Je n’ai pas pu résister à l’envie de vous parler de ce DVD qui m’avait été offert lors de sa sortie, à l’occasion de notre spéciale DVD.

Ce documentaire – dont le titre original est Metal, A Headbanger’s Journey -, le premier (d’une longue série) de Sam Dunn, docteur ès anthropologie, canadien de son état, musicien et avant tout metalleux depuis son plus jeune âge, peut se voir comme une introduction générale au metal, vue par un fan avec un regard d’anthropologue.

Fan parce qu’il est tout excité à l’idée de rencontrer ses idoles (notamment Bruce Dickinson au Hammersmith Odeon, Dio en backstage du Wacken et même chez lui par la suite), d’aller pour la première fois au Wacken (qu’il qualifie de « Mecque du metal »), qu’il fut toujours défenseur de cette musique depuis les années 80, alors que le metal était censuré, accusé de dépraver la jeunesse, d’inciter au meurtre et autres exactions condamnables ; anthropologue, déjà à cause de sa formation universitaire, ensuite parce que ce documentaire présente une analyse succincte mais très bien construite et riche de nombreuses interviews d’artistes, écrivains, journalistes, producteurs, dirigeants de labels qui sont interviewés sur différents sujets : les origines et influences du metal, le son, l’influence du lieu de vie, les fans, la culture, la censure, le sexe et la sexualité, la religion et la satanisme, la mort et la violence.
On suit avec plaisir Sam Dunn, qui est aussi narrateur en voix off, tout au long de son périple, que ce soit en avion, en car ou en train, lorsqu’il interviewe ou se fait lui-même interviewer à plusieurs reprises.

Après cette heure et demie de documentaire – jugée bien trop court par ceux l’ayant visionné en avant-première et par Sam Dunn lui-même -, il est bon de s’attarder également sur les bonus, qui figurent sur la version du DVD sortie en 2007.
On y trouve quelques interviews supplémentaires et assez courtes pour compléter celles du documentaire, notamment une de Dimebag Darrell, mort un peu avant la sortie du documentaire, également une de Tony Iommi sur le fameux accident qui a changé sa vie.
Par ailleurs, Sam Dunn a essuyé quelques critiques à propos de la façon dont il a traité le sujet sensible du black metal norvégien et des événements tragiques survenus dans les années 90, cette partie du documentaire ayant été jugée superficielle et réductrice par certaines personnes ; il est donc retourné en Norvège et a consacré vingt-cinq minutes supplémentaires sur le thème en question, donnant il est vrai une vision plus large que celle de Necrobutcher rond comme une queue de pelle ou que celle de Gaahl – interview devenue mythique, d’ailleurs – comme possédé par le démon. En ce qui me concerne, c’est le bonus le plus intéressant.
L’interview comique de Lemmy vaut aussi son pesant de cacahuètes.

Au final, un fan de metal de longue date n’apprendra certainement pas grand-chose avec ce documentaire, qui balaie des thèmes auxquels on a tous été plus ou moins sensibilisé. Mais le travail de réalisation, de recueil d’informations à travers les nombreuses interviews et la sincérité du propos sont admirables. Le sujet est intelligemment traité et donne une vision assez juste de ce qu’est la culture metal.
Rien que pour ses qualités, il est intéressant pour tout metalleux d’y jeter un œil ; et de fait, il est aussi chaudement conseillé aux non-metalleux, ne serait-ce que pour leur culture générale.

Le DVD est en version originale sous-titrée en français et également doublé en français (sans doute par des Québécois, d’ailleurs).

Ce documentaire a été récompensé par un Gemini Award – prix canadien décerné par l’Academy Of Canadian Cinema & Television - en 2007.
Sam Dunn a continué à faire des films documentaires sur le metal, notamment avec Iron Maiden et Rush, par la suite.
Il est aussi co-gérant de la boîte de production Banger Films.

Contenu de Metal – Voyage Au Cœur De La Bête :

Documentaire  1h34

Bonus

Interviews  33’
Lemmy At The Rainbow  7’49
Cooper And Morello on politics  1’09
Bloppers  16’43
Norwegian Black Metal  25’03