Back in 2014, je venais à peine d’arriver sur Aux Portes Du Metal, et j’avais alors en tête de chroniquer Nux Vomica, un groupe de Death américain bien puissant et bien chiadé. Quatre ans plus tard, j’écoute Rotting Sky et me lance rapidement dans la chronique du « nouvel » album titré Sedation, avec la même envie. Quel rapport me diriez-vous ? Entre les deux groupes, un même personnage, le mystérieux Tim Messing (qui dirige d’ailleurs un blog musical, que les adeptes du format numérique retrouveront aisément), un « gamin » des États-Unis avec un goût prononcé pour l’expérimental et le format long.
J’ai pris le soin des guillemets concernant la soi-disant « nouveauté » de l’opus, car il apparaitrait que certaines parties aient déjà été écrites (voire carrément sorties) en 2014. Bref, Sedation me permet de revenir sur le travail de Tim Messing, et ce n’est pas plus mal.
L’opus est clairement empreint d’inspiration Noise, ce qui donne une certaine profondeur à l’ensemble. Combiné à des parties « claires », comme un piano sur White Angels, le rendu est alors très intéressant, basculant de l’ombre à la lumière, du bruit sans nom à la mélodie la plus pure, des instants sublimes qui font respirer le trop plein grésillant de certaines parties.
Le parallèle avec 2014 va plus loin, car cela m’a rappelé l’opus de Rorcal que j’avais chroniqué à l’époque, Világvége, croisement bâtard de Sludge et d’impressions bruyantes, souvent apocalyptiques, mais toujours clairvoyantes, comme c’est le cas chez Rotting Sky, notamment Tyrants Of Sedation, qui mélange parfaitement les deux styles, comme les deux pôles d’une même symphonie machiavélique.
Sedation est à l’image de la pochette, un véritable test de Rorschach, balançant constamment d’un pôle interprétatif à un autre, funambule musical coincé entre deux eaux, des profondeurs à la lumière. Un album à écouter sur la durée, évidemment.
Tracklist de Sedation :
01. Smile 02. White Angels 03. Tyrants Of Sedation 04. Ivory
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