Vous connaissez certainement la célèbre NWOBHM (New Wave of British Heavy Metal), émergeant dans les années 80 en Angleterre alors sous la joug de Margaret Thatcher. Les punks commencent à mollir et la musique New Wave fait rage. Les temps sont durs, surtout pour les villes industrielles de l’Angleterre. Certains se mettent à le gueuler haut et fort, très fort même, et lancent cette nouvelle vague. Débarquent alors les jeunots d’Iron Maiden, Def Leppard, Motörhead, et bien sûr Saxon. On est alors au tout début 1980 (fin 70, même). Les années folles de Saxon incluent un nombre incroyable de bons albums, les fameuses « Carrere Years », autrement dit les années passées sur le label (français) Carrère qui regorgent d’hymnes heavy metal, que, j’en suis sûr, vous connaissez tous. Après ces six albums, je groupe est passé chez EMI, son line-up a un peu évolué, mais il n’a jamais cessé de proposer des albums souvent intéressants avec la régularité d’un métronome. Et donc après Call To Arms (2011), Sacrifice (2013) et Battering Ram (2015), voici le dernier en date, Thunderbolt, vingt-deuxième du nom !
Alors bien sûr, ils n’inventent plus rien dans le style (quoique), mais force est de constater que :
- Leur son est de plus en plus énorme (Andy Sneap est encore à la production)
- Leur énergie et envie de bien faire est toujours palpable
- Leur capacité à pondre des bons gros riffs est intacte
- Ils sont restés droits dans leurs bottes (même au niveau de l'artwork)
Résultat des courses : voilà encore un album qui vaut le détour et si je dis ça, c’est surtout par rapport aux récents albums de leurs congénères de la NWOBHM, qui sont, à mon goût, nettement moins convaincants.
On prend un réel plaisir à écouter cet album de Biff Byford (67 ans s’il vous plait !) et sa bande (les fidèles Paul Quinn à la guitare et Nigel Glockler à la batterie, avec les tout aussi fidèles mais arrivés il y a plus de vingt ans, Doug Scarratt à la guitare et Nibbs Carter à la basse). Sa voix est toujours intacte, c’est impressionnant. Si je ne trouve pas le titre éponyme des plus originaux, je suis séduit par The Secret of Flight, Nosferatu (The Vampire's Waltz), Sons of Odin (du classique Saxon mid tempo), et Sniper (du classique Saxon bien speedé). C’est bien foutu, puissamment riffé et superbement bien chanté. Les paroles de Biff sont souvent intéressantes, pour qui veut bien se donner le peine de les lire. Le thème global de l’album est la mythologie grecque.
Je ne trouve pas très utile l’intro Olympus Rising, qui sert à faire monter la sauce pour Thunderbolt, le titre qui a été choisi comme premier single.
Pareil, je ne vois pas l’intérêt du dernier morceau, Nosferatu version raw. Mais attention, si je vous disais qu’ils n’inventaient rien, ça ne veut pas dire qu’ils n’arriveront pas à vous surprendre. En effet, première surprise avec They Played Rock And Roll, qui fait immédiatement penser à du Motörhead, et qui est, bien entendu, un hommage à Lemmy et sa bande. Les paroles parlent de leur carrière, dans le break on entend même un extrait de Lemmy qui dit (comme à chacun de ses concert) : « we play Rock ‘n’ Roll ». On connait les liens qui unissaient les deux groupes (à ce sujet, je vous conseille l’excellent documentaire sur Saxon : Heavy Metal Thunder : The Movie), et c’est un bel hommage. Autre hommage sympathique, celui dans Roadies' Song, rendu aux roadies qui les ont supportés toutes ses années. Mais la surprise la plus intéressante nous vient de Predator, un morceau chanté en duo avec une voix gutturale qui double Biff, ou alterne avec Biff. C’est superbe, et j’ai même deviné de suite quelle était cette voix de Golgoth, puisqu'il s’agit de Johan Hegg, le viking d'Amon Amarth, et le morceau est une franche réussite.
Pour une fois je vais vous la faire courte au moment de conclure : Vive la NOWOBHM (Old Wave of British Heavy Metal)!
Tracklist de Thunderbolt :
01. Olympus Rising 02. Thunderbolt 03. The Secret Of Flight 04. Nosferatu (The Vampire's Waltz) 05. They Played Rock And Roll 06. Predator 07. Sons Of Odin 08. Sniper 09. A Wizard's Tale 10. Speed Merchants 11. Roadies' Song 12. Nosferatu (Raw Version)
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