Symfonia


Artiste/Groupe

Symfonia

CD

In Paradisum

Date de sortie

Avril 2011

Style

Power Metal mélodique

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

11/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Symfonia, c'est un peu le grand rassemblement des ex. Un ex-Stratovarius en la personne de Timo Tolkki, guitariste déchu dont les années glorieuses au sein du groupe précédemment cité semblent bien lointaines... Ce monsieur n'a pas réussi à nous livrer quelque chose d'excitant depuis belle lurette (on passera sous silence l'album solo qui n'a pas vraiment convaincu, l'opera metal Saana dont tout le monde se fiche pas mal, ou les Revolution Renaissance qui portent terriblement mal leur nom).
Un ex-Viper/Angra/Shaman, André Matos qui lui aussi a longtemps été le chouchou des Français avant de retomber dans un anonymat embarrassant et pas forcément mérité.
Un ex-Gamma Ray/Helloween/Masterplan (entre autres) avec le batteur Uli Kusch qui semble avoir du mal à se poser depuis un petit moment.
Un ex-Stratovarius/Evergrey avec Jari Kainulainen au poste de bassiste, et enfin le claviériste Mikko Härkin qui avait fait ses premières armes chez Sonata Arctica.
Voici donc ce qu'il convient d'appeler un "super groupe", une belle réunion d'anciens combattants... une sorte de The Expendables (le film de et avec Stallone qui rassemble quelques acteurs de films d'action des 80's) du Power Metal... Plus sérieusement, Symfonia est-il le projet de la rédemption ? Offre-t-il à ses musiciens en quête de gloire et de stabilité l'occasion de briller à nouveau ? La réponse... dans quelques instants.

Tout d'abord, il convient d'éclaircir un petit malentendu causé par le nom de la formation... Symfonia ne fait pas vraiment du metal symphonique. Certes, on peut trouver ici ou là quelques orchestrations (ou notes de clavecin) servies par les claviers, il y a également quelques choeurs sur la chanson titre qui sonnent façon chorale d'église, mais ça ne va pas plus loin. Globalement, il vous faut vous attendre à du Power Metal mélodique à la sauce Stratovarius (et oui, on ne se refait pas... visiblement) cru 90's.
Des morceaux speed avec duo guitares/claviers, une petite touche néo-classique et un refrain épique sur fond de double grosse caisse (Fields Of Avalon, Santiago et son riff très Blackmorien juste avant le couplet, ou Forevermore), quelques titres plus heavy et mid-tempo atteints du syndrome "single à la I Want Out" (Come By The Hills, I Walk In Neon), le long morceau épique avec ses changements de rythme (In Paradisum), une petite touche celtique comme Tolkki aime en placer depuis un moment (Pilgrim Road), et un peu de lyrisme exploité sous forme de ballades (Alayna et Don't Let Me Go), voilà ce que cette galette vous propose. Et alors, ça donne quoi ?

Et bien, In Paradisum compte bien évidemment des qualités mais il se traîne également quelques défauts. Par où commencer ? En fait, c'est simple, le mot-clé autour duquel ma critique va se construire est la conjonction de coordination "mais". En effet, il y a toujours un "mais" qui vient ruiner la fête. Des exemples ?
Le morceau d'ouverture (Fields Of Avalon), bien que de facture ultra-classique, fait le boulot et s'avère assez efficace... MAIS André Matos vient nous le gâcher en nous infligeant un chant ultra aigu du début à la fin de ce titre. Alors soit, chanter haut fait partie de la panoplie Matos MAIS là, ça en devient pénible... l'imitation de Mickey Mouse n'est pas loin.
La ballade acoustique qui clôt l'aventure, Don't Let Me Go, est assez douce et agréable, de plus elle rompt un peu avec le reste de l'album et apporte donc une petite touche de fraicheur, MAIS elle semble également un brin trop gentillette.
La chanson titre est plutôt séduisante MAIS elle nous ressert des plans bien connus des fans de Timo Tolkki. La structure globale du morceau, la petite accalmie acoustique avant l'accélération, le break, certaines mélodies (chant comme guitare) rappellent un peu trop des compos comme Infinity ou Visions de Stratovarius.
Le niveau technique des protagonistes est, bien entendu, à la hauteur des ambitions du combo MAIS il est mis au service d'une musique en pilote automatique. Le disque compte beaucoup de clichés et peine à surprendre l'auditeur. Combien de fois avons-nous entendu des intros comme celles de Come By The Hills ou I Walk In Neon ? Il y a bien longtemps que j'ai cessé de tenir le compte... En tout cas, je vous avoue que cela ne m'émeut plus du tout. Et c'est globalement le problème que j'ai avec ce "nouvel" album. Le hic, c'est que tout cela nous a déjà été proposé avant... et en mieux !

On ne peut nier que l'ensemble est bien fichu et interprêté par des musiciens talentueux. Il faut également reconnaître que l'album est très bien produit. Si l'on veut être gentil, on ajoutera même que cet effort est un peu plus inspiré que les dernières tentatives du guitariste finlandais. On sent bien que le bonhomme veut revenir à ce qui lui a valu un succès non négligeable dans les années 90. Le problème est que les années ont passé, que la concurrence est rude, et que les compos présentées ici ne me surprennent ou ne m'émeuvent pas plus que cela. Il aurait peut-être été souhaitable que les autres membres du groupe participent plus à l'effort de composition (le pouvaient-ils ?), cela aurait sans doute apporté un peu plus d'intérêt ou d'originalité à l'ensemble. Dans un genre similaire, le dernier Stratovarius (avec lequel on est naturellement amené à établir une comparaison) fait preuve de plus d'efficacité et d'audace, il me semble.
Au final, In Paradisum vous régalera probablement si vous êtes un fan inconditionnel de Timo Tolkki et de la voix d'André Matos. Le savoir-faire est globalement là. Des petits morceaux speed comme Santiago ou Forevermore s'écoutent bien, la heavy Rhapsody In Black est plutôt sympathique et j'aime bien son refrain... Mais cette oeuvre souffre tout de même d'un manque de fraicheur et de prise de risque. Voilà donc une pièce de Power Metal mélodique hyper classique, qui respecte le cahier des charges, mais qui ne fait que confirmer qu'il n'y a (pour ma part en tout cas) décidément plus grand chose à attendre de l'ex-leader de Stratovarius.

 

Tracklist de In Paradisum:

01. Fields Of Avalon
02. Come By The Hills
03. Santiago
04. Alayna
05. Forevermore
06. Pilgrim Road
07. In Paradisum
08. Rhapsody In Black
09. I Walk In Neon
10. Don't Let Me Go

 

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