Steel Panther

Artiste/Groupe

Steel Panther

CD

All You Can Eat

Date de sortie

Avril 2014

Label

Open E Music

Style

Hard Rock potache

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

13/20

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C H R O N I Q U E

Steel Panther ou le petit phénomène (grandissant) de la scène - plus vraiment existante - hair metal. Ce groupe réjouit autant qu'il agace. D'un côté, il y a ceux qui s'y intéressent et qui l'aiment pour le délire car ce quatuor remet les 80's au goût du jour en accentuant encore plus le côté débridé de cette fameuse décennie. Look improbable, humour potache, extrême insouciance, sexe à tous les étages... Les Mötley Crüe, Warrant ou autres Poison sont ressuscités (certains, dont un de mes estimés collègues qui les a pris en grippe, diront plutôt "resucés") voire parodiés sous nos yeux ébahis (il faut voir les clips délirants, véritable apologie d'un mauvais goût assumé). Mais il y a également ceux qui trouvent que le groupe n'a aucun intérêt et ne fait que piller l'héritage de ses aînés sans apporter quoi que ce soit de neuf au genre et surtout sans atteindre le niveau de ses modèles. Je fais partie de la première catégorie. Peut-être à cause de mon manque de culture en la matière... Car je n'ai jamais voué un culte à ceux qui ont inspiré Steel Panther. Ce n'est pas vraiment mon style de musique à la base. Mais j'ai été attiré par le côté exagéré de la chose, la parodie... Et puis, je l'avoue, beaucoup de compos de Feel The Steel (premier méfait des Californiens) m'ont quand même bien botté le cul. C'était fun, énergique, bien foutu... globalement très accrocheur. Donc, à la base, j'aime plutôt bien Steel Panther. Et pourtant, quand ce troisième album a débarqué, je n'ai pas été des plus enthousiastes. Explications.

Deux choses expliquent mon manque d'impatience à l'annonce de l'arrivée de All You Can Eat. Tout d'abord, l'appréhension du côté un peu prévisible de la chose (Steel Panther a développé un penchant certain pour la répétition... lors de ses concerts par exemple, toujours très fun mais quasi-identiques avec les mêmes blagues au même moment, etc.) et, par conséquent, la peur d'une certaine lassitude de ma part. Ensuite, parce que les deux extraits qui nous ont été offerts avant la sortie réelle de l'album, Party Like Tomorrow is the End of the World et The Burden of Being Wonderful, ne m'ont pas emballé plus que ça. Pas de mauvaises chansons bien sûr, mais des morceaux assez tranquilles, ni trop pêchus ni hilarants. Le groupe avait clairement déjà fait mieux... Heureusement quand All You Can Eat démarre, il le fait bien. Comme le veut la coutume, c'est un titre particulièrement heavy qui ouvre les hostilités : Pussywhipped. Chouette intro à la guitare sèche, riff burné (c'est de circonstance), tempo enlevé, break et solo de Satchel aux petits oignons... c'est bien mieux que les deux extraits qui précédaient l'arrivée de cet opus et ça me rassure ! Dans un style semblable (comprendre pêchu) Gloryhole assure également. On passe vite sur le champ lexical des panthères, il est inchangé. Manowar a ses "kings", "fire", "gods", et autres "steel"... Steel Panther reste fidèle à ses "balls", pussy", "dick", "ass", sans oublier "vagina" (très important). Musicalement, le père Satchel a toujours de bons petits riffs et soli experts dans son sac, la production est impeccable (solide) et Michael Starr confirme qu'il est un très bon chanteur. Quand le groupe se fait énergique, il fait souvent mouche. Les morceaux Gangbang at the Old Folks Home, Ten Strikes You're Out ou B.V.S. peuvent en témoigner. Mais aussi bons soient-ils (et ils le sont), ils ont du mal à rivaliser (en ce qui me concerne) avec les tubes du premier album. On a de chouettes chansons ici, mais peu d'entre-elles me font un effet aussi boeuf (ouh là, la vieille expression) que Death To All But Metal, Fat Girl, Asian Hooker, Party All Day, Eyes of a Panther etc... Et le problème est qu'il y a aussi quelques pistes sur lesquelles il ne se passe musicalement pas grand-chose. J'oublie If I Was The King aussitôt après l'avoir écouté... à chaque fois ! Les textes peuvent alors relever un morceau un peu plat, mais parfois, là aussi, ça sent la facilité, comme avec You're Beautiful When You Don't Talk. Bref, le groupe me faisait plus rire avant. Est-ce de sa faute ? Est-ce dû au fait que l'effet de surprise et la fraîcheur des premières heures se sont estompés ? 

Objectivement, All You Can Eat est un album franchement sympa. C'est toujours du Steel Panther, l'esprit provoc et régressif reste le même et quelques chansons sont aussi entraînantes que bien fichues... mais la blague commence à virer à la routine et la musique est d'inspiration inégale. Il n'y a pas de quoi fustiger ou enterrer le groupe mais on peut peut-être commencer à s'inquiéter pour la suite des aventures des panthères d'acier salaces dans la mesure où chaque nouvel album semble être un cran en dessous du précédent. Si le combo persiste dans cette voie et ne propose pas bientôt une véritable collection de morceaux qui tuent, la lassitude risque de gagner du terrain et on se souviendra alors de l'expression "les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures".

 

Tracklist de All You Can Eat :

01. Pussywhipped
02. Party Like Tomorrow is the End of the World
03. Gloryhole
04. Bukkake Tears
05. Gangbang at the Old Folks Home
06. Ten Strikes You're Out
07. The Burden of Being Wonderful
08. Fucking My Heart in the Ass
09. B.V.S.
10. You're Beautiful When You Don't Talk
11. If I Was the King
12. She's on the Rag

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