Artiste/Groupe:

Serious Black

CD:

As Daylight Breaks

Date de sortie:

Janvier 2015

Label:

AFM Records

Style:

Power Metal Mélodique

Chroniqueur:

Blaster of Muppets

Note:

15.5/20

 

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Il n'y a pas à dire, ces temps-ci, les "supergroupes" pullulent tel l'acné sur le visage de l'adolescent lambda. En voilà donc un nouveau et il se nomme Serious Black. Vous apprécierez ou non l'allusion (volontaire ?) à l'univers de Harry Potter (rappel : un personnage de la fameuse saga se nomme Sirius Black). Alors, qui s'est associé avec qui cette fois-ci ? Aux guitares, on retrouve Roland Grapow (ex-Helloween, Masterplan) et Dominik Sebastian (Edenbridge). La section rythmique est tenue par le batteur Thomas "Thomen" Stauch (ex-Blind Guardian, Savage Circus) et le bassiste Mario Lochert (ex-Visions Of Atlantis, Emergency Gate). Derrière les claviers, on a Jan Vacik qui a déjà joué chez Dreamscape. Et pour compléter ce line-up, un chanteur, et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit de l'excellent Urban Breed (ex-Tad Morose, ex-Bloodbound, Trail of Murder). Oui, ça fait du beau monde. Mais attention, ce coup-ci, on nous soutient que Serious Black est différent de bien d'autres "supergroupes" parce qu'il s'agirait d'une authentique bande de potes. Ils se seraient tous réunis et auraient créé leur album (composition, enregistrement, etc.) As Daylight Breaks ensemble, comme un "vrai" groupe, pas comme un projet monté de toutes pièces par un label. Grand bien leur fasse... mais qu'en est-il du plus important, à savoir la musique ?

Serious Black propose un bon power mélodique des familles. Parfois très inspiré et efficace, d'autres fois plus classique ou prévisible... mais qui, globalement, tient vraiment la route. Ce qui fait que As Daylight Breaks s'élève au-dessus de l'album de power moyen tient à quelques petits détails qui ont leur importance. Le groupe a pris soin de ne pas trop se répéter d'une piste à l'autre et offre à nos oreilles un disque qui, s'il n'est pas bouleversant d'originalité, se révèle finalement assez varié et parfois plus subtil qu'il en a l'air. Il y a aussi la voix de Mr. Breed et les lignes de chant qui vont avec. En outre, ce premier disque ne manque pas de points forts. La production est top et chaque intervenant est bien représenté. Le son est clair, équilibré et puissant. Le savoir-faire de chacun est bien exploité et mis au service de compos accrocheuses et concises (on notera que plusieurs titres tournent autour de trois minutes et des poussières... et la chanson la plus longue affiche quatre minutes et quarante-six secondes au compteur). 

Avec I Seek No Other Life, l'opus démarre sur de bons rails. C'est rapide, précis et la mélodie fait mouche. Certes, le morceau est assez classique et pas foncièrement extraordinaire mais vraiment bien fait et entraînant. Bon solo et belle énergie. Mission accomplie.

Si on doit parler d'efficacité, il faut dire un mot sur High And Low qui ferait un très bon single. Le clavier mène d'abord la danse (le thème joué est assez banal mais pas désagréable) mais le grand vainqueur est inconstestablement Urban Breed qui brille sur un refrain ultra catchy (qui a d'ailleurs un faux air du Ministry Of Saints d'Edguy). Un premier zeste de nuance fait son apparition sur Sealing My Fate avec une intro piano/voix délicate qui me rappelle les vieux albums d'Angra... une autre occasion de profiter de la versatilité du vocaliste. Le propos se muscle un peu une fois la première minute passée et le refrain est servie par une mélodie impeccable interprétée avec brio. Le meilleur reste à venir avec les deux pistes suivantes : Temple Of The Sun (une intro orientale et orchestrale, façon musique de film, d'un peu plus d'une minute) et la chanson Akhenaton qui poursuit évidemment le thème du morceau précédent. Là encore, le travail effectué sur les mélodies force le respect et le refrain nous embarque. Belle ambiance avec une petite touche de magie qui fait la différence (dans l'esprit et la qualité, on se rapproche de Desert Reign / Nights Of Arabia de Kamelot)... Très classe et, sans hésitation, ma compo préférée sur cet album. 

D'autres morceaux rappelant parfois les récentes aventures d'Angra font leur apparition sur la deuxième moitié de As Daylight Breaks. C'est assez flagrant sur My Mystic Mind : ce couplet speed, l'utilisation des claviers, les lignes de chant... beaucoup d'éléments évoquent le power prog des Brésiliens. C'est également le cas avec la changeante et sensible Listen To The Storm. La deuxième moitié de cette compo propose une des plus belles envolées mélodiques de cet opus qui vous poursuivra pendant des jours durant. Au final, l'ensemble est soigné et contient beaucoup de pistes réussies... ce qui permet d'être plus indulgent face à quelques intros ou riffs un peu moyens ou trop convenus comme avec Setting Fire To The Earth (qui sent la chute de studio de Masterplan) ou le tout début de Older And Wiser qui nous sert un thème à la guitare lead d'une banalité telle que même Timo Tolkki hésiterait à l'utiliser (c'est dire). Vanne gratuite mise à part, cette dernière compo a beau ne pas commencer en mettant le feu, elle est rattrapée par un couplet plus incisif et surtout un refrain qui est probablement l'un des plus accrocheurs de la galette. Un mot sur la chanson titre avant de se quitter : il s'agit d'un morceau calme, une ballade symphonique qui repose sur les claviers de Vacik. C'est un peu gentil... mais ça peut plaire, d'autant plus que la prestation d'un Breed (qui joue la carte de la sensibilité) vaut le détour et me fait soudain penser qu'il aurait pu tout à fait remplacer Khan au sein de Kamelot sans démériter. 

Au final As Daylight Breaks est un album complet et efficace. Bien sûr, il y a le savoir-faire nécessaire et l'emballage classique relatif à ce type de sortie mais en plus, on y trouve une poignée de pistes qui ne se contentent pas juste de faire le boulot... quelques chansons vraiment classes, une ou deux touches intéressantes ici ou là, des mélodies soignées et, surtout, un vocaliste qui permet à ce premier album de s'élever au-dessus de la masse. Certes, je n'irai pas jusqu'à dire que c'est dément mais les amateurs du style devraient trouver de quoi se régaler. Pour ma part, j'aimerais voir le groupe défendre sa musique sur scène... et ça tombe bien, puisque Serious Black ouvrira (en compagnie des excellents Orden Ogan) pour Hammerfall sur sa tournée européenne qui démarre ce mois-ci. On en reparle bientôt.

 

Tracklist de As Daylight Breaks :

01. I Seek No Other Life
02. High And Low
03. Sealing My Fate
04. Temple Of The Sun
05. Akhenaton
06. My Mystic Mind
07. Trail Of Murder
08. As Daylight Breaks
09. Setting Fire To The Earth
10. Listen To The Storm
11. Older And Wiser