Artiste/Groupe:

Slayer

CD:

Repentless

Date de sortie:

Septembre 2015

Label:

Nuclear Blast

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Orion

Note:

16/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Je dois avouer que je n'attendais plus grand-chose de Slayer depuis des années. Depuis les sorties de Divine Intervention (1992), Undisputed Attitude (1996) et Diabolus In Musica (1998), quand j'ai (enfin) compris que l'époque du grand Slayer était maintenant loin derrière lui.
Les albums suivants m'ont conforté dans mon jugement. Même le Christ Illusion, qui n’a pas fait illusion très longtemps, justement. Certes, on trouvait quelques bons morceaux ici ou là. Mais aucun de ces albums n'a jamais pu rivaliser avec les chefs-d’œuvres que sont les intemporels Reign In Blood, Seasons In The Abyss et South Of Heaven ou même avec Hell Awaits et Show No Mercy.
La disparition de Jeff Hannemann en 2013 me paraissait marquer la fin définitive de ce groupe culte. Mais Tom Araya et Kerry King ont décidé qu'il fallait continuer (Jeff l'aurait voulu, disent-ils). Ils ont donc récupéré Paul Bostaph d’une part, suite à la re-défection de Dave Lombardo, puis Gary Holt (Exodus), qui avait remplacé Jeff en live dans un premier temps lors de sa maladie, comme membre permanent finalement (si bien que celui-ci délaisse "son" Exodus, on a pu le constater au Hellfest cette année).

Nous voilà en 2015, soit six ans après la sortie du dernier album et deux ans après la mort de Jeff, et Slayer refait surface avec un nouvel album, un nouveau label et un nouveau producteur (Terry Date). Enorme changement donc, après plus de deux décennies de fidélité au label American Recordings et au producteur Rick Rubin. Nouveau départ ?
Penchons-nous donc sur ce nouvel album du nom de Repentless, que l’on pourrait traduire par "sans repentance". En gros, "on est fier de ce qu’on est, on continue et on vous emm…" Ca, c’était pour les ligues puritaines qui ont toujours eu Slayer dans le viseur. Pas de changement de ce côté-là en tout cas.
Et pour les fans du groupe alors, quel est le message ? Il n’aura échappé à personne, je pense, que l’on retrouve dans le fond de la pochette la trace de l’ancien logo du groupe, celui des premiers albums. Tiens donc ! Le groupe tenterait-il par là de jouer sur la nostalgie des vieux fans qu’ils ont perdu en route ? Ou alors est-ce que cela signifierait (enfin !) un retour aux sources ? Rien que pour ça, je me devais d’écouter ce nouvel album, bien que le risque d’être déçu une fois de plus me pendait au nez (le dernier album du groupe que je trouve indispensable remonte quand même à 1990 !)

Première surprise : l’album commence par un instrumental de deux minutes, ce qui n’était jamais arrivé avec Slayer (on mettra de côté Darkness Of Christ sur God Hates Us All, que l’on ne peut pas vraiment considérer comme un titre instrumental). Cette petite montée en puissance pour attaquer ce nouvel opus nous met dans de bonnes conditions.
Seconde surprise : eh bien l’album, tout simplement ! Car, si je n’attendais plus grand-chose de ce groupe, je ne m’attendais surtout pas à le retrouver aussi inspiré après autant d’années de vaches maigres. Avec Repentless, Slayer a retrouvé son Thrash Metal, sans le plomber d’influences Hardcore un peu partout (ce que je n’ai jamais trop apprécié, personnellement).
Repentless nous propose son lot de titres rapides évidemment : Take Control, Implode (titre bien vicieux comme Slayer a l’art de nous en pondre parfois), Piano Wire (un titre que Jeff Hannemann avait commencé à écrire, issu des sessions de World Painted Blood), Atrocity Vendor (super riff en intro), You Against You... Mais on croise aussi des riffs inquiétants à la Dead Skin Mask (Cast The First Stone) et des ambiances bien pesantes (When The Stillness Comes, que tout le monde connaît déjà, Pride In Prejudice). Bref, un Slayer varié comme ça faisait longtemps que ça n’était pas arrivé. Varié et intéressant avec des titres qui passeront parfaitement l’épreuve de la scène (Repentless, You Against You, Implode…). Oui, bien sûr, on est encore loin d’égaler des morceaux tels que Raining Blood, War Ensemble, Angel Of Death ou Hell Awaits (au hasard) mais Slayer retrouve ici l’art du riff slayerien… et du coup, me passionne de nouveau ! Bref, du Slayer sans véritable génie mais diablement efficace.


On n'échappe quand même pas à des morceaux moins passionnants comme ce Chasing Death que je ne trouve pas hyper convaincant. Mais on reste largement sur un bilan positif.
Quant aux deux nouveaux, Gary Holt et Paul Bostaph ("revenant" serait le terme le plus approprié pour ce dernier), ils sont tout à fait à leur place dans ce groupe qui paraît plus solide que jamais, ce qui est vraiment une bonne chose après la disparition de l'un de ses membres les plus importants et du départ de son batteur emblématique.

Ca reste finalement le meilleur album de Slayer depuis Seasons In The Abyss, doublé d’une belle surprise car je ne pensais plus Slayer capable d’écrire des morceaux aussi bons. Il paraît que ce sont les "anciens", King et Araya, qui l’ont composé. Ils ont donc bien retrouvé l’inspiration. On peut aussi supposer que l’apport de sang neuf dans le groupe a joué un rôle non négligeable. Cet album est en tout cas une belle façon de rendre un dernier hommage à leur guitariste et ami disparu.
Une chose est certaine : Slayer est une tuerie en live et la sortie de ce nouvel album nous promet une visite très bientôt des Américains dans nos contrées (c'est pour fin octobre !). On s’en régale déjà !
A propos de Slayer live, l'édition limitée de l'album nous propose un DVD (ou Blu-Ray, au choix) live de seize titres, capturés au Wacken en 2014. Petit bonus bien sympa qui fera pencher les indécis vers l’option d’achat… Pour l'arrivée des géants du Thrash Slayer dans son catalogue, Nuclear Blast a fait les choses en grand !


Tracklist de Repentless :

01. Delusions Of Saviour
02. Repentless
03. Take Control
04. Vices
05. Cast The First Stone
06. When The Stillness Comes
07. Chasing Death
08. Implode
09. Piano Wire
10. Atrocity Vendor
11. You Against You
12. Pride In Prejudice