Dissection est un groupe qui a eu une grosse influence sur la scène extrême, ce n'est plus à démontrer. Sur la scène Black Death suédoise principalement, celle qui a vu l'émergence de tout un tas de groupes qui ont suivi les pas de la bande à Jon Nödtveidt (citons Unanimated, Vinterland, Sacramentum et Naglfar dans la seconde moitié des années 90). Mais Dissection continue aujourd'hui de fasciner de jeunes combos. On l'a vu avec les Allemands de Thulcandra qui vouent un véritable culte au groupe suédois. Voici aujourd'hui un autre adepte de la Dissection-mania : Stortregn.
Stortregn nous vient de Suisse, s’est formé en 2007 et est déjà l’auteur d'une démo, un EP et deux albums dont le superbe Uncreation (2011) par lequel j'ai découvert le groupe, suivi par un Evocation Of Light (2013) tout aussi décapant. Le groupe se compose aujourd'hui de Romain à la guitare et au chant, Johan à la guitare, Duran à la basse et Sam à la batterie.
Vous l’avez compris lors de l’introduction, tout comme les Allemands de Thulcandra, Stortregn perpétue la tradition du Black Death mélodique suédois, façon Dissection. Et Thulcandra, on va l’évoquer plus d’une fois dans cette chronique. D’abord parce que Stortregn, tout comme les Allemands, a fait appel à Kristian Wåhlin "Necrolord", l'illustrateur attitré des pochettes des albums de Dissection, pour se charger de l'artwork de leur second album, Evocation Of Light. Mais à la différence de Thulcandra, ils n’ont fait appel à lui qu’une seule fois. L’artwork de l’album ici présent a été réalisé par Juanjo Castellano Rosado, autre illustrateur assez connu dans le milieu du Metal Extrême. Thulcandra aussi car les Suisses ont invité son leader, Steffen Kummerer, ainsi que d’autres tels que Ville Viljanen (Mors Principium Est), Simon Girard (Beyond Creation) et Vladimir Cochet (Mirrorthrone), venus prêter main forte au chanteur sur quelques morceaux.
Et musicalement, forcément : si Stortregn ressemble beaucoup à Dissection, il ressemble aussi beaucoup à Thulcandra. Aussi bien dans le style que dans sa façon talentueuse de se l’approprier pour nous sortir encore une fois un album qui vaut le détour. On retrouve en effet ici tout ce qui a fait le succès de ce style. On retrouve par exemple cette utilisation intelligente de breaks acoustiques façon Night’s Blood (de l’album culte de Dissection, Storm Of The Light’s Bane) sur Omega Rising, non sans y ajouter une touche personnelle d’inspiration flamenco sur Nightside Of Eden. On retrouve ce mélange parfaitement dosé d'agressivité et de mélodies. Evidemment, tout comme chez Thulcandra, on n’est pas à l’abri de quelques ressemblances assez marquées (Aurora), quelques titres dont on se demande s’ils ne sont pas des reprises d’un de ces groupes de la vague Black Death suédoise. Mais peu importe, le principal étant le plaisir que l’on prend à écouter cet album, dans un style bien balisé mais parfaitement maîtrisé par nos Suisses. Du bon boulot, encore une fois.
Tracklist de Singularity :
01. Enlighten Salvation 02. Acosmic Ascendant 03. Crimson Depths 04. Vertigo 05. Omega Rising 06. Aurora 07. Black Moon Silhouette 08. Nightside Of Eden 09. Elegy 10. Neverending Singularity (Bonus)
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