Vous aimez Iron Maiden ? Starblind aussi. Beaucoup. Trop. Vraiment trop.
Des groupes qui vouent un culte aux années 80 et qui ont du mal à dissimuler leurs influences, on en connaît tous. Parfois, étonnamment, ça passe assez bien. Certaines formations n'ont pas toujours grand-chose d'original à dire mais il arrive que leur entrain, leur savoir-faire ou un certain sens de l'efficacité, s'ils nous cueillent au bon moment, l'emportent. Il nous arrive aussi à tous, je pense, de faire preuve d'indulgence envers des combos que d'autres ne voient pas d'un bon œil... nous avons nos plaisirs coupables. Pour ce qui est du cas Starblind, même avec toute la bienveillance dont je suis capable, il va m'être difficile d'être positif. Parce que les frontières de l'abus viennent d'être repoussées... et pas qu'un peu.
Décrire Dying Son est, en fait, assez simple. Vous prenez les albums Piece Of Mind et Powerslave de la Vierge de Fer, vous mélangez et réenregistrez le tout en gardant une production semblable à celle de l'époque... et, surtout, vous n'ajoutez rien. Nada. Pas un zeste de personnalité, pas une idée originale, pas un gramme de modernité... Pomper sans vergogne tous les plans les plus connus de Maiden tout en gommant le plus possible ce qui pourrait vous différencier du géant britannique, telle est la recette appliquée par Starblind. Une maigre poignée d'indices permettra aux auditeurs de ne pas confondre les deux combos : les chansons, aussi calquées soient-elles sur celles du groupe dont les Suédois sont fanatiques, n'ont pas la brillance des originales. Imiter, c'est toujours possible. Egaler, c'est une autre histoire. Et le chanteur, bien qu'il s'amuse très régulièrement à singer Dickinson, n'a pas la voix de ce dernier (et parfois, pas le style non plus). Il n'est pas mauvais, cela dit. Il me fait penser à un mélange de Henning Basse (ex-Metalium) et Daniel Heiman (ex-Lost Horizon). Il a de la puissance et exécute quelques montées impressionnantes dans les aigus... mais il manque de maîtrise et loupe parfois le coche (en plus d'être un peu fatigant à la longue).
C'est bien beau tout cela mais je sens quand même une certaine curiosité naître en vous. Vous vous demandez si j'exagère, c'est ça ? Eh bien, allez-y, faites-vous plaisir. Ecoutez donc la chanson titre qui ouvre cet album. Voilà même le clip, c'est cadeau !
Alors ? C'est pas mal fait, n'est-ce pas ? C'est pas désagréable, hein ? Ouais... mais c'est "un peu" Aces High quand même. Dommage. Et Blood Red Skies, en deuxième position, ça donne quoi ? Ben grosso modo, ça donne une sorte de Where Eagles Dare. Tout au long de l'album, sur chaque piste, vous reconnaîtrez des mélodies, des riffs ou des passages entiers qui vous rappelleront les classiques de Maiden. Même la basse, le son de celle-ci, la façon dont elle claque et ressort dans le mix, c'est pareil. Evidemment, dire tout cela revient à enfoncer une porte ouverte car les similitudes sont flagrantes, le groupe ne s'en cache pas. Comment le pourrait-il, d'ailleurs ? Alors voilà, les musiciens ne sont pas mauvais, dans un gros moment de faiblesse, on pourra peut-être trouver un certain charme à l'entreprise... Mais ne nous égarons pas : il s'agit de plagiat pur et simple. Le mot "hommage" sera certainement préféré par les défenseurs de Starblind. Je veux bien le leur accorder, ça ne me coûte rien. Mais quand un groupe n'arrive à ce point pas à se distinguer de ses modèles, il y a quand même, à mon sens, un petit souci. Le combo a certainement pris beaucoup de plaisir à imiter ses idoles. Pour ma part, il est allé trop loin. A quoi donc peut bien servir ce Dying Son ? Je n'en ai pas la moindre idée. Si vous trouvez la réponse, n'hésitez pas à nous contacter.
Tracklist de Dying Son :
01. A Dying Son 02. Blood Red Skies 03. Firestone 04. The Man Of The Crowd 05. The Lighthouse 06. Sacrifice 07. Room 101 08. The Land Of Seven Rivers Beyond The Sea
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