Le prometteur premier album de ces Américains originaires de Chicago, Fires Of Life, nous montrait déjà un jeune groupe avec un sacré potentiel qui ne demandait qu'à mûrir. C'est fait. Et bien fait avec cette seconde offrande, Virus Of The Mind.
Fires Of Life avait des qualités mais aussi les défauts d’un premier album : des influences évidentes et surtout pas encore bien digérées et un song-writing encore un peu vert. N’y allons pas par quatre chemins, Virus Of The Mind balaie tout ça d’un revers de main. Starkill entre chez les grands ! La pochette déjà nous met sur la voie du changement. Ou plutôt, il serait plus convenable de dire "la mutation" de Starkill. Terminés les clichés heroic fantasy, les batailles épiques et les épées en l’air. Voici maintenant quelque chose de plus sombre, de plus grave aussi, aussi bien dans l’artwork que dans les lyrics d’ailleurs. La musique aussi a évolué. Intro au violon, rejoint rapidement par des orchestrations plus complètes sur un rythme hyper rapide, le premier titre montre déjà la ligne directrice que le groupe semble vouloir suivre sur ce nouvel album : un black symphonique, tirant parfois sur le death mélodique sans oublier une bonne pointe de technique. Entrons dans le détail : si la base musicale sonne très black sympho par moments, le chant garde un aspect death et le groupe garde son côté technique, notamment au niveau des solos de guitare (le leader Parker Jameson est un as de la six cordes). En tout cas, ce premier morceau est excellent et nous met dans les meilleures dispositions pour la suite. La suite, c’est un Winter Desolation dont on a eu la primeur sur la dernière tournée du groupe, en support de Turisascet hiver. Ce titre sur lequel apparaissait une partie en chant clair semblait montrer une nouvelle approche pour le groupe. Là encore, Starkill n’a pas loupé sa mutation. Même si sur ces voix claires on sent évidemment planer l’ombre de Dimmu Borgir sur les quelques morceaux où elles sont présentes (Skyward, Into Destiny, Convergence), elles ouvrent au groupe de nouvelles portes et rendent sa musique bien plus variée qu’elle ne l’était sur le premier opus. Mais comme Starkill a cette fois-ci bien digéré ses influences, il se construit finalement sa propre personnalité. La preuve avec le titre très mélodique Before Hope Fades qui n’a vraiment pas grand-chose de Black Metal ou même de Death. Ou encore avec Into Destiny dont l’intro fait assez néoclassique (un peu à la manière des premiers Children Of Bodom) mais le reste sent bon le Black Sympho de bonne facture.
A propos de symphonique, les orchestrations ne sont pas là pour faire du remplissage et, tout comme chez Dimmu Borgir, apportent vraiment quelque chose aux morceaux, les rendant plus grandioses (Breaking The Madness, Into Destiny, God Of This World). Mais finalement, là où le groupe a fait le plus gros travail, c’est tout simplement au niveau de la composition. Aucun des dix morceaux de ce nouvel album n’est moins intéressant qu’un autre ou ne fait office de remplissage, malgré leur grande diversité (entre le mélodique Before Hopes Fade et le très Dimmu Borgien God Of This World, il y a un monde). D’ailleurs, à l'écoute de l'album complet, difficile de classer Starkill dans un quelconque genre, empruntant aussi bien au Black Symphonique qu'au Mélodeath ou au Heavy. Finalement, le seul défaut de cet album est d’être un peu court. Quarante-cinq minutes, on en aurait bien repris un peu plus.
Virus Of The Mind devrait propulser les Américains directement en première division. C’est bien simple, Starkill s’impose avec ce second album comme LA valeur sûre du style aux Etats-Unis, un pays pour le moment bien à la traîne par rapport à l’Europe dans ce genre musical. Bravo, les gars ! Starkill, retenez ce nom. Ca ne m’étonnerait pas qu’ils fassent énormément parler d’eux dans un avenir proche…
Tracklist de Virus Of The Mind :
01. Be Dead Or Die 02. Winter Desolation 03. Breaking the Madness 04. Virus Of The Mind 05. Skyward 06. Before Hope Fades 07. Into Destiny 08. God Of This World 09. My Catharsis 10. Convergence