Artiste/Groupe:

Spiritual Beggars

CD:

Sunrise To Sundown

Date de sortie:

Mars 2016

Label:

Inside Out Music

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

17/20

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Encore un super album de Spiritual Beggars ?! Mais quand vont-ils se planter ? Pas aujourd'hui. On ne va quand même pas s'en plaindre ! Cela fait plus de vingt ans que Michael Amott (également connu pour mener les fameux Arch Enemy) et ses complices nous abreuvent généreusement en sonorités hard old-school. Le line-up n'a pas bougé depuis le très bon Return To Zero sorti en 2010. On retrouve donc, pour la troisième fois consécutive, une fine équipe constituée d'Apollo Papathanasio (ex-Firewind) au chant, Sharlee D'Angelo (Arch EnemyThe Night Flight Orchestra, ex-Mercyful Fate...) à la basse, Ludwig Witt (également batteur chez Grand Magus), Per Wiberg (Opeth) aux claviers et, bien sûr, Mr. Amott à la guitare.

Comme le signalait déjà Orion dans sa (très juste) chronique de l'excellent Earth Blues, l'amour de Spiritual Beggars pour les seventies ne date pas d'hier mais semble bien s'intensifier avec le temps. Avec Sunrise To Sundown, neuvième album du combo, pas de surprise... on est bien dans la continuité stylistique amorcée avec les deux disques précédents. Onze pistes d'une musique telle qu'elle sonnait il y a quarante ans, c'est ce que vous attendiez ? C'est ce que vous aurez ! Et, encore une fois, force est de constater que, dans ce domaine, les mendiants spirituels assurent... et pas qu'un peu !

Cette nouvelle livraison démarre de façon on ne peut plus catchy avec le riff simple mais efficace de la chanson titre. Le son est rond, chaleureux, dynamique et organique (un peu plus "épais" que sur Earth Blues)... comme à la bonne époque mais sans que le rendu soit aussi rétro que sur les disques de certains groupes qui, récemment, essayent vraiment de reproduire intégralement la production des seventies. Chaque instrument ressort bien, le mix est impeccable, la musicalité dégagée par le quintet est d'un haut niveau. C'est terriblement accrocheur et efficace... ça a l'air tout simple comme ça mais ça demande un talent de composition que tout le monde n'a pas. Evidemment, on entend la patte des légendes qui ont influencé Amott et compagnie. Comment ne pas penser à Deep Purple à l'écoute du single Diamond Under Pressure ? Impossible. Et la troisième piste, What Doesn't Kill You, ça ne vous évoque pas une version bien heavy du Rainbow période Dio ? Si. C'est normal. Et No Man's Land, elle ne sentirait pas un peu le Black Sabbath parfumé à l'orgue Hammond ? Oui, carrément. C'est ce que qu'on pourrait peut-être parfois reprocher à Spiritual Beggars, ces références qui sautent aux oreilles à l'écoute de certaines chansons. Sauf qu'il y a deux choses à prendre en compte : 
1. Les gars rendent hommage à des groupes, certes, mais ne plagient pas un refrain ou un riff particulier. Ils reproduisent plutôt un style, une ambiance, un son... sans aller jusqu'à décalquer un morceau. 
2. Ils ont la recette magique pour écrire d'excellentes chansons. Et le plaisir que celles-ci procurent, qu'elles soient originales ou non, est bien réel. 

Comment faire pour ne pas sonner désuet et conserver une certaine fraîcheur quand on pratique ce style particulier dans lequel tout a globalement déjà été écrit ? Ce n'est pas simple mais Spiritual Beggars y arrive. Et on ne s'ennuie vraiment pas à l'écoute des nouveaux morceaux composés par le groupe car le disque balaye finalement un spectre assez large allant du hard rock entraînant (Still Hunter) au heavy parfois plus sombre ou mélancolique, tout en faisant de (petits) détours par le stoner ou en empruntant quelques ambiances planantes ou psyché (le travail de Wiberg aux claviers est à souligner) sur des compos comme l'hypnotique I Turn To Stone (avec sa batterie qui tourne en boucle) ou Lonely Freedom. Très important aussi, chaque compo a une identité propre et un petit quelque chose qui fait qu'on s'en souvient et qu'elle se détache de l'ensemble. Il n'y a pas une chanson inutile ou médiocre ici. Sunrise To Sundown regorge de mélodies et arrangements soignés du début à la fin... tout en gardant un aspect frais et spontané (l'album a été enregistré live en cinq jours, ça doit jouer). Je trouve que le chant d'Apollo est encore plus agréable sur cet album que sur le précédent et Amott, dans un style aux antipodes de celui qu'il développe chez Arch Enemy, est absolument excellent (comme tous les musiciens, de toute façon) et livre des solos débordant de feeling. C'est juste la classe. Vous avez aimé Earth Blues ? Aucune crainte à avoir, Sunrise To Sundown saura vous séduire car il s'inscrit dans la continuité de son prédécesseur, tout en explorant quelques autres pistes, et s'avère encore plus accrocheur. Et attention, sortez vos calendriers : une bonne nouvelle n'arrivant jamais seul (paraît-il), en plus de se régaler avec ce nouvel opus, certains d'entre-vous auront la chance de voir Spiritual Beggars à Paris le 10 avril prochain.

Tracklist de Sunrise To Sundown : 

01. Sunrise To Sundown
02. Diamond Under Pressure
03. What Doesn't Kill You
04. Hard Road
05. Still Hunter
06. No Man's Land
07. I Turn To Stone
08. Dark Light Child
09. Lonely Freedom
10. You've Been Fooled
11. Southern Star