Artiste/Groupe:

Slayer

CD:

Show No Mercy

Date de sortie:

1983

Label:

Style:

Speed / Thrash Metal

Chroniqueur:

Orion

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Slayer est né en 1981, de la rencontre de Kerry King (guitare) et Dave Lombardo (batterie). Très rapidement rejoints par Tom Araya (chant, basse) et Jeff Hanneman (guitare), le groupe écume les scènes locales en reprenant principalement du Iron Maiden et du Judas Priest et en arborant un look très sataniste (maquillages, clous et cuirs, pentacles, croix renversées...)
Slayer est alors repéré par Brian Slagel, fondateur du label Metal Blade, qui recherche des groupes pour sa compilation Metal Massacre. Slayer enregistre Aggressive Perfector qui sera le morceau phare du volume 3 de ladite compilation.
Avec ce morceau, Slayer commence à se faire un nom et Slagel leur offre la possibilité d’enregistrer leur premier album.
Sans aide extérieure, le groupe est toutefois obligé de financer lui-même ce premier effort discographique. Heureusement, à cette époque, Tom Araya est employé comme assistant thérapeute et peut investir dans la production de l'album, le père de King finançant une autre partie. Slayer entre en studio en novembre et Show No Mercy sort un mois plus tard, en décembre 1983. L'album, doté d'une pochette affreuse mais très claire quant aux thèmes développés sur ce disque, est bien reçu par les fans du genre mais pas forcément par la critique. Le très populaire magazine Kerrang allant jusqu'à qualifier l'album de "pure ordure".

Le groupe cite volontiers les groupes anglais de la NWOBHM comme influences (Iron Maiden, Judas Priest, Venom) et aussi Mercyful Fate pour l'imagerie satanique et le côté "evil". Inspirés également par le Punk et le Hardcore ainsi que par la vitesse d’exécution du Kill ‘Em All de Metallica, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’on retrouve un peu de tout cela sur ce premier album.
Evil Has No Boundaries ouvre les hostilités, sur un cri aigu de Tom Araya. Le ton est donné, on n'est pas là pour rigoler. Le rythme est évidemment bien speed, le refrain est doté de gros gang vocals sur le "evil". The Antichrist, Black Magic et Die By The Sword, sans doute les morceaux les plus populaires de cet album chez les fans du groupe, possèdent de terribles riffs au hachoir. C'est le cas aussi de Show No Mercy et Tormentor. Fight Till Death ne fait pas dans le détail non plus, ça speede, les solos partent de tous les côtés. Des solos parfois un peu bordéliques mais pas encore autant que quelques années plus tard. Le chant de Araya est agressif, presque hystérique par moments quand il part dans les aigus. Et bien sûr, on note déjà le travail de Lombardo derrières ses fûts, même si celui-ci n’a pas encore la maîtrise technique qui le caractérisera très rapidement.
Avec Metalstorm/Face The Slayer, le rythme devient plus lourd (c’est en outre le titre le plus long de l’album, approchant les cinq minutes). On dirait presque du Judas Priest au niveau des guitares, bien mélodiques. Ce morceau n'est pas le plus connu de Slayer, pas le plus plébiscité non plus par les fans, mais perso, je le trouve assez excellent. Une autre influence est évidente, c’est celle d’Iron Maiden que l’on retrouve sur les titres Crionics et Final Command. Sur ces deux morceaux, pas de doute, les deux guitaristes ont été très inspirés par le premier album d'Iron Maiden (le début de Final Command fait diablement penser à l'instrumental Transylvania). On note aussi le refrain de Tormentor, bien mélodique. Ces influences heavy, encore assez marquées sur ce Show No Mercy, disparaîtront dès l'album suivant, le terrible Hell Awaits.
Au niveau des paroles, et si l'on compare au Kill 'em All de Metallica, l'autre album fondateur du style paru quelques mois plus tôt, Slayer montre bien plus de noirceur avec des thèmes sataniques (Evil Has No Boundaries, The Antichrist, Black Magic, Show No Mercy). Des paroles qui vaudront au groupe une recommandation du PMRC (Parental Music Resource Center) les incitant à de ne plus faire de disque. Mais évidemment, ils n'en ont rien eu à battre !

Après la sortie de cet album, tout s'accélère pour Slayer. En 1984, le groupe enregistre un EP de trois titres, Haunting The Chapel, qui contient notamment leur fameux classique Chemical Warfare que l'on retrouve en bonus sur la plupart des rééditions de Show No Mercy en CD. Slayer montre déjà sur ce EP un style encore plus sombre et plus extrême. Kerry King fait une petite infidélité à Slayer à cette époque puisqu'il rejoint Megadeth, le nouveau groupe de Dave Mustaine. Il n'y restera toutefois pas bien longtemps, les deux hommes ne s'entendant pas. A son retour, Slayer embarque pour une tournée avec Exodus et Venom, tournée qui sera immortalisée par un EP live, Live Undead.

Show No Mercy, c’est trente-cinq minutes de folie furieuse qui vont changer la face de la musique extrême. En effet, Slayer, avec son premier album, tout comme Metallica, va influencer un nombre incalculable de combos et devenir la référence de toute la mouvance Speed puis Thrash, mais aussi des débuts du Death et même du Black Metal.


Tracklist de Show No Mercy :

01. Evil Has No Boundaries
02. The Antichrist
03. Die By The Sword
04. Fight Till Death
05. Metalstorm/Face The Slayer
06. Black Magic
07. Tormentor
08. The Final Command
09. Crionics
10. Show No Mercy