Shabda

Artiste/Groupe

Shabda

CD

Tummo

Date de sortie

Février 2014

Label

Argonauta Records

Style

Ritual Drone orientalisant

Chroniqueur

Mythos

Note Mythos

14/20

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C H R O N I Q U E

La vague Drone/Doom a eu de longues heures de gloires avec Sunn O))) et pas mal de ses suiveurs. Personnellement, je me suis toujours demandé comment on pouvait constamment renouveler un genre d’apparence si fermé et hermétique à toute évolution. Pourtant d’autres formations continuent de pratiquer le genre. C’est le cas des Italiens de Shabda formés en 2012, avec déjà un album à leur actif, The Electric Bodhisattva.

Forcément, on se demande dans quel sens le groupe va-t-il évoluer. De nouveaux « followers » du grand Sunn O))) ? Des petits malins qui transforment le genre ? C’est en fait un peu un mix des deux. Constitué de trois longues plages de plus de treize minutes chacune, l’album s’inscrit dans les pattes des grands précités. Sans oublier qu’on retrouve les mêmes sonorités de-ci de-là... Pourtant quelque chose semble se détacher du reste, une petite singularité qui laisse une place à Shabda dans le grand marasme du Drone/Doom. Et cette petite singularité repose en partie sur les influences orientales du groupe (Inde).  

Influences qui se mélangent agréablement à une ambiance plus psychédélique, comme sur le début de 619-626 Hz. Introduction qui résonne comme une complainte mystique d’une quelconque secte dans le fin fond du Pendjab. On pense de suite aux influences du grand (excusez-moi du peu) Alejandro Jodorowsky, et notamment à El Topo et La Montagne Sacrée. Etrangement, on verrait très bien la musique de Shabda se mélanger aux films de Jodo. Car si la première piste de Tummo est plutôt silencieuse, agréablement construite mais sans grande particularité, au fur et à mesure, la musique se fait plus inquiétante, surtout à la fin, et annonce ainsi la seconde piste, largement plus intéressante par ses tonalités étranges et dérangeantes. Cette seconde piste est divisée en trois parties, une mystique avec des chants orientaux, une plus électrique avec des guitares à la Amon Düül (des guitares années 70 en gros), et une dernière plus violente, plus doomesque en mélange avec les chants du début. Le tout résonne parfaitement bien, et se démarque de fait des influences traditionnellement utilisées de nos jours en Drone/Doom. Parfois revenir aux bases à du très bon ! A quand du Tangerine Dream d’ailleurs ? On peut toujours espérer...

Quoiqu’il en soit, Aurora Consurgens vient conclure l’album, tout en tranquillité et méditation orientale à la sauce psychédélique et hippie des sixties, sur fond d’électro modérateur. Cependant, il manquait peut-être un petit quelque chose sur cette dernière piste, un peu plus de folie, plus de décalage. On aurait aimé que Shabda pousse ses limites encore plus loin.

Les Italiens de Shabda nous offrent une œuvre intéressante et singulière, qui se démarque en partie des grands du genre, grâce à un apport oriental marqué et des influences plus roots qui permettent à l’auditeur de s’envoler dans une méditation mystico-psychédélique très sympathique. A consommer sans modération et si possible avec une shisha.


Tracklist de Tummo :

01. Kamakhya
02. 619-626 Hz
03. Aurora Consurgens

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