Artiste/Groupe:

Striker

CD:

Stand In The Fire

Date de sortie:

Février 2016

Label:

Indépendant

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

13.5/20

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Après un City Of Gold (en 2014) bien sympathique, les jeunes Canadiens de Striker, formation portée sur le speed metal mêlant influences heavy et thrash, reviennent en ce début 2016 avec leur quatrième album intitulé Stand In The Fire. Quoi de neuf depuis la dernière fois ? Le groupe compte un membre de moins (le guitariste Chris Segger, présent depuis les débuts de Striker, s'en est allé... laissant Tim Brown seul à la six-cordes) et a décidé de ne plus travailler avec le label Napalm Records. Les Canadiens sont maintenant totalement indépendants. Cette liberté se traduit-elle en des termes musicaux ? Le combo a-t-il évolué ? Et si c'est le cas, de quelle façon ? 

Ne vous attendez pas un énorme chamboulement, Striker continue globalement à faire du Striker et ce quatrième opus s'inscrit grosso modo dans la lignée de City Of Gold… Cependant, on ne peut nier qu'il fait preuve d'un peu plus de variété... et l'on trouve même quelques petites nouveautés disséminées ici et là. Commençons justement par les quelques surprises que nous offre ce Stand In The Fire, il n’y en a pas des tonnes mais il serait injuste de ne pas les mentionner. Dès la deuxième piste, Out For Blood, un morceau heavy/speed assez nerveux plutôt bien foutu, les Canadiens nous surprennent en balançant des solos de… saxophone. Pas très commun, ça. 

Too Late, la chanson suivante, sort un peu du moule heavy speed metal qui caractérise l’ensemble de la galette en s’aventurant dans des contrées plus hard rock. Autre chose, à mi-parcours, vous trouverez Escape From Shred City. Le morceau n’est pas révolutionnaire en soi, comme le titre fait plus que le suggérer, les guitares s’en donnent à cœur-joie, c’est bien heavy et tout ça… mais c’est un instrumental très bien fichu et il n’y en avait pas sur les albums précédents. La dernière nouveauté est réservée pour l'ultime piste : One Life, une sorte de ballade assez originale - au style pas ultra-facile à définir - qui donne l’impression d’être toujours en train de démarrer et qui, du coup, ne parvient jamais vraiment à décoller. Comme Striker n’est pas du genre à s’assagir trop longtemps, le final de One Life est bien heavy mais on reste sur une impression de décousu. Voilà, je ne l’adore pas et trouve qu’elle n’offre pas une conclusion très réussie à ce disque mais elle a le mérite d’explorer des territoires jusque-là délaissés par le groupe, il faut le reconnaître... et souligner l'effort fait par Striker pour proposer plus de diversité.

A part ça, on est en présence d'un album bien vigoureux qui compte beaucoup de moments sympas mais aussi des morceaux qui manquent d'accroche ou qui ont du mal à tirer leur épingle du jeu. Bon point : l'ensemble est plutôt homogène et rien n'est jamais mauvais. Moins bon point : les moments de brillance sont également assez rares. Une certaine forme de lassitude provient notamment du chant de Dan Cleary, que j'aime pourtant bien. Le gars a un bel organe, sa voix et son style m'évoquent ceux d'un jeune Joey Belladonna... mais ses lignes de chant manquent de variété et, au bout de quelques pistes, j'ai l'impression d'entendre toujours un peu la même chose (les mêmes notes). Autre chose : sur City Of Gold déjà, j'avais un peu regretté l'absence de refrains forts sur certaines compos et ce manque se fait encore ressentir sur quelques pistes de Stand In The Fire. Un exemple ? Outlaw. Tout est (presque) là. Il y a le riff énergique, la fougue, le gros son... mais quand arrive le refrain, rien de particulier ne se passe. Il se déroule sans que l'on s'en rende vraiment compte. On se demanderait presque où il est passé. Heureusement, il y a aussi des pistes plus marquantes comme les très bonnes Phoenix Lights, Out For BloodThe Iron Never Lies ou Locked In... toutes bien energiques, avec riffs efficaces et soli scotchants (Tim Brown est un guitariste plus que capable) et servies par des mélodies accrocheuses.

Au final, ce quatrième album de Striker me laisse en proie à un sentiment mitigé. D'un côté, le groupe a fait un effort pour diversifier son propos et proposer un peu de nouveauté. D'un autre côté, les défauts propres à ce combo n'ont pas encore tous été gommés et, bien que l'album soit assez solide et agréable, un certain nombre de chansons peine à me marquer. Pas mal... il y a de l'idée, du style, du niveau (clairement, les musiciens sont très bons) mais il faudrait quelques compos plus fortes pour rendre le tout vraiment excitant. Du potentiel donc... mais j'attends mieux. La prochaine fois, peut-être ? Je le souhaite parce que, malgré les quelques critiques que m'inspire ce groupe, je continue de le trouver attachant et j'ai toujours envie de le soutenir.


Tracklist de Stand In The Fire :

01. Phoenix Lights
02. Out For Blood
03. Too Late
04. Stand In The Fire
05. The Iron Never Lies
06. Escape From Shred City
07. Outlaw
08. Locked In
09. United
10. Better Times
11. One Life