Stratovarius

Artiste/Groupe

Stratovarius

CD

Under Flaming Winter Skies - Live In Tampere

Date de sortie

Juillet 2012

Label

Ear Music/Edel

Style

Power Metal Mélodique

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

12/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

En se séparant de son batteur Jörg Michael (sur la demande de ce dernier), Stratovarius vient (encore !) de tourner une page de son histoire. Décidément, les membres de l'âge d'or du groupe semblent quitter le navire les uns après les autres (le bassiste Jari Kainulainen d'abord, puis le guitariste Timo Tolkki, et maintenant Jörg)... Cela dit, les Finlandais ont déjà montré de réelles capacités à renaître de leurs cendres et ils semblent bien décidés à aller de l'avant. Leur dernier album en date, Elysium, était très bon, et ces messieurs ont déjà trouvé un nouveau batteur en la personne de Rolf Pilve. L'histoire continue donc... mais sans Mr. Michael, qui a quand même consacré dix-sept années à Stratovarius ! Alors on fait les choses bien, on organise un dernier concert avec le batteur teuton derrière les fûts et on immortalise le tout. Le groupe peut maintenant sortir son premier vrai DVD (ou Blu-ray) live sous la forme d'un show événement que le fan ne saurait laisser passer. En attendant que mon éminent collègue Fifi vous donne son opinion sur le blu-ray qu'il vient de se procurer, voici mon avis à chaud sur le double CD. 

Soyons concrets. Vingt pistes pour une heure et quarante-deux minutes de musique live, voilà ce que cet Under Flaming Winter Skies vous propose. Parmi les titres proposés, beaucoup de classiques (six extraits du cultissime Visions tout de même) mais aussi quelques chansons plus récentes (Deep Unknown, Winter Skies...) et trop peu, à mon goût, de morceaux extraits d'Elysium (deux seulement, Under Flaming Skies et Darkest Hours). Les amateurs de démonstration instrumentale n'auront pas moins de trois soli à se mettre sous la dent : un court solo de guitare plutôt réussi car assez musical, une démonstration de basse qui impressionne mais dure peut-être un peu trop longtemps (plus de quatre minutes) et une très courte (une minute environ) intervention de Jens Johansson aux claviers. Curieusement, le seul qui n'a pas le droit à son "petit moment de gloire personnel", c'est Jörg Michael... Enfin, notons que, pour l'occasion, le groupe propose deux reprises qui viennent apporter une petite touche d'inattendu à leur setlist : Burn de Deep Purple et Behind Blue Eyes de The Who. Peu de chansons mineures ici, après ça dépendra des goûts de chacun (en ce qui me concerne, Eagleheart ou I Walk To My Own Song sont loin de faire figure de classiques et je les aurais volontiers remplacé par d'autres compos)...

Venons-en maintenant aux deux questions principales qui se posent quand on met la main sur un album live. D'abord, le son est-il à la hauteur ? Puis, la prestation des musiciens force-t-elle l'admiration ? Verdict : mitigé. Dans les deux cas.
Un petit mot sur la production pour commencer. Elle n'est pas honteuse, loin de là. On est, bien heureusement, loin du naufrage constaté sur le dernier album live de Sonata Arctica, par exemple. Cependant, elle n'est pas parfaite et force est de constater que Visions Of Europe (1998) et Polaris Live 2009 offraient un son de meilleure qualité. Ici, ce n'est pas mal et l'ensemble ne manque pas de dynamisme mais ça sonne parfois de manière un peu confuse. Il arrive que la section rythmique et les claviers prennent le pas sur le chant et la guitare. Cependant, même si l'équilibre entre tous les instruments et le public n'est pas toujours évident à obtenir, il faut admettre que le son un peu brut de cet album a quelque chose d'authentique et il est évidemment de qualité bien supérieure à celui d'un bootleg. Pas mal... à défaut d'être excellent.
Passons à la prestation du groupe. Evidemment que ça joue bien ! On n'en attendait pas moins de tels musiciens ! Mention spéciale à Matias Kupiainen qui honore les parties de guitare composées par Timo Tolkki tout en imposant sa patte. Les autres sont tous d'excellents techniciens et n'ont pas à rougir de leur performance. Tous... sauf un. En effet, comme c'était déjà le cas sur le live de la tournée précédente, la voix de Timo Kotipelto a sacrément perdu de sa superbe. Je perçois déjà les réactions outrées de fans qui affirmeront que le chanteur est toujours au top... mais c'est tout simplement la vérité, le frontman de Stratovarius n'est pas (ou plus) un grand chanteur live. Il peine à atteindre les notes aiguës, manque de puissance et nous gratifie même de certaines faussetés. Ecoutez, par exemple, le refrain de Paradise, un pur massacre... on en a mal pour lui. Certes, il est encore assez bon parfois, il s'en sort même très bien sur certains morceaux (je pense notamment à Legions ou Father Time, sur lesquelles, bizarrement, il semble plus à l'aise) mais, assez régulièrement, sa performance s'avère un peu limitée et en dessous des versions studio.

Alors que cet album live s'écoute bien, présente un certain nombre de qualités, et que le groupe n'est évidemment pas constitué de manchots, la contre-performance de Timo Kotipelto tire quand même l'ensemble vers le bas. Autant sa voix et ses capacités en studio participent à la personnalité et aux points forts du groupe, autant il semble évident qu'en concert, le chanteur n'est définitivement pas un atout pour Stratovarius. Phase passagère ou dure réalité à laquelle il faudra se faire (ou pas) ? L'avenir nous le dira. En attendant, j'ai envie de dire "dommage", car on a frôlé le très bon album live...

 

Tracklist de Under Flaming Winter Skies - Live In Tampere :

CD 1 :

01. Under Flaming Skies
02. I Walk To My Own Song
03. Speed Of Light
04. Kiss Of Judas
05. Deep Unknown
06. Guitar Solo
07. Eagleheart
08. Paradise
09. Visions
10. Bass Solo
11. Coming Home

CD 2 :

01. Legions Of The Twilight
02. Darkest Hours
03. Burn
04. Behind Blue Eyes
05. Keyboard Solo
06. Winter Skies
07. Black Diamond
08. Father Time
09. Hunting High And Low

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