Soulfly

Artiste/Groupe

Soulfly

CD

Savages

Date de sortie

Octobre 2013

Label

Nuclear Blast

Style

Metal

Chroniqueur

fifi59

Note fifi59

13/20

Site Officiel Artiste

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C H R O N I Q U E

La carte de visite discographique de Max Cavalera est plutôt impressionnante : six fantastiques albums avec Sepultura ; création de Soulfly en 1997 et neuf albums avec ce dernier, le petit nouveau se nommant Savages.
On ajoutera Cavalera Conspiracy et Nailbomb au rayon des autres formations du frontman.

Le line-up de Soulfly se compose donc de Max Cavalera (vocaux, guitare rythmique), Marc Rizzo (guitare lead), Tony Campos (basse) et Zyon Cavalera (batterie), le fiston, qui intègre le combo.
Pour en finir avec les présentations, on notera que c'est Terry Date (Slipknot, Pantera, Korn...) qui est aux manettes pour la production de Savages, avec un son bien dans l'optique puissance / brutalité / groove de la musique.

Pour ne rien vous cacher, j'ai abordé Savages avec un mélange d'inquiétude et d'optimisme.
J'apprécie Soulfly (surtout à partir de Prophecy) mais pour moi, le seul opus qui ait longtemps fait les beaux jours de mes ensembles audio, son meilleur album à ce jour, est Enslaved, son précédent effort, le plus violent de la discographie de la formation.

Quand on a un album de cette trempe, le souhait est toujours le même, quel que soit le groupe : avoir une suite logique qui ne soit cependant pas un copier-coller, au minimum de qualité égale et qui propose les mêmes sensations, le même plaisir lors d'écoutes multiples.
Alors, Savages va-t-il me combler ou sera-t-il une déception ?

Sachez que Savages m'a posé problème. En effet, après avoir écouté de nouveau Enslaved (toujours aussi excellent soit dit en passant), je me suis attelé à Savages et le moins que l'on puisse dire est que l'écoute initiale ne m'a pas convaincu... et la suivante non plus d'ailleurs.
Les compositions ne m'ont pas sauté aux oreilles et le son, aussi bon et puissant soit-il, m'a semblé également un peu moins imposant que celui de son illustre prédecesseur.
Poursuivant les écoutes durant une semaine, je suis enfin parvenu à me lancer dans cette chronique et à émettre un avis.

Pour schématiser, Savages suit parfois les traces d'Enslaved tout en effectuant un petit retour en arrière.
On a donc toujours cette brutalité mais elle est généralement plus diluée et moins extrême, l'album s'avérant finalement bien moins tranchant dans sa globalité.
On notera également d'emblée que, tout au long de Savages, Max fait du bon boulot avec les vocaux, passant du hurlé au death profond avec une belle efficacité.

Ceux qui sont fans d'Enslaved devraient aimer l'entrée en matière de Savages (avec les deux premières compos) qui est, en ce qui me concerne, l'idéal fait Soulfly !
Bloodshed est sans doute la compo la plus variée, avec des tempi passant du low au speed, une lourdeur rythmique appréciable et une intéressante participation vocale de Igor Cavalera Jr. (Lody Kong), l'autre fiston.
Mais ce titre ne se limite pas à cela, imprimant dans le dernier tiers une sorte de Doom/Death très réussi, apportant une variante plaisante à laquelle je ne m'attendais pas.
Donc, examen d'entrée très positif !
Puis c'est Cannibal Holocaust qui arrive. Infiniment plus rentre-dedans et violent, voici un brûlot très death qui percute les sens !
A ce stade de l'écoute, Savages constitue exactement ce que je souhaitais !

C'est Fallen (avec la participation de Jamie Hanks, de I Declare War) qui suit et incarne la seconde phase de l'album : très bon mais un peu en deçà que ce qui précède. On a cette fois des tempi bien plus modérés et des sonorités s'éloignant des deux morceaux initiaux.
Un peu moins prenant certes mais néanmoins intéressant, on dira que nous sommes dans un Neo/Thrash/Death groovy !

Ayatollah of Rock 'n' Rolla (avec Neil Fallon, de Clutch, aux vocaux parlés ou au chant) est le début de la troisième phase de l'album : celle qui s'oriente vers une musique moins accrocheuse à mon goût, en tout cas très (trop) éloignée de ce qui précède.
Master Of Savagery est plus agressif, plus direct mais une fois de plus, je ne suis pas totalement convaincu... et ce n'est pas avec Spiral, titre aux éléments assez Neo Metal, qui va changer la donne, même si un passage instrumental accrocheur s'invite avec un bon solo.
Quelques petits passages typiques de Soulfly (percussions / rythmiques) pour un This Is Violence dynamique, avec un Max toujours impeccable, puis un K.C.S. particulier surtout pour la dualité vocale Max / Mitch Harris, de Napalm Death (aux vocaux éraillés aigus originaux).
J'aime beaucoup l'entrée en matière de El Comegente, compo la plus longue de l'album (plus de huit minutes) qui voit Tony Campos intervenir au chant. Le point d'orgue est la jolie partie acoustique instrumentale, très atmosphérique, qui la termine (sur plus de trois minutes tout de même).
C'est Soulfliktion qui termine l'album et, une fois de plus, la constante depuis la quatrième compo est de retour : compo sympa mais loin d'être transcendante...

Alors, la conclusion ? Eh bien je suis globalement déçu mais pouvait-il en être autrement ? Avoir une continuité stylistique d'avec Enslaved (la référence du groupe pour votre serviteur) me semblait peu probable, même si les trois premières compositions m'ont donné pas mal d'espoirs !
Certes Savages est plutôt varié et il s'écoute sans difficulté, l'interprétation et la production ne sont pas en cause, mais la magie n'a malheureusement pas opéré, rendant finalement peu envisageable de fréquentes écoutes.

 

Tracklist de Savages :

01. Bloodshed (avec Igor Cavalera Jr)
02. Cannibal Holocaust
03. Fallen
(avec Jamie Hanks)   
04. Ayatollah of Rock 'n' Rolla
(avec Neil Fallon)   
05. Master Of Savagery
06. Spiral    
07. This Is Violence    
08. K.C.S.
(avec Mitch Harris)   
09. El Comegente    
10. Soulfliktion

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