Bien des lunes durant, j'ai tané le label pour mettre la main sur un test pressing et à force de persévérance, j'ai su me faire entendre. Le bougre n'en est pas mécontent ! Personne ne connaissait jusqu'à présent Savage Beat, et pour cause, le groupe ne s'est jamais encore produit sur scène. Pour autant, il ne s'agit point de novices puisque les musicos sont issus d'une myriade de groupes bataves plus ou moins connus, plus ou moins underground : The Shining, Lords of Altamont, Wanderlust, Heros n Zeros, etc... En tous les cas, aucun de ces groupes ne m'avait bougé plus que ça jusqu'à présent. Avec Savage Beat, il en va tout autrement. Je crois qu'à force d'assembler le puzzle, ils ont trouvé la formule.

Chansons à boire et amour immodéré pour l'Ajax d'Amsterdam, le décor est planté : Savage Beat, c'est du pur street rock'n'roll pour tout amateur qui se respecte. Trench Warfare propose six morceaux qui sont autant d'hymnes ou en tous les cas qui sont autant de pépites qui s'écoutent facilement. En boucle car le plaisir est infini. C'est mélodique, c'est bien joué et c'est desservi de solos plein d'à propos. Point trop n'en faut. Savage Beat est la très bonne surprise de cet automne. En particulier, les deux morceaux, Revenge et Trench Warfare sont des tueries. J'apprécie tout particulièrement la voix imbibée du chanteur et j'aime à reprendre avec lui les refrains. Enormes les refrains ! Une insert avec les textes est prévue et c'est tant mieux car mon "english spoken" tire plus sur le yaourt qu'autre chose !

Savage Beat maîtrise sans conteste leur punk rock matiné de Oi! ou leur Oi! transcendé par un punk rock mature, carré, jouissif. Je dirai même qu'il s'agit sans conteste de la révélation Oi! de l'année, voire de ces cinq dernières années... en fait bien plus, puisqu'il ne s'est rien passé de notable en la matière depuis trente ans ! Bishop Green peut-être, well, well... En fait Savage Beat trouve son inspiration dans la Oi! des années 80, l'époque bénie de No Future records, Blitz, Cock Sparrer... Le son est évidemment plus actuel, plus américain aussi. Les nostalgiques de punk rock mélodique à la Naked Raygun ou à la Pegboy s'y retrouveront. Au-delà de toutes ces références policées, l'ombre de la "bête" plane. Si j'osais, je dirais que Savage Beat est le projet fantasmé et abouti de tout musicien fan de la période Chiswick records 77, l'héritage et les turbulents rejetons en moins.

Quant au son du vinyle, c'est quand même autre chose : le grain, la chaleur, le vécu, en plus, il y a du niveau et le mastering a été fait aux USA chez Mammoth Sound... bref, je kiffe grave ! Vous trouverez vraisemblablement des versions apauvries sur youtube, ne vous en contentez pas, zappez et foncez sans hésitation sur le vinyle itself. Le vinyle ou la mort.

Ce premier et incontournable vinyle deviendra un collector, c'est tout le mal que je leur souhaite. Alea jacta est.

Tracklist de Trench Warfare :

01. Always Dreaming
02. Revenge
03. Through With You
04. Trench Warfare
05. The Drinking Song
06. Easy Way Out