle et on ne peut plus jouissive.


Pour vous présenter le contexte de cet album, il fait suite Target Earth sorti en 2013. Album qui a permis au groupe de repartir de l’avant après le décès de l’emblématique guitariste Denis 'Piggy' D'Amour, et le départ du bassiste Jean-Yves 'Blacky' Thériault un an plus tard. Mais The Wake, malgré son affiliation assez évidente avec son aîné, est plus progressif et se donne plus de temps pour explorer de nouvelles contrées. Huit titres pour une galette de cinquante-six minutes, si vous faites le ratio vous aurez compris que Voivod a décidé de se donner du temps.

Du temps, mais pourquoi faire ?

Pour développer des ambiances, avant tout. Leurs compositions s’éloignent des influences thrash du début sans pour autant les renier. Des titres comme Obsolete Beings ou Iconspiracy sont plus liés à la première partie de carrière du groupe. Le titre d’ouverture est un chef-d’œuvre d’équilibre entre une batterie bien présente avec un groove imparable, les guitares oscillent entre riffs thrashys et arpèges. Quant aux solos qui viennent se poser, ils sont toujours particuliers pour que l’on reconnaisse immédiatement la patte Voivod. Et même si c’est Chewy qui les propose, il a clairement digéré son intégration et se détache un peu plus de l'influence de Piggy. Le tout pour des morceaux atypiques, à la fois sublimes et bizarres.


Mais le gros point fort, et certainement le concept sous-jacent de cet album, c’est sa « mise en scène ». Oui bon je vous vois venir, le visuel devant un boîte de CD c’est limité, ok. Mais l’agencement des morceaux est totalement pensé pour que nous produisions des images mentales à coller à la musique. « To picture », comme disent nos amis anglo-saxons, serait un terme plus adapté, mais il n’a pas d’équivalent correct en français.

A titre d’exemple, The End Of Dormancy devient instantanément un classique de Voivod, que ce soit musicalement ou dans les paroles proposées. Snake nous raconte l'histoire d'un vaisseau extraterrestre sous-marin qui se met en marche après des millions d'années et fait des ravages. Il reste alors un seul survivant qui lance la dernière offensive humaine contre lui. Le chanteur joue d’ailleurs plusieurs personnages pendant ce titre, confortant encore plus le côté théâtral.

 
Pour conclure cette galette, Voivod nous offre un morceau totalement hallucinant, une sorte de  synthèse de l’album, comme si le quatuor souhaitait enfoncer le clou une dernière fois. Sonic Mycelium, titre de douze minutes, est certainement le plus ambitieux. Il sonne comme s'ils avaient voulu mettre tous les éléments du disque sur une piste, pour nous rappeler une dernière fois combien cette galette est exceptionnelle.

Tout ça pour vous dire que cet album est une parenthèse enchantée dans tout ce qui peut sortir aujourd’hui. Un album qui respire la créativité à tous les niveaux, dans le respect d’une histoire et tout en continuant à tracer sa route sans aucun complexe. Piggy doit avoir beaucoup d’amour pour sa relève.

 
Tracklist de The Wake :

01. Obsolete Beings
02. The End Of Dormancy
03. Orb Confusion
04. Iconspiracy
05. Spherical Perspective
06. Event Horizon
07. Always Moving
08. Sonic Mycelium

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