Scorpions

Artiste/Groupe

Scorpions

CD

Love at First Sting

Date de sortie

1984

Style

Hard Rock

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

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C H R O N I Q U E

Peut-on véritablement envisager d'évoquer la carrière de Scorpions sans s'arrêter sur leur album Love At First Sting paru en 1984? Non, c'est impossible... et pas seulement parce qu'il contient LE tube interplanétaire, LA ballade du groupe, LE slow sur lequel tous les jeunes ont emballé jusqu'à la fin des 80's: je veux bien entendu parler de la fameuse Still Loving You. En effet, réduire cet album à cette chanson serait une injustice irréparable. Nous ne le ferons donc pas. Reconnaissons tout de même à cette composition (que l'on en soit fan ou pas, que l'on s'en soit lassé ou non) son statut de classique du genre. Tout le monde la connait, et bien qu'elle soit estampillée du sceau des années 80 et fasse sourire certains, c'est ce qu'on appelle un standard. Mais celle-ci ne doit pas masquer le reste de l'album qui n'est ni plus ni moins qu'une collection de tubes réjouissants, de hits imparables.

Et oui, les mots "tubes" ou "hits" ne sont pas choisis au hasard, car il est évident que le Hard Rock des Scorpions évolue vers quelque chose de plus "grand public". C'est comme ça, la production est de qualité mais elle est également plus propre, un brin plus aseptisée. Le son du groupe s'américanise et s'oriente vers des contrées plus FM. L'ensemble est moins rugueux et remuant qu'il ne pouvait l'être sur Blackout sorti deux ans auparavant. Les allemands sont donc légèrement moins venimeux, mais tout cela fait-il de Love At First Sting un mauvais album pour autant? Et bien non, pas du tout. Le penser reviendrait à laisser de côté le véritable talent d'écriture du groupe qui, sur ce disque en particulier, atteint des sommets.

Quelques exemples? Tout de suite. Rock You Like A Hurricane, ça vous dit quelque chose? Sans blague!!! Et Big City Nights? C'est pas un morceau d'anthologie ça non plus? Oui, oui, oui, c'est bien beau tout ça mais vous trouvez que ça manque un peu de mordant, c'est ça? Pas de problème, essayez donc Bad Boys Running Wild. Riff imparable, voix impeccable, refrain aux relents de testostérone... Non? Toujours pas? Rah, vous êtes durs en affaire... OK, je sais ce qu'il vous faut, vous aimeriez bien un morceau un peu rapide, qui décoiffe la tignasse en s'inscrivant davantage dans la lignée de brûlots comme on en trouvait sur Blackout... Dans ce cas-là, c'est vers The Same Thrill qu'il faut se tourner. Elle est bien incisive celle-là, et prouve que les Scorpions piquent encore. Mais attendez, je n'ai même pas encore citer LA meilleure compo de l'album, sans doute une de mes chansons préférées du groupe de tous les temps: Coming Home. Tout simplement géniale... parfaite. Une intro toute en douceur et mélancolie laissant penser que ces messieurs nous entraînent vers des contrées balladesques, mais à une minute et quarante-sept secondes, la chanson dévoile son vrai visage et c'est parti pour un Hard Rock au tempo enlevé, à la mélodie entêtante et aux riff et soli imparables.

Pour toutes les chansons citées précédemment, Love At First Sting n'usurpe pas son statut de classique des années 80. L'ensemble est tellement bon, homogène et convaincant qu'on sera enclin à excuser des compositions un peu plus légères et inconséquentes comme I'm Leaving You ou As Soon As The Good Times Roll. Qu'on le veuille ou non, Scorpions est maintenant à l'apogée de sa popularité, et toute personne se prétendant fan de Hard Rock se doit de connaître Love At First Sting, ne serait-ce que par souci de... culture générale! Les années 70 sont maintenant bien lointaines et oubliées, le scorpion a achevé sa mue et cet album est quasi-parfait pour l'époque à laquelle il se rattache. Il est beau et ne manque pas (malgré une rugosité moins affirmée) d'énergie. 

C'est clair, après un disque si bien ficelé et un succès aussi incroyable, il sera difficile pour nos chers allemands de sortir un successeur digne de ce nom. Il faudra d'ailleurs attendre quatre ans avant que celui-ci ne voit le jour, mais cette fois, avec Savage Amusement (un album très FM doté d'un son trop synthétique), Scorpions ira un peu trop loin dans l'aseptisation de son propos. Mais ceci est une autre histoire...