Stratovarius

Artiste/Groupe

Stratovarius

CD

Nemesis

Date de sortie

Février 2013

Label

Ear Music/Edel

Style

Power Metal Mélodique

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

16/20

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C H R O N I Q U E

On s'en doutait déjà un peu mais là, c'est sûr : après Episode, Visions, Destiny, Infinite, Elements, Polaris et Elysium, Stratovarius aime les titres d'albums composés d'un unique mot de deux ou trois syllabes maximum. La preuve, son nouvel (et quatorzième) opus s'intitule Nemesis. Et alors, me direz-vous ? Bah... rien, vous répondrai-je. C'est juste une façon comme une autre de démarrer cette chronique. Voilà, c'est fait, entrons donc dans le vif du sujet. Vous n'êtes pas sans savoir que l'album qui nous intéresse aujourd'hui est marqué par un changement de line-up puisque le batteur Jörg Michael a quitté le combo après seize ans de bons et loyaux services. C'est donc avec le jeune et motivé Rolf Pilve derrière les fûts que les Finlandais nous reviennent, bien résolus à capitaliser sur leur retour (les sorties affluent régulièrement depuis la parution de Polaris en 2008) plutôt réussi, convenons-en. 
Elysium avait surpris pas mal de monde de par sa qualité, s'imposant comme l'album le plus convaincant sorti par Stratovarius depuis bien longtemps. Nemesis peut-il réitérer la surprise ? Est-il à la hauteur des attentes engendrées par son prédécesseur ? Oui... et oui. 

Dès les premiers titres, le son et le style Stratovarius sont aisément reconnaissables mais le quintet a fait des efforts et a su injecter à sa musique quelques petites variations qui lui permettent d'atteindre un équilibre habituellement difficile à obtenir : ne pas dérouter les fans hermétiques au changement tout en faisant plaisir à ceux qui n'ont pas envie qu'on leur resserve éternellement la même soupe. Bien vu. Nemesis est la confirmation que le temps où Strato s'autopompait sans vergogne, nous servait des Elements lourdingues, ratait sa reconversion avec le moribond Stratovarius (ou effectuait un retour correct mais timide avec Polaris) est bel et bien révolu. Timo a beau s'en défendre (un peu) dans l'interview, le combo s'est débarrassé de certains automatismes comme, par exemple, de la typique compo speed néo-classique avec double grosse caisse en continu, clavecin et chant ultrasonique sur le refrain. Le groupe est passé à la vitesse supérieure et, mené par Matias Kupiainen qui surpasse désormais largement Timo Tolkki dans le rôle du guitariste compositeur, n'a pas été aussi inspiré depuis un bon moment. 

Abandon constitue un démarrage immédiatement plus convaincant que Darkest Hours (sympathique à défaut d'être renversant) sur l'album précédent. Un tempo entraînant sans être hyper speed non plus, un riff bien balancé, un Timo qui attaque le chant sans le prendre trop haut (bonne idée, comme ça il sera plus à l'aise sur scène lors de la prochaine tournée), et les claviers de Jens Johansson façon "choeurs" qui apportent la petite touche épique et dramatique qui fait bien... et voilà un premier titre pas révolutionnaire mais pêchu et accrocheur. Ensuite, Unbreakable démontre une certaine efficacité au niveau de la mélodie et remplit bien sa mission de single avec son petit thème (au clavier) aisément mémorisable et son refrain optimiste... même si je dois avouer ne pas être totalement conquis par ce dernier (ni par ce type de morceaux en général, ceci expliquant sans doute cela). Bien heureusement, l'album nous réserve quelques surprises et pièces de choix avec les compos suivantes. Avec la troisième, puis la quatrième piste (Stand My Ground et Halcyon Days), Nemesis prend véritablement son envol. L'album devient tout à coup plus sombre, rapide, épique et innovant dans les sonorités utilisées (notamment au niveau des claviers de Jens Johansson dont la palette de sons paraît plus large et moderne que d'habitude). Une petite baisse de régime se fait sentir avec la gentille mid-tempo Fantasy (un prochain single ?) qui me semble un brin trop classique, facile et répétitive. Heureusement, Out Of The Fog et Castles In The Air déboulent derrière pour relever le niveau. La première est très dynamique (au tempo changeant) et atteint les sept minutes, son riff rappelle assez l'ère Tolkkienne de Stratovarius et son excellent refrain fait mouche. Castles In The Air est plus posée et semble menée par les claviers de Jens Johansson. Le refrain (soutenu par des choeurs) est épique et fonctionne très bien. Dragons, malgré un certain classicisme (ce type de rythmique a été déjà largement exploitée par Strato et de nombreux autres groupes de power mélodique), reste assez efficace, alors que One Must Fall prend des risques en tentant un virage plus progressif et froid. La ballade (il fallait bien qu'il y en ait une) If The Story Is Over est assez bien faite même si elle ne m'émeut pas plus que ça. En revanche, le final que l'on doit à la chanson titre est autrement plus enthousiasmant. Le tempo s'accélère, la guitare de Matias propose une excellente rythmique (pas trop commune) et le refrain est fait pour être repris par les fans sur la prochaine tournée. Une belle conclusion rythmée et épique !

Alors non, Nemesis n'est pas parfait. Vous aurez bien compris qu'il contient, à mon sens, trois ou quatre morceaux pas indispensables... Et pourtant, il n'en demeure pas moins attrayant et globalement réussi. Il est la preuve que Stratovarius continue de bien gérer son retour sur le devant de la scène et n'est pas à court d'idées. Pour les six excellentes compos qu'il contient, une poignée d'autres qui s'écoutent bien, et quelques idées et sons qui renouvellent un peu la recette du groupe, je serais même tenté de dire qu'il est sans doute l'album le plus intéressant que les Finlandais aient sorti depuis la fin des années 90. Bien joué !

 

Tracklist de Nemesis :

01. Abandon
02. Unbreakable
03. Stand My Ground
04. Halcyon Days
05. Fantasy
06. Out Of The Fog
07. Castles In The Air
08. Dragons
09. One Must Fall
10. If The Story Is Over
11. Nemesis

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