Samael

Artiste/Groupe

Samael

CD

Passage

Date de sortie

1996

Label

Century Media Records

Style

Black Symphonique Industriel

Chroniqueur

Azagtoth

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Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Mis sur pied par Michael Locher en 1987 qui adopte le pseudonyme Vorphalack (Vorph pour les intimes), Samael s’inspire dans un premier temps de son compatriote Hellhammer et de la dite première vague black metal (Venom, Bathory) ; Vorph a notamment été frappé par l’EP Apocalyptic Raids, qui, s’il ne montre pas une maîtrise technique exceptionnelle, restranscrit une atmosphère terriblement prenante. C’est donc dans cette direction que tend Samael dans un premier temps, avec deux démos enregistrées sous la forme d’un duo (Vorph et Pat Charvet, un ami d’enfance).

Suite au départ de Pat, c’est le frère de Vorph, Alexandre plus connu sous le pseudo de Xytraguptor (Xy pour les fainéants) qui prend les fûts. Les frangins enregistrent un mini, Medieval Prophecy, avec un ingénieur du son pas vraiment qualifié (mais qui l’était vraiment à l’époque pour enregistrer du metal extrême ?) ; n’empêche que les exemplaires se vendent et s'échangent rapidement dans l’underground et le groupe attire l’attention d’un tout jeune label français, Osmose, qui les signe pour leur tout premier album (et le premier longue durée du label également) : Worship Him (1991).
Le côté primitif qui transpirait déjà sur les démos et le mini se retrouve sur cet album, notamment le titre Into The Pentagram qui fait étalage de l’influence encore prédominante de Hellhammer avec son riffing simpliste et son côté froid et déshumanisé. Avec Worship Him, c’est aussi l’arrivée du bassiste Masmiseim (Mas pour les flemmards), encore dans le groupe aujourd’hui.

Pour le suivant, Blood Ritual (1992), Samael signe chez Century Media, label allemand très friand des groupes extrêmes du moment et notamment grand supporter de la scène death metal (Asphyx, Morgoth, Grave, Unleashed,…). La technicité, le son, la richesse des compos s’accroissent mais Samael fait encore primer les ambiances occultes sur le reste.

Ceremony Of Opposites voit Vorph délaisser la composition des morceaux au profit de son frère, qui incorpore des éléments orchestraux ; une évolution déterminante pour les Suisses, qui perdent des fans parmi les plus réfractaires à l’évolution du groupe, tout en en gagnant d’autres que leur audace a séduits.

C’est incontestablement avec Passage (annoncé par le mini Rebellion et son morceau expérimental entièrement électronique, Static Journey) que Samael s’affranchit de ses racines black primitives pour évoluer vers des horizons plus électroniques, l’influence de l’indus des Ministry, Godflesh et Pitchshifter prenant le pas sur celle de Hellhammer ; ce tout en gardant le côté symphonique de Ceremonies. Xy délaisse la batterie (remplacée par une boîte à rythme) pour se concentrer sur les claviers. Et là, c’est une œuvre fantastique qui prend forme, encore sombre et mystique tout en apportant complexité mélodique et sonorités nouvelles chez Samael.
Le concept des paroles écrites encore par Vorph s’oriente vers la spiritualité, la quête de soi, qu’elle soit religieuse ou d’une autre nature. Le satanisme affiché dans leurs premières œuvres n’était pas une réelle conviction du groupe, mais plutôt le reflet d’une forme de liberté à laquelle ils aspiraient. L’imagerie et la musique du groupe suivent le même chemin ; avec Passage, il n’y a plus de satanisme ou d’antichristianisme, comme en témoigne la couverture de l’album et les titres des morceaux.
 

Passage peut être considéré comme le dernier album black metal de Samael, car on y retrouve encore des colorations occultes héritées des premiers albums. Sur Eternal, d’autres influences vont apparaître et le côté black sera encore plus dilué. Passage est un très grand album d’un très grand groupe, capable d’évoluer sans cesse tout en restant fidèle à la ligne de conduite qu’il s’est fixé dès ses débuts.

« Samael est de ceux qui ont nourri la flamme du black metal au moment où presque personne ne le faisait. Samael était plus occulte et n’était certainement pas ancré dans n’importe quelle tradition black/thrash ou death metal. Je trouve ça étrange que les gens aient choisi la voie de Mayhem/Darkthrone/Burzum ; je me demande pourquoi ils n’ont pas suivi Samael, parce que cette voie était tout aussi intéressante. » Fenriz (Darkthrone).



Tracklist de Passage :

01. Rain
02. Shining Kingdom
03. Angel’s Decay
04. My Savior
05. Jupiterian Vibe
06. The Ones Who Came Before
07. Liquid Soul Dimension
08. Moonskin
09. Born Under Saturn
10. Chosen Race
11. A Man In Your Head

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