System Of A Down

Artiste/Groupe

System Of A Down

CD

System Of A Down

Date de sortie

1998

Style

Metal bien barré

Chroniqueur

Orion

Site Officiel Artiste

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C H R O N I Q U E

Putain, c'est quoi ce truc ?
Ca, c'est ce que vous vous êtes dits en 1998, en entendant pour la première fois System Of A Down. C'est clair, ça fait un choc quand on ne s'y attend pas. Il faut dire que SOAD avec son album éponyme a sans aucun doute contribué à repousser les limites du Metal.

Cet extra-terrestre musical est donc entré par la grande porte dans le monde de la musique en 1998. Le premier album du groupe est tout simplement un truc de dingue. Ecoutez juste le premier morceau pour vous rendre compte que l'on est sur une autre planète. System Of A Down, ce fut pour moi un peu comme Faith No More dix ans plus tôt. Quelque chose de jouissif, de bien barré et en tout cas de complètement inédit. Il fallait oser balancer un truc pareil. Mais l'audace, parfois, ça marche. Entre les plans délirants de Daron Malakian à la gratte et les cris en tout genre de Serj Tankian… Tiens, au passage, déjà ça c'est pas banal : un groupe américain composé de quatre Arméniens.
Know et Sugar continuent de nous déstabiliser… mais dans le bon sens du terme. On en devient masochiste, on a envie de voir jusqu’où ils vont nous emmener.
Après trois morceaux d'un bordel organisé mais qui ne le paraît pas, voilà qu’apparaissent quelques arpèges mélodiques. Ce n'est que pour mieux contraster avec les hurlements de Serj sur grosses rythmiques qui s’ensuivent. Oui, vraiment, SOAD a le secret pour vous surprendre. Sur ce titre encore, le chanteur nous paraît complètement allumé. On se dit que pour composer des titres pareils, la consommation de champignons hallucinogènes a dû tourner à plein régime. En tout cas, pour le chroniqueur, voilà des morceaux qu’il est bien difficile de décrire avec des mots.
Et tout à coup, boum ! Le titre hyper mélodique. Spiders, un morceau plus posé et qui nous paraît de facture plus classique que le reste avec un vrai refrain et qui, du coup, va faire un carton. Il va contribuer à faire connaître le groupe ce qui peut sembler paradoxal puisqu'il ne reflète pas du tout le style totalement furieux et hallucinatoire de ce premier album. D'ailleurs, on y retourne avec le carrément déjanté Ddevil (déjà le titre !) où Serj Tankian démontre une nouvelle fois qu'il est "hors norme". Je sais pas vous mais moi, le chant sur ce morceau me fait penser par moments aux cris de poules surexcitées qui auraient vu un renard entrer dans la basse-cour… Mais derrière cette apparence trompeuse, on découvre aussi quelqu’un qui écrit des textes censés, intelligents et souvent engagés. Oui, quelque part, ce type me rappelle Mike Patton.
Les morceaux se suivent et ne se ressemblent surtout pas. Après deux titres encore bien énervés, on arrive sur Mind avec une intro posée où la basse se taille la part du lion, mais le morceau part encore dans un délire entre parties calmes et autres bien barrées. Peephole va encore plus loin dans le délire avec sa petite mélodie qui fait presque "balloche du samedi soir". Encore plus dingue ? Pas de problème, ils peuvent le faire. Ca s'appelle CUBErt. Vous remarquerez au passage la brièveté des titres, souvent composés d’un seul mot. A propos de brièveté, la durée des morceaux est aussi assez courte (treize titres pour quarante minutes de musique, faites la moyenne).
L'album se termine par le superbe P.L.U.C.K. qui résume bien toute la musique du groupe : un titre bien barré et très énervé où, tout à coup, un refrain mélodique sorti de nulle part se détache et vient vous caresser dans le sens du poil, après vous l’avoir arraché sans ménagement.
Seul un groupe américain pouvait pondre un truc pareil. Un pays où Disneyland et le Ku Klux Klan cohabitent, un pays où un gamin de onze ans peut se balader avec un fusil d'assaut en toute légalité. Un pays de dingue, quoi !

Avec son premier album, SOAD a repoussé les frontières de l'absurde musical. Une sorte d’art abstrait de la musique si vous voulez. Mais tout comme Kandinsky pour la peinture, ils ont sans doute ouvert de nouveaux horizons. Qui a dit que le Metal était une musique figée ?
Ce qui est sûr, c’est qu’un groupe hors norme était né.

 

Tracklist de System Of A Down :

01. Suite-Pee
02. Know
03. Sugar
04. Suggestions
05. Spiders
06. DDevil
07. Soil
08. War?
09. Mind
10. Peephole
11. CUBErt
12. Darts
13. P.L.U.C.K.

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