Et revoilà Venom ! Le groupe semble indestructible et résister au temps. Quatorzième album studio, quatorze pistes. Les inventeurs du Black Metal sont toujours là et viennent vous prouver, pauvres mortels, qu'ils en ont encore sous la semelle. Le groupe de 2015 fonctionne toujours sous forme de trio, avec l'indéboulonnable Cronos au chant et à la basse, Rage aux guitares et Dante à la batterie. La même équipe que sur le dernier album. Pour le changement, on notera tout simplement le superbe artwork, avec cette spirale de cadavres qui ont l'air de sortir des entrailles de l'enfer. Je n'ai pas souvenir d'une pochette aussi sympa chez Venom. Grande première.
Après une intro anecdotique, le trio envoie la sauce. Et là, ça ne rigole pas. Venom est de retour, bande de larves, et il fait du Venom. Vous vous attendiez à quoi ? A de la pop ? De la techno ? Du bal musette ? La bande à Cronos est foutrement en forme et nous balance quatorze missiles à longue portée (allez, disons douze en retirant l'intro et le court instrumental Ouverture). De la rythmique qui défouraille, un peu à la manière de Motörhead, les "brothers of noise" du début des années 80. C'était à celui qui serait le plus extrême, le plus radical, le plus bruyant. C'est vrai, on a connu largement plus extrême depuis mais c'est amusant de voir que l'un comme l'autre ont gardé la même niaque après toutes ces années. Et de fait, des morceaux comme le titre éponyme, The Death of Rock'n Roll, Long Haired Punks (marrant qu'ils n'y aient pas pensé avant à ce titre), Stigmata Satanas ou Grinding Teeth font bien plaisir tant ils rappellent le Venom de la grande époque. On y retrouve ce mélange bien à eux de punk, de speed metal (ça s'appelait comme ça alors) et de heavy. Là dessus, on a un Cronos qui crache les paroles avec la même conviction que sur les mythiques Welcome To Hell et Black Metal (les deux datant d'il y a plus de trente ans). Toujours en forme, le bougre !
A propos de heavy, le tempo peut aussi parfois se faire diablement lourd (Evil Law, Crucified, Wings Of Walkyrie). J’avoue que, personnellement, j’aime moins cette facette-là de Venom mais il faut reconnaître que ça reste efficace. D’autant que, quand le tempo s’alourdit, la rythmique ne se refuse pas dans le même temps un bon petit groove de derrière les fagots (Smoke). Et là, ça devient vachement plus plaisant ! Enfin le dernier titre, Rise, enregistré en faux live (en tout cas, c’est vraiment l’impression que ça donne), veut sans doute nous montrer que c'est encore sur scène que Venom est le plus dans son élément. La bête à trois têtes est plus vivante que jamais, qu’on se le dise !
Alors que d'autres stars de la NWOBHM ont bien du mal, aujourd'hui, à rallier la ligne d'arrivée, Venom fonce tête baissée et coiffe finalement tout le monde au poteau. Belle leçon de longévité et même si le groupe a connu des hauts mais aussi des bas dans sa carrière, on peut affirmer sans trop s'avancer que c'est dans le haut de la vague qu'il se trouve aujourd'hui. Bien joué.
Tracklist de From The Very Depths :
01. Eruptus (intro) 02. From the Very Depths 03. The Death of Rock'n Roll 04. Smoke 05. Temptation 06. Long Haired Punks 07. Stigmata Satanas 08. Crucified 09. Evil Law 10. Grinding Teeth 11. Ouverture 12. Mephistopheles 13. Wings of Valkyrie 14. Rise
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