Artiste/Groupe:

Sectioned

CD:

Annihilated

Date de sortie:

Avril 2018

Label:

Indépendant

Style:

Hardcore Chaotique

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

15/20

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Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, je vais débuter cette chronique de façon très solennelle pour vous prévenir du choc auditif et psychologique que peut engendrer l’écoute du dernier méfait de Sectioned, Annihilated. Ce qui suit dépasse l’entendement, la raison, et les frontières de ce que la grande majorité des êtres humains, y compris des Metalheads, peuvent supporter. Même Converge pourrait par instant passer pour des enfants de chœur bien en rang d’oignon à côté de ce quintet.

Ce groupe écossais, originaire d’Edimbourg, se compose de Ped, Owen, Dan, Jamie, Calum. Ils pratiquent ce que je nommerai du Hardcore chaotique, techniquement très impressionnant et d’une rage folle. Je n’avais pas pris une telle onde de choc depuis 43% Burnt en 1999, et ma première rencontre avec The Dillinger Escape Plan. Et contrairement à Frontierer, avec qui il partage un certain nombre de membres en commun, le groupe lorgne moins systématiquement vers du pure Mathcore. Prêt pour treize titres de pure folie ?


Le disque s’ouvre sur Annihilated, titre éponyme, qui lance les hostilités avec un larsen, un cri qui déchire tout et une batterie en mode épileptique, c’est l’effet pitbull qui vous saute à la gorge pour ne plus jamais, JAMAIS, lâcher l’auditeur. Un premier riff que n’aurait pas renié Converge, caractérisé par son énergie « sautillante » et totalement frontale, et lorsque le solo se présente, il pourrait s’apparenter à un Slayer sous amphétamine. Le tempo ralentit pour rendre le riff plus intense, avant d’entamer une conclusion tout en lourdeur à l’image de ce que le Djent peut présenter par instant. Ce titre est à l’image de l’album, varié et terriblement intense, vous ne respirerez pas à l’écoute de ce LP.

Mais ils ont quand même de la suite dans les idées, nos chers Ecossais, l’utilisation du larsen comme une part importante de leur musique. Les guitaristes sont capables d’enchaîner des plans d’une complexité rare mais aussi de savoir laisser sonner un accord, juste pour jouir de la qualité de la distorsion, à l’instar d’un Botch en son temps. Le tout soutenu par une section rythmique qui envoie sévèrement du pâté AOP. Tout y passe, blast, D-beat... le mixage lui fait la part belle, et le batteur le lui rend bien, l’influence de Ben Koller est assez évidente, même si il y a peut-être un peu moins de groove et plus d’énergie brute. Un mixage très propre accompagné d’une qualité de son remarquable pour une autoproduction, proche des productions Djent par instant... on sent que tout ceci a été minutieusement travaillé.

Le chant est quant à lui totalement enragé et possédé, l’animal (le terme n’est vraiment pas galvaudé) ne lâche jamais en intensité, je me dis qu’il peut atteindre la rupture physique ou émotionnelle, mais non il est au final le plus pitbull d’entre tous.

Cet ensemble de fous furieux me fait vraiment penser à la folle tornade que pouvait être The Chariot. On a droit à un joyeux bordel mais qui arrive toujours à retomber sur ses pattes. Ce Annihilated prend le relai du hardcore chaotique de la fin des années 90, début 2000, sans vraiment renouveler le genre. Il est clair que des productions comme celles-ci sont rares mais me rappellent trop d’autres groupes par instant. Donc bravo messieurs, bel album... mais peut être un peu tard.
 

Tracklist de Annihilated :

01. Annihilated
02. Beautiful Struggle
03. Starved Lives
04. Synchronicity
05. Betrayer
06. Toothgrinder
07. Eigengrau
08. Bête Noire
09. Victorious, Neverending
10. Release
11. Portrait
12. Life's True Beauty
13. Through The Trees