Artiste/Groupe:

Sundrifter

CD:

Visitations

Date de sortie:

Octobre 2018

Label:

Small Stone Records

Style:

Stoner Rock

Chroniqueur:

dominique

Note:

11/20

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Le trio bostonien Sundrifter sort son second album Visitations chez Small Stone Records. Un album solide à défaut d’être inventif et révolutionnaire. Vous me direz, peut-on vraiment être révolutionnaire ou même inventif quand on fait de la musique oscillant entre stoner rock et doom ? Certes, ce ne sont pas les styles les plus évidents pour bouger les codes établis. Cependant, quelques exemples récemment chroniqués sur votre site préféré nous prouvent que des tentatives audacieuses peuvent y parvenir. Reach For The Dragon’s Eye, l’excellent dernier album de T.H.A.L., le EP eponyme de Forming The Void & Pyreship, le sombre Becomes Awake de The Dark Red Seeds ou encore le brillant Feast For Water de Messa montrent que certains groupes trouvent des voies possibles. Malheureusement, ce n’est pas (vraiment) le cas pour ce Visitations de Sundrifter.

Ici, certains titres sont intéressants (Sons Of Belial, Targeted), peu rompent avec l’atmosphère lourde générale (I Want To Leave), mais aucun n’arrive réellement à me faire dire « là, il y a un truc spécial ! ». Un peu décevant, surtout quand on réécoute Not Coming Back, le premier LP du groupe sorti en 2016. S’il était clairement imbibé des références musicales en la matière comme Queens Of The Stone Age ou Kyuss, cet album avait au moins les avantages d’être facile d’accès et de proposer de vraies variations mélodiques.

Visitations manque un peu de tout ça. Il manque aussi cruellement de paroles ; cet aspect, souvent sous-estimé, aurait eu l’avantage de rompre avec la relative monotonie musicale. Seule exception à la règle, Targeted profite d’être mieux fourni pour se démarquer du reste. Une démarcation, musicale celle-ci, est également perceptible dans Sons Of Belial. Une guitare trompeuse laisse en effet croire que Visitations pourra s’appuyer sur sa gamme mélodique. Mais non, ce sont bien plus les lignes lourdes et ternes de Death March, Fire In The Sky ou encore Till You Come Down qui vont prendre le dessus. Oui, il est vrai que dans ce dernier titre, comme pour Hammerburn, les influences de QOTSA sont sensibles ; la voix de Craig Peura a aussi quelque chose de celle de Josh Homme. Mais franchement, ça ne le fait pas. Pourtant, la production et les musiciens n’ont rien de critiquable. La partie rythmique assurée par Patrick Queenan (batterie) et Paul Gaughran (basse) est franchement robuste. Peut-être trop d’ailleurs, puisque la guitare de Craig Peura semble avoir de la peine à s’imposer. Elle y parvient parfois, mais ses riffs sont trop ton-sur-ton avec le reste pour créer le changement (Sky People Son). Le groupe pousse même le principe jusqu’au point de rupture que peut représenter Fire In The Sky, un trop long titre trou noir qui semble concentrer les défauts isolés dans les autres morceaux. L’apaisement qu’apporte I Want To Leave n’y changera rien, je n’ai pas accroché à ce Visitations. Et, fait rare, les écoutes à répétitions ne m’ont pas fait changer d’avis. Je dirais même qu’elles m’ont poussé à être plus sévère dans ma chronique. Mais que cela n’empêche les purs amateurs du genre musical de s’y aventurer. Ils y trouveront certainement de quoi se réjouir.

 

Tracklist de Visitations :

01. Sons Of Belial
02. Death March
03. Lightworker
04. Targeted
05. Till You Come Down
06. Hammerburn
07. Sky Peoples Son
08. Fire In The Sky
09. I Want To Leave

 

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