Artiste/Groupe:

The Foreshadowing

CD:

Seven Heads Ten Horns

Date de sortie:

Avril 2016

Label:

Cyclone Empire

Style:

Doom mélancolique

Chroniqueur:

Orion

Note:

16.5/20

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J'ai découvert ce groupe italien en 2012 avec son album Second World et ce fut une bonne surprise. Du coup, je suis allé à la recherche des oeuvres précédentes, qui ne gâtèrent pas la très bonne impression laissée par l'écoute de Second World.
J'attendais donc le successeur de cet album... qui s'est fait un peu attendre. Quatre ans ! Mais finalement, on s'aperçoit que les Italiens aiment prendre leur temps. Il n'y a jamais eu moins de trois ans entre deux de leurs oeuvres. Ca semble être leur rythme de croisière. Et pour nous livrer à chaque fois des albums de cette qualité, on veut bien attendre.

Le groupe, fondé en 2005, compte aujourd’hui dans ses rangs le chanteur Marco Benevento, les guitaristes Alessandro Pace et Andrea Chiodetti, le bassiste Francesco Giulianelli, le claviériste Francesco Sosto et le batteur Giuseppe Orlando, ex-Novembre, qui a rejoint le groupe après Second World.
Comme les albums précédents, Seven Heads Ten Horns est une sorte de concept album sur le déclin d’une Europe qui n’a pas réussi à trouver une unité et qui s’est perdue dans la haine et l’intolérance… Le groupe a mélangé ça à des références bibliques comme la tour de Babel mais néanmoins, le thème ne me paraît hélas pas si éloigné que ça de notre réalité.

L’album démarre sur une belle intro à la sitar me semble-t-il, appuyée par quelques chœurs tout en douceur. Puis le premier titre démarre avec un riff qui reprend la mélodie des choeurs. Arrive enfin la voix de Marco Benevento, mélancolique, superbe. Je retrouve dans son timbre vocal un peu de celui de Dave Gahan (Depeche Mode). La rythmique est bien lourde, les solos sont bien mélodiques, un fond de synthé accompagne le tout. En milieu de morceau, on retrouve la sitar et les chœurs de l’intro et le tempo s’accélère sur le final. Cet album démarre très très bien.
Sur le début du titre suivant, les guitares sont assez inspirées par Paradise Lost (ce sera le cas aussi sur d’autres titres). Un violon assez discret vient faire une apparition en cours de morceau. La voix de Marco paraît ici moins tragique sur les couplets mais véhicule toujours cette mélancolie presque palpable.
Je ne vais pas entrer dans le détail de chaque morceau, sachez juste qu’ils sont tous très réussis, un peu tous dans la même veine, donnant un ensemble homogène, ce qui n’empêche pas quelques variations comme ce riff plus agressif sur 17 (sur lequel une voix féminine intervient sur des passages narrés) et quelques trouvailles bienvenues comme les superbes chœurs liturgiques en fin de New Babylon ou les chœurs d’enfants sur la fin de Martyrdom.

 L’album se termine sur un gros morceau de quatorze minutes subdivisé en quatre parties. Le premier mouvement est particulièrement sombre, l’atmosphère est bien pesante. Un intermède instrumental aux consonances orientales nous conduit sur le troisième mouvement, plus heavy au niveau des riffs mais toujours aussi dépressif dans l’ambiance.
Le dernier mouvement intitulé Inno Al Dolore ("l’hymne à la douleur") se veut être, comme précisé par le groupe, l’hymne de la décadence de l’Europe. Rien que ça… Bref, cette bande originale accompagnant l'agonie de notre continent ne se termine pas sur une note positive, vous l’aurez compris.

C’est encore du bel ouvrage de la part des Italiens pour ce quatrième chapitre de leur discographie. Pour ceux d’entre vous qui ne connaîtraient pas encore The Foreshadowing et qui apprécient des groupes comme Paradise Lost, Moonspell, My Dying Bride, Katatonia, ou les vieux albums d'Anathema, voilà un album que je vous conseille.

Tracklist de Seven Heads Ten Horns :

01. Ishtar
02. Fall Of Heroes
03. Two Horizons
04. New Babylon
05. Lost Soldiers
06. 17
07. Until We Fail
08. Martyrdom
09. Nimrod
    I - The Eerie Tower
    II - Omelia
    III - Collapse
    IV - Inno Al Dolore