Vainaja

Artiste/Groupe

Vainaja

CD

Kadotetut

Date de sortie

Mai 2014

Label

Svart Records

Style

Doom/Death Metal

Chroniqueur

Azagtoth

Note Azagtoth

14/20

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C H R O N I Q U E

Groupe finlandais tout nouveau constitué d’un trio d’inconnus au bataillon, autobaptisés The Gravedigger, The Cantor et The Preacherman (du nom de personnages dont je parlerai plus loin), Vainaja fleure bon le concept mûrement réfléchi.
Un premier album chez Svart, masterisé par Dan Swanö, après seulement un deux titres pour des individus n’ayant pas d’antécédent, ça mérite d’y jeter une oreille.

Et c’est un très bon death doom auquel on a affaire, dans la tradition finlandaise d’un Hooded Menace avec un gros son équilibré pour des compos percutantes. En effet, Vainaja ne fait pas dans la fioriture et les prolongations inutiles (la preuve, en moins de quarante minutes c’est plié) ; car sitôt l’intro acoustique achevée, c’est du gros riff sombre, grave et lourd qui règne en maître sur une musique rampante qui pue la mort à plein nez. Les quelques nappes de claviers enrichissent le spectre sonore et renforcent de manière discrète mais déterminante le côté atmosphérique.

Le morceau le plus long, Viimeinen Tuomio, offre même une intro complètement psychédélique et évoque la désolation la plus totale avec son côté très épuré et minimaliste qui contraste avec une fin plus mélodique, que ne renierait pas le combo de Lasse Pykkö, au même titre que la superbe outro instrumentale.

Musicalement, l’identité de Vainaja n’est pas (encore) clairement affirmée.
Par contre conceptuellement, comme dit en introduction, c’est autre chose :
Les histoires racontées ici sont tirées de faits réels, survenus dans la Finlande rurale du XIXème siècle (ce qui justifie d’autant plus l’usage du finnois pour les paroles) ; un culte aurait été fondé par trois personnages traditionnellement connus sous les noms de Wilhelm le prêtre, Kristian le chantre et Aukusti le fossoyeur. Des individus pas très fréquentables qui pratiquaient des rituels impies au sein de leur propre paroisse : blasphèmes de toutes sortes, sacrifice humains, torture d’innocents par la suite enterrés vivants. Ils ont fini par être pris et condamnés au bûcher après avoir été écorchés vifs.
Les paroles de l’album exhument quelques détails du culte récemment découverts par des fouilles menées dans l’ancien manoir du chantre, notamment des détails sur leurs exactions et les paroles de cantiques écrits par le prêtre qui en étaient les préambules.
Sale histoire, s’il en est.

En ayant connaissance du concept dont il est question, il est d’autant plus aisé de se plonger dans l’univers terrifiant de Vainaja, parfaitement orchestré par des musiciens qui vont jusqu’au bout de leur délire.
J’espère juste qu’il y a une traduction des textes dans le feuillet, mes connaissances en finnois étant extrêmement limitées.
Au pire, la musique vaut le détour à elle seule, certes dans une moindre mesure vu l’absence d’originalité ; mais la puissance évocatrice est quand même là et le graphisme très réussi y contribue énormément.




Tracklist de Kadotetut :

01. Lankeemus
02. Väärän ristin Valtakunta
03. Kahleiden Kantaja
04. Valon Lapset
05. Henkikaste
06. Verinen Lähde
07. Risti Kädessäni
08. Viimeinen Tuomio
09. Kadotettu

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