C H R O N I Q U E

The Answer est un groupe irlandais promis à un grand avenir. La presse musicale britannique n'a cessé d'encenser leur premier album intitulé Rise et qui fait l'objet de la présente chronique. Le titre de meilleure formation rock de la décennie leur a même été décerné. Apologie excessive ou méritée ? pour le savoir, lisez la suite...

"Under the sky" est le titre blues rock d'entrée, au tempo rapide, dans le style de ZZ Top. La voix charismatique et légèrement cassée de Cormac Neeson accomplit des prouesses, se baladant aisément dans un ambitus allant du grave aux aigus. Le solo est sympa, tout en bends, vibratos et trilles. Le riff rythmique de fond donne envie de remuer.

Certains morceaux sont d'un pur style blues à la BB king comme "Preachin'" ou encore "Memphis Water". Il faut être sans âme pour ne pas s'émouvoir et voir ses doigts claquer involontairement.

D'autres titres sont fortement tributaires de l'héritage de Led Zeppelin, comme "Come follow me", l'excellent "Into the gutter" ou encore "Never too late" où l'imitation de la voix de Robert Plant est évidente (s'agit-il d'un hommage?) et où la batterie se veut réminiscente du style de John Bonham. A noter le solo foudroyant du guitariste Paul Mahon.

L'album inclut aussi deux TRES jolies ballades, tout d'abord "Be what you want" comparable aux meilleures chansons douces de The Darkness et surtout "Always", un petit bijou aussi émouvant que la chanson "Everybody hurts" de R.E.M.

Somme toute, rien d'avant-gardiste au bataillon. En alternant power blues et hard rock à la Led Zep, le groupe puise dans des sources qui n'ont pas besoin de faire leurs preuves pour s'imposer, d'autant plus que la maîtrise technique, tant vocale qu'instrumentale, est bien au rendez-vous afin de garantir un résultat plus qu'honorable. Néanmoins, cet album n'apporte pas grand chose et l'on gagnerait tout autant à écouter du Stevie Ray Vaughan ou du Rory Gallagher puis de se replonger dans The Song Remains The Same ou Physical Graffiti et le plaisir serait encore supérieur.

La qualité et le feeling répondent indéniablement à l'appel, mais la plupart des titres manquent cruellement de personnalité (et non pas d'authenticité) au point de frôler le plagiat ou la redite. Pour finir, malgré quelques scrupules et un jugement plutôt critique, la note reste élevée car les compositions se laissent écouter pour notre plus grand plaisir.