Artiste/Groupe:

Turilli / Lione Rhapsody

CD:

Zero Gravity (Rebirth And Evolution)

Date de sortie:

Juillet 2019

Label:

Nuclear Blast

Style:

Metal Symphonique

Chroniqueur:

Florentc

Note:

17/20

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Rhapsody : done

Rhapsody Of Fire : done

Luca Turilli : done

Luca Turilli’s Dreamquest : done

Luca Turilli’s Rhapsody : done

Rhapsody Reunion : done

Turilli / Lione Rhapsody : pas done !

Cette fois on ne l’y reprendra plus. Dans diverses interviews, Luca Turilli répétait à qui voulait bien l’entendre qu’il en avait terminé avec le milieu du metal, et qu'il comptait se consacrer à son studio et diverses activités musicales mais désormais éloignées du milieu qui a fait sa renommée. Et c’est quelques mois plus tard, d’un retournement de veste tellement rapide qu’il rendrait jaloux Arturo Brachetti, que Luca Turilli décide de reformer un autre Rhapsody, en compagnie de ses anciens compagnons de gloire et fortune. Et c’est ainsi que naquit Turilli / Lione Rhapsody. Eh oui, Fabio Lione reprend du service ! Et ce n’est pas fini, puisque les fidèles et loyaux Alex Holzwarth, Patrice Guers et Dominique Leurquin rejoignent cette bonne vieille troupe. Hormis Alex Staropoli, resté seul membre à bord de Rhapsody Of Fire, avouez que ça nous ramène quelques bonnes années en arrière ! Alors si l'évocation d'un énième groupe estampillé Rhapsody prête forcément à sourire, étant un inconditionnel, j‘attendais avec une certaine hâte ces nouvelles compositions. Et au vu de la pochette, on peut s’attendre à une musique bien moderne. 

Effectivement, on commence avec des effets électro typés science-fiction, avec un compte à rebours, avant la déferlante qui va suivre. La patte Turilli est immédiatement présente. Gros chœurs, un Fabio théâtral à souhait, pour nous mener sur un refrain épique sur fond de double grosse caisse. Ouf, on est bien à la maison ! Le titre d’ouverture propose tout ce dont je voulais pour cet album : un son moderne avec les codes du genre. Depuis le fabuleux Prophet Of The Last Eclipse, on sait que Luca Turilli incorpore des éléments électro dans sa musique. C’est encore une fois le cas ici... et le sera tout au long de l’album. Un pont ethnique original et un solo guitare / clavier de la belle époque plus tard, me voilà rassuré. Une très belle entrée en matière, à la fois puissante, épique, et qui donne envie d’aller plus loin.

D.N.A poursuit dans cette veine, avec la désormais incontournable guest Elize Ryd en duo avec Fabio. Et ça fonctionne ! Le trio Fabio / Elize / chœurs agit comme un rouleau compresseur, ne laissant aucun répit à l’auditeur. On se retrouve sur la fin du titre quelques années en arrière en repensant au projet Dreamquest, mais en bien plus réussi et abouti ici. On retrouve un très grand Fabio sur tout l’album également. Ses intonations sur Zero Gravity rappellent ses premières heures avec Vision Divine d’ailleurs. Un pont tribal usant d’instruments ethniques vient encore agrémenter l’écoute. Luca Turilli semble faire évoluer sa musique tout en gardant sa capacité à créer une musique épique, et c’est appréciable. Continuons de parler de Fabio, et de sa capacité à varier son timbre. Comme il l’avait déjà fait sur Rhapsody Of Fire, il sait aussi montrer les crocs sur le pré-refrain de Fast Radio Burst : excellent !

Sur cet opus, un groupe a clairement influencé certaines compositions : Queen. Si on se doutait bien que Turilli était un amateur du groupe anglais, ça n’a jamais été flagrant dans sa musique. Cette fois, il suffit d’écouter Decoding The Multiverse pour comprendre. Débutant comme un titre banal de speed mélodique à la Vision Divine, il se transforme en hommage à Queen sur sa deuxième partie. Et forcément il en devient bien plus intéressant. Le titre prend une autre ampleur. Même constat sur I Am, avec un break complètement pompé (enfin en hommage on dira) sur Bohemian Rhapsody. Le reste du titre, entre un duo (discret) avec Mark Basile de DGM et l’apparition d’un saxophone, s'avère être une nouvelle réussite à se mettre entre les oreilles.

Si Turilli se permet d’évoluer, on sent qu’il ne souhaite pas non plus prendre son monde à contrepied. C’est donc la traditionnelle ballade en italien qui nous est servie en guise de zone de confort. Et même cela est plutôt réussi. Si Amata Immortale commence timidement, elle monte en puissance au fil du titre, avec ces chœurs sublimes et ce chant d’Emilie Ragni tout en douceur. Brillant certes, mais bien moins qu’Arcanum (Da Vinci’s Enigma), qui est mon titre de référence de cet opus. Il aurait clairement pu figurer sur Prophet Of The Last Eclipse. Là, Turilli s’est lâché et a rappelé à tout le monde qu’il reste maître dans l’art de composer du titre qui tue. Empruntant un passage d’Otello de Verdi sur le refrain, il fait de ce titre un hymne de metal symphonique. C’est un régal, tout simplement.

Luca Turilli aura sacrément réussi son pari avec cet énième groupe. Continuant dans ce qui a fait sa renommée, à savoir un metal épique et orchestral, il se permet tout de même d’évoluer. En cela, le titre de l’album sied parfaitement au menu concocté. Entre les effets électro, du saxophone par-ci et une musique tribale par-là, l’influence de Queen, la musique classique ou les BO de films, il nous propose un album d’une richesse incroyable tout en ne faisant pas de copier-coller. En outre, et contrairement au précédent album de Luca Turilli’s Rhapsody, la production est limpide et irréprochable. La basse de notre Patrice Guers national est également toujours bien présente. C’est simple, hormis le côté épique, on ne retrouve plus vraiment de points communs entre Rhapsody Of Fire et ce Turilli / Lione Rhapsody.

 

Tracklist de Zero Gravity (Rebirth And Evolution) :

01. Phoenix Rising
02. D.N.A. (Demon and Angel) (feat. Elize Ryd from Amaranthe)
03. Zero Gravity
04. Fast Radio Burst
05. Decoding The Multiverse
06. Origins
07. Multidimensional
08. Amata Immortale
09. I Am (feat. Mark Basile from DGM)
10. Arcanum (Da Vinci's Enigma)
11. Oceano (bonus feat. Sascha Paeth from Avantasia and Arne Wiegand from Santiano)

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