Artiste/Groupe:

Riot City

CD:

Burn The Night

Date de sortie:

Mai 2019

Label:

No Remorse Records

Style:

Heavy/Speed Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

13/20

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Les congés de fin d'année m'ont donné l'occasion de me pencher sur quelques sorties loupées en 2019. Parmi celles-ci : Burn The Night, premier album des Canadiens de Riot City, sorti en mai dernier. Allez, vous pouvez l'avouer, vous avez cliqué sur cette chronique à cause de cette "magnifique" pochette, n'est-ce pas ? Un aigle robot lancé à toute vitesse et qui balance du laser avec ses yeux... comment résister ? Je vous comprends. Bon, ne tournons pas autour du pot : oui, Riot City est un représentant de la NWOTHM, vous savez, cette vague de jeunes groupes qui font comme si on était toujours en 1985. Avec un tel artwork, le patronyme du groupe et des titres comme Warrior Of TimeLivin' Fast ou Steel Rider, vous l'aviez un peu vu venir, non ?

Cependant, on le sait, les apparences sont parfois trompeuses. Là, par exemple, avec un tel visuel, vous vous dites que ces petits Canadiens sont très forcément influencés par Judas Priest et, plus particulièrement, par son Screaming For Vengeance (c'est d'ailleurs ce que disent quelques commentaires ou chroniques ici ou là). En réalité, même si on ne peut nier quelques accointances avec le cultissime combo british, ce n'est pas aussi simple que cela. Oui, ça fleure bon le heavy des eighties, jusque dans la production, et l'on peut lire que le groupe fait du "screaming metal from Canada for fans of Judas Priest, steel, spikes and leather!" sur son bandcamp... Et pourtant, il y a bien d'autres noms qui viennent plus régulièrement en tête que celui-là pendant l'écoute de Burn The Night. En fait, Riot City mélange le heavy (NWOBHM) du vieux continent (quelques riffs, mélodies ou harmonies de guitares évoqueront de temps en temps Priest ou Maiden) avec du speed (les premiers Helloween, avec Kai Hansen au chant) et plus particulièrement le speed metal ricain ou canadien, parfois mélodique (Riot, période Thundersteel), d'autres fois un peu plus costaud voire légèrement thrashy (Exciter). Donc non, ne vous attendez pas à écouter une copie conforme de Screaming For Vengeance (qui n'est pas aussi véloce et robuste que Burn The Night).

Le mot d'ordre : à l'ancienne (ok, ça fait plus d'un mot). Niveau durée, Riot City joue aussi la carte old school : huit pistes, trente-sept minutes. Burn The Night se veut concis, direct, efficace. C'est appréciable. En plus, le son est très bon (chaleureux, puissant et dynamique) et l'album bien mixé (chouette, on entend bien la basse). Je ne vais pas vous faire un descriptif piste par piste, sachez juste que si vous voulez du metal galopant servi par des riffs percutants, des gueulantes aiguës qui vont fissurer les vitres du salon et des solos savoureux, Riot City a des arguments qui peuvent vous intéresser. La galette est énergique (le titre Livin' Fast résume assez bien la philosophie du groupe), entraînante et fun. Parce que ces Canadiens proposent une musique, certes dénuée de toute originalité, mais vraiment bien écrite et accrocheuse. Ils appliquent les codes du genre à la lettre mais ils le font bien. A tel point qu'on se dit que si cet opus était sorti il y a trente-cinq ans, il aurait peut-être pu figurer parmi les albums que l'on cite volontiers aujourd'hui et qualifie parfois de cultes. L'ensemble est homogène, pas vraiment de baisse de rythme ou de qualité à déplorer. J'aime particulièrement la chanson titre avec son tempo qui incite au headbanging, son tricotage habile à la guitare et ses gang vocals sur le refrain. Into The Dark, avec son intro calme et mélodique avant que la machine ne s'emballe à nouveau, est bien efficace elle aussi et possède un bon refrain. Tiens, Halloween At Midnight sort une petite ambiance de slasher (avec hurlements dans la nuit) en intro. Marrant. 

Burn The Night marque donc beaucoup de points. Mais pas que. En fait, il caresse le fan nostalgique d'une époque révolue dans le sens du poil (ou du cheveu gras) et se révèle donc globalement très agréable mais - avis personnel - à petites doses... pour deux raisons principales. D'abord car il n'apporte rien de bien neuf (ça, c'est la problématique commune aux groupes de la NWOTHM... c'est fun, bien nostalgique comme il faut, mais donc forcément déjà entendu). Ensuite parce que son chanteur, Cale Savy, passe bien trop de temps à monter dans les aigus de façon criarde (sans toujours se soucier de notions basiques comme la justesse), ce qui a tendance à (me) fatiguer sur la longueur. Des gueulantes propres au style de temps en temps, ok, c'est normal, ça passe... Mais que quasiment chaque ligne de chant finisse dans la stratosphère, non, ça finit par devenir un peu crispant. Cela dit, concernant ce dernier point, les choses vont peut-être s'améliorer puisque, depuis la sortie de Burn The Night, un nouveau vocaliste (Jordan Jacobs) a été engagé (Savy est toujours là mais à la guitare uniquement). En tout cas, si vous avez accroché à des groupes comme Striker (les premiers albums), Enforcer (pareil, pas le dernier) ou Evil Invaders ces dernières années, posez donc une oreille sur ce Riot City, il a des qualités qui devraient vous parler. 

Tracklist de Burn The Night :

01. Warrior Of Time
02. Burn The Night
03. In The Dark
04. Livin' Fast
05. The Hunter
06. Steel Rider
07. 329
08. Halloween At Midnight

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