Artiste/Groupe:

Syd Kult

CD:

Weltschmerz

Date de sortie:

Octobre 2018

Label:

M & O Music

Style:

Deep Rock

Chroniqueur:

dominique

Note:

15/20

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Le 26 octobre est sorti Weltschmerz, le deuxième LP pour Syd Kult, le projet du parisien Cyril Delaunay, auteur, compositeur et musicien du groupe. Car oui, c’est un groupe puisque l’homme à tout faire se retrouvera entouré de Frédéric Scipion (batterie) et de Julien Larminier (basse/clavier) lors de la tournée à venir. Quid de ce Weltschmerz ? Un album solide, rock teinté doom sans fioriture qui suit un fil rouge étalé tout au long d’un triptyque musical. Ce fil rouge, c’est l’introspection d’un homme devant l’évolution du monde dans lequel il vit et devant sa propre évolution. Un peu prise de tête ? Non, je ne crois pas. C’est même plutôt intéressant comme approche, d’utiliser le romantisme germanique du 19ème siècle comme base de création. Je ne vais m’attarder plus sur le sujet, mais si vous désirez avoir le point de vue de Cyril Delaunay sur le lien entre Weltschmerz et le romantisme allemand, n’hésitez pas à regarder le descriptif de l’album par son créateur. Instructif et intéressant.

Les dix titres, eux, sont fins, musicalement intéressants. Le son est spécifique. Même si certains titres me font penser au travail de Mariuz Duda, oscillant entre les atmosphères de Lunatic Soul et de Riverside, Syd Kult apporte une touche française qui fait une différence sensible. Je ne sais pas si c’est le mixage, le chant ou les accords, mais malgré son nom, Weltschmerz est un album français. Et c’est bien comme ça.

Comme mentionné ci-dessus, l’album est divisé en trois parties distinctes. L’ouverture est peut-être, musicalement, la partie la moins cohérente. Cela s’ouvre avec une intro, Limbo, qui est loin d’être anodine. En fait, elle donne le ton général de l’album et annonce sa mélancolie par une simple ligne de guitare sèche. Un titre que j’aime bien et qui tranche avec My Own God. Ce premier single n’est, et de loin, pas mon titre préféré. Je le trouve en fait en inadéquation avec le reste de l’album. C’est rock, les guitares sont solides mais je n’adhère pas. Peut-être en raison des violons slaves ?
Autre titre rock, mais bien plus groove et intéressant, Overthrow clôt de manière plutôt stimulante ce premier volet. Cyril dit de ce titre qu’il est martial. Moi, son côté rock anglais, soutenu par une belle ligne de basse, me plaît ; et le gros solo de guitare du milieu ajoute à l’attrait général. Sa fin tout en finesse permet une liaison souple avec le premier titre, sombre, de la seconde partie.

Welcome To The Unknown est comme Limbo, une mise en situation intéressante. Contrairement à My Own God, je perçois ici les violons comme un plus. Empire Of The Sun a des relents indus, type Depeche Mode. Son axe plus électro ne tranche pas avec son prédécesseur et la filiation avec Welcome Of The Unknown semble évidente dans le rythme, dans l’atmosphère et dans sa folie. Un beau titre peut-être moins facile d’accès mais qui me réjouit au plus haut point. The Garden fait la transition vers la fin du second acte. Très Lunatic Soul, il intègre sur une ligne simple de guitare, différents éléments mélodiques, électros ou vocaux, qui collent parfaitement avec l’âme de cette partie centrale. Upside Down s’ouvre sur des sons radios avec une atmosphère générale que l’on sent lourde et mélancolique. Malgré sa rythmique de fond obsessionnelle, le titre va progressivement évoluer, prendre du volume musical. Ces changements vont permettre de faire balancer le titre entre espoir et désillusion. C’est musicalement intéressant et bien construit.
Path Of The Damned ouvre, grâce à ses claviers aériens soutenus par une batterie martiale, sur une troisième partie qui s’annonce plus tranchée. Le son est brutal, net, presque intransigeant. A l’image du début de Back Bones. Aucune fioriture, juste quelques touches de piano et une batterie. Le titre est nu au début, s’habille progressivement de lignes mélodiques et se termine brutalement. Une réussite. Until The Night Fades met un point final à Weltschmerz, comme une lente marche vers la fin. Le titre est implacable, et ne laisse aucun doute à l’auditeur sur l’issue fatale qui l’attend. Une troisième partie, comme la seconde, cohérente et réussie.

Au final un bon album, qui n’a finalement selon moi qu’une faiblesse, son premier single. Le reste est solide, logique et permet à l’auditeur de facilement mettre en image ses impressions. Syd Kult sera bien évidemment sur les routes dès le mois de novembre (les dates annoncées sont le 9 à Nancy, le 10 à Vesoul, le 17 à Bordeaux et le 23 à Rouen). Pour ma part, j’espère avoir l’opportunité de les voir si leur tournée les amène dans le quart sud-est de la France.

 

Tracklist de Weltschmerz :

01. Limbo
02. My Own God
03. Overthrow
04. Welcome To The Unknown
05. Empire Of The Sun
06. The Garden
07. Upside Down
08. Path Of The Damned
09. Black Bones
10. Until The Night Fades

 

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