Sight Of Emptiness

Artiste/Groupe

Sight Of Emptiness

CD

Instincts

Date de sortie

Janvier 2014

Label

auto production

Style

Death Metal

Chroniqueur

Deicide5000

Note Deicide5000

16/20

Site Officiel Artiste

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C H R O N I Q U E

Quand on me propose de chroniquer ce groupe, Didier me dit que ça a un lien avec Scar Symmetry dont je suis grand fan, surtout de l’époque où Christian Älvestam officiait en tant que chanteur/grogneur. Ok, you got my attention…. Allez, je fonce.

En fait, je vais de surprise en surprise. Christian fait effectivement plusieurs incursions sur leur album. Et on comprend pourquoi. Un gros son, super léché, une batterie adepte de passages à couper le souffle, précise, des riffs acérés bien méchants, des phrasés syncopés, une voix d’outre tombe alternant avec une voix en clair, des claviers. Tout y est. Bravo !
La surprise ne s’arrête pas là. Ils nous viennent du Costa Rica, plus connu pour ses coins touristiques, ses papillons, ses iguanes, ses serpents, que pour ses groupes de Death technique mélodique. 
Instincts est le troisième album de cette formation créée en 2005. Je n’ai pas mis la main sur leurs précédentes sorties donc je ne pourrai pas juger d’une quelconque carrière ni évolution.
En plus, ils ont des copains plutôt connus dans le business : Ralph Santolla (Obituary, Deicide, Iced Earth), Glen Drover (Megadeth, King Diamond), Christian Älvestam (Scar Symmetry, Solution .45, Miseration) et même Manuel Obregón (illustre inconnu de la scène metal et pour cause, il est pianiste, compositeur, producteur et, “à ses heures”, ministre de la culture et de la jeunesse du Costa Rica).

 
La chanson qui ouvre l’album est celle qu’on retrouve sur Youtube en vidéoclip : Essence. C’est cool pour les fans de la voix d’Ugly Kid Joe (Whitfield Crane). C’est vraiment bien d’entendre du gros son. Bien joué. Cependant la compo souffre d’un côté répétitif. J’aurais tendance à dire que quand on a trouvé une bonne idée, il ne faut pas en abuser et ce serait mieux de nous laisser avec un appétit pour les compos d’après. Là, c’est moyennement le cas. Moi j’ai du mal à rester captivé jusqu’à la fin de la chanson.
Je n’aime pas trop la deuxième chanson, Instincts, avec un passage gnangnan comme je ne les aime pas.  Obsession obtient un réel coup de main sur les solos par Ralph Santolla. Une structure pas directement digeste du premier coup. Des solos, des changements de rythme, au final. un vrai régal.
Fearless enchaine bien avec la première apparition de Christian Älvestam et l’aide de Glen Drover. Je ne trouve pas bien où est la patte de Glen Drover (qui ne m’épate pas, mais alors pas du tout en tant que guitariste, pas plus que son frère Shawn batteur de Megadeth) mais Christian Älvestam est reconnaissable entre mille. Ah ça fait du bien, quelle voix !
Paradox, où l'on retrouve le pianiste, ministre de la culture, a une structure intéressante mêlant blast et passages atmosphériques. Belle expérimentation.
Sur Deception et Hostility, retour de Christian Älvestam. Sur cette dernière, on y pense forcément : en voilà une chanson qui aurait pu se retrouver sur Pitch Black Progress de Scar Symmetry. Ca fait bien mal avec un refrain très bien chanté, des breaks dans la pure tradition de Scar Symmetry…. Christian l’aurait-il écrite ?…. même le solo emprunte fortement les gammes explorées par son ex-groupe (évidemment, idole de Sight of Emptiness).
Ca enchaîne sur Passion. OK j’ai compris, c’est Scar Symmetry qui s’est expatrié au Costa Rica…. on ne nous dit pas tout… Un pur délice. C’est du saccadé, agrémenté de passages legato cependant modérément inspirés. Mais au final c’est un peu répétitif.
La suivante, Genetics, est bordée de synthés, avec un mix qui me semble différent des autres chansons. Ca part doucement. La basse rugit, la double se fait entendre, les synthés assurent les arrières.  Un passage vers deux minutes vingt et quatre minutes quarante digne de Loudblast, voleurs ou fans ? Au final, une chanson pas si intéressante, peut être trop longue (plus de cinq minutes).
Sanctuary joue dans le même registre : on commence doux et on se la joue “prog” par la suite, et après on s’énerve. J’attends que ça s’énerve vraiment…. en vain… c’est une gentille instrumentale.
Departure...et boite à rythmes ne riment pas mais c’est pas grave. Le synthé s’éclate. C’est en fait un morceau électro qui fait une pause de une minute cinquante-cinq à six minutes dix. Là ça devient plus brutal tout en étant encore électro mais cette fois très “remix”. Cette chanson n’apporte malheureusement rien de transcendant.
Vient le tour de la bonus track Transition. Ah ben celle là elle est bien bourrine et bien vicieuse. Les guitares semblent prendre une cure de “grave”.  Les solis sont sympas. Le refrain est épique et nous fait prendre de la hauteur sur ce bas monde.
Bon, sinon, pour les amateurs de bizarre et/ou d’anecdotes…, chaque titre tient en un seul mot. C’est un style…

En synthèse, je ne suis pas spécialement emballé par la voix qui est dans la moyenne. Maintenant, c’est pas tous les jours qu’on tombe sur un groupe qui produit un album de qualité. Je me tâte pour le coup de coeur… et hop je le mets car c’est vraiment trop sympa et pas courant d’avoir un album aussi soigné.

 

Tracklist de Instincts :

01. Essence
02. Instincts
03. Obsession
04. Fearless
05. Paradox
06. Deception
07. Hostility
08. Passion
09. Genetics
10. Sanctuary

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