C H R O N I Q U E

Le premier double album de l'histoire du death metal mélodique. Voilà tout simplement le pari qu'a voulu faire Soilwork avec son neuvième album, The Living Infinite. Pari on ne peut plus risqué, d'amblé le groupe se met une pression car en pondant un double album, il peut vite y avoir du remplissage et par conséquent une descente en flèche du public et / ou des critiques, d'autant plus que depuis quelques années le combo suédois est loin de faire l'unanimité. En revanche, on ne pourra pas les taxer de faire du commercial, le groupe a su prendre son temps et prendre les gens à contre pied avec au final un album au format peu banal.
Niveau promo, le groupe, par le biais de Nuclear Blast, a bien sû mener sa barque en balancant pas moins de quatre titres (Spectrum Of Eternity, Rise Above The Sentiment, This Momentary Bliss et Long Live The Misanthrope) petit à petit (sur vingt au total) afin de mettre l'eau à la bouche du fan impatient de se jeter sur la galette en question. Alors, remplissage, pas remplissage ?

Début en fanfare avec le premier titre dévoilé, Spectrum Of Eternity. Ca mitraille sévère, le refrain est immédiatement prenant et le tout sonne puissant, du très bon. On pardonnera la repompe totale de la mélodie du Princess Aurora de Luca Turilli (écoutez ici pour vous en convaincre) en version testostérone tant le titre convainc. Soilwork ne fait pas dans le détail, pas un titre dépassant les cinq minutes, on a droit à du pur death mélodique "in your face", alternant chant death et chant clair (quel talent vocal, ce Björn Strid !). Sur Memories Confined, l'ambiance se veut plus sombre, presque un univers à la Paradise Lost version Soilwork.

Sans faire un listing complet de tous les morceaux, ils possèdent tous la même caractéristique : la résussite ! C'est simple, Soilwork a accouché de vrais bons refrains qui se retiennent en claquant du doigt, les mélodies sont imparables, le tout en restant très metal, avec une puissance et un sens du riff de plomb de haute volée. Niveau rythmique c'est aussi la grande classe, Dirk Verbeuren maltraite ses fûts en blasts, tout en sachant calmer le jeu quand il faut jouer subtil. Les parties de guitares alternent vivacité et soli de folie avec des passages acoustiques du plus bel effet (The Living Infinite I dont le début n'aurait pas fait tâche sur un album d'Insomnium, The Living Infinite II, Vesta). Whispers and Lights, une nouvelle fois excellent, marque la fin du premier CD tandis que Entering Aeons ouvre le second pour l'énorme Long Live The Misanthrope que tout le monde doit connaître ! Que dire... Antidotes In Passing uniquement chanté en voix claire est sublime, avec des arpèges magnifiques, Rise Above The Sentiment du même acabit, il n'y a vraiment rien à jeter, seuls les courts Entering Aeons et Loyal Shadow demeurent dispensable mais on parle d'intro donc pas de quoi s'alarmer.

Au final Soilwork nous a pondu un petit bijou de metal. A la fois puissant et brutal avec une rythmique de pachyderme, le groupe sait jouer sur tous les tableaux en se saisissant de nombreuses influences (rock, thrash, heavy...) et nous livrer des mélodies incroyables aux refrains déments. S'il est difficile de s'avaler d'une traite les deux galettes tellement le repas est copieux, il n'en demeure pas moins digeste et on en redemande. Pari risqué mais ô combien réussi par les Suédois. Achat obligatoire, d'autant plus que le contenant est à la hauteur du contenu.

Tracklist de The Living Infinite :

CD1 :

01. Spectrum Of Eternity
02. Memories Confined
03. This Momentary Bliss
04. Tongue
05. The Living Infinite I
06. Let The First Wave Rise
07. Vesta
08. Realm Of The Wasted
09. The Windswept Mercy
10. Whispers And Lights

CD2 :

01. Entering Aeons
02. Long Live The Misanthrope
03. Drowning With Silence
04. Antidotes In Passing
05. Leech
06. The Living Infinite II
07. Loyal Shadow
08. Rise Above The Sentiment
09. Parasite Blues
10. Owls Predict, Oracles Stand Guard

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