Artiste/Groupe:

The Jelly Jam

CD:

Profit

Date de sortie:

Mai 2016

Label:

Mascot Records

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

Didier

Note:

14/20

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Peut-on parler de super groupe pour The Jelly Jam ? Je vous laisse juger, mais les musiciens qui œuvrent dans ce projet plutôt orienté metal prog sont Ty Tabor (guitare, chant et claviers), Rod Morgenstein (batterie et claviers), et John Myung (basse, synthés moog,  et chapman stick). Si ces noms ne vous disent rien (rhooooo), on va rappeler que Ty est le guitariste (et chanteur par moment) de King’s X, que Rod, est le batteur de Winger et surtout Dixie Dregs (le groupe de Steve Morse), et que John n’est autre que le bassiste et cofondateur de Dream Theater. Donc on a bien affaire ici à un sacré panel de musicos, qui se retrouve pour un projet parallèle déjà assez ancien, puisque fondé en 2002 (avec la sortie du premier album éponyme), et dont c’est la quatrième réalisation. L’album précédent était We Shall Descend, sorti en 2011, et celui d’avant, The Jelly Jam 2, datait de 2004. On comprend donc que les gars sont sacrément occupés par leurs projets principaux respectifs. Ce nouvel album s’appelle Profit, avec, si vous jetez un œil à la pochette assez réussie, un jeu de mot sur Prophet. Pas mal trouvé, et en l’occurrence, le thème de l’album (un concept album, d’après Ty) est l’argent à tout prix et l’impact sur notre bonne vieille Terre. Vaste sujet…

On note de suite que ce n’est pas à proprement parler un album de metal prog, et que les douze morceaux sont tous de durée normale et beaucoup plus rock que prog. Il garde bien sûr l’ambiance assez King’s X apportée par la voix de Ty (qui, je trouve, ressemble un peu à celle de Steven Wilson), et sa patte originale du côté des compositions. Mais globalement, c’est un album qui peut séduire un vaste public, allant des amateurs de Porcupine Tree, jusqu’aux Beatles.

Care, le morceau qui ouvre l'album est un des plus réussis avec un bon riff, appuyé par la basse de John. La voix de Ty est assez monocorde, avec un peu de reverb, elle est un peu planante et très agréable.  

Sur Stain On The Sun, le rythme se ralentit, le solo se fait un peu Pink Floyd-ien, c'est un des meilleurs morceaux de l'album. Sur Water ça devient très calme, avec bizarrement un son très saturé de guitare. J'accroche moins. Stop nous réveille grâce à un bon travail de Rod à la batterie et un refrain très accrocheur. Un autre des points forts de l'album.

On retombe ensuite dans un morceau calme, Perfect Lines (Flyin') avec pas mal de piano, et un chant carrément planant (Beatles) et sur lequel on s'ennuie sec. Ca s'arrange avec Mr Man, au riff assez surprenant. Ty y livre un solo original et inspiré. Sur Memphis, le groupe ressort le gros riff simple et le groove efficace de la basse de John. J'apprécie la ligne de basse de Ghost Town, même si je ne trouve pas le morceau super original. Heaven est un joli morceau calme, avec de nombreuses couches de guitares acoustiques et un chouette solo à la George Harrison. Permanent Hold est le seul morceau instrumental de l'album. Plutôt réussi, il permet d'apprécier la technique et la sensibilité de Ty. Au passage, on remarque aussi la ligne de basse classieuse de John. On est facilement touché par Fallen, son chant et ses harmonies de guitare. On termine avec Strong Belief, calme, mélancolique à souhait, limite déprimant mais je peux imaginer que le thème de l'album ne laisse guère de place à l'optimisme... 

Au final, c’est un quatrième album très varié qui, ajouté aux précédentes réalisations, permet de vraiment conclure qu’il est impossible d’enfermer The Jelly Jam dans un style spécifique. C’est juste du bon rock. On pourra même en juger sur scène puisque pour la première fois, le groupe annonce une tournée pour supporter cet album. En voilà une bonne nouvelle !

 

Tracklist de Profit :

01. Care
02. Stain On The Sun
03. Water
04. Stop
05. Perfect Lines (Flyin')
06. Mr. Man
07. Memphis
08. Ghost Town
09. Heaven
10. Permanent Hold
11. Fallen
12. Strong Belief