Rhapsody Of Fire



Artiste/Groupe

Rhapsody Of Fire

CD

The Frozen Tears Of Angels

Date de sortie

Mai 2010

Style

Metal Symphonique

Chroniqueur

Florentc

Note Florentc

18/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

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C H R O N I Q U E FlorentC

Juin 2000. Alors en pleine préparation de mon bac, un ami me fait découvrir un groupe que je connaissais ni d'Eve ni d'Adam, et pour cause je n'avais aucune idée de ce qu'était la musique metal à l'époque. Et ce jour là j'ai eu dans les oreilles Symphony Of Enchanted Lands de Rhapsody. Une claque monumentale, un son unique et une dimension épique inouie qui ont fait que j'ai écouté cet album en boucle jours et nuits pendant un long moment, au lieu de réviser, ce que je ne regrette absolument pas aujourd'hui !! Il y a eu comme un déclic ce jour là, une petite voix en moi qui a dit "c'est ce style musical que je vais écouter à partir d'aujourd'hui"... Quelques sept cents CDs de metal et une décennie plus tard, je peux confirmer ce que me disait cette petite voix. Bien que je me sois énormément diversifié entre temps sur la scène metal, Rhapsody (Rhapsody Of Fire dorénavant) reste encore et toujours un groupe unique à mes yeux, et si beaucoup de fans ont quitté le navire entre temps, il n'en est rien pour moi.


Et nous voilà aujourd'hui avec ce tant attendu et inespéré nouvel opus des Italiens. Inespéré car depuis plusieurs années, le groupe, qui était parti voguer en compagnie de Manowar et le management de Joey De Maio (Magic Circle Music) s'est cruellement brûlé les ailes. Tournées annulées, impossibilité de sortir un nouvel album à cause de déboires juridiques, tout ça sentait bien fort le roussi, d'autant plus que Rhapsody Of Fire ne donnait plus de nouvelles. Jusqu'au jour où l'on apprend (Hallelujah!!) que le groupe s'est enfin débarassé de la "secte" Manowar, et a de surcroît signé chez Nuclear Blast. Que du bonheur!!


The Frozen Tears Of Angels est donc le troisième chapitre de la saga The Dark Secret et fait suite à Symphony Of Enchanted Lands part 2 et Triumph Or Agony. Cet opus relate, dixit le site officiel, l'épopée de cinq valeureux guerriers partis vers de lointaines et glaciales contrées nordiques sur les limites de frontières inexplorées du monde connu pour anéantir la menace incombante d’une antique et obscure prophétie.


Comme à l'accoutumée, l'album débute par une intro majestueuse, Dark Frozen World, qui entame une narration qui marque le retour de l'inoxydable Christopher Lee. Incontestablement l'osmose opère toujours. Puis l'orchestre monte en puissance, avec  des choeurs féminins et masculins grandioses qui se répondent. Ambiance vraiment apocalyptique qui voit instantanément débouler le premier vrai titre, le déjà bien connu Sea Of Fate. Autant j'avais trouvé ce titre sympa à l'écoute sur le site du groupe, autant là je trouve que c'est juste la meilleure entrée en matière que Rhapsody Of Fire ait pu faire ! Quel enchaînement entre l'intro et ce titre ! Première impression, le groupe a retrouvé son speed d'antan, ça joue vite, très vite, et la double est de sortie. Le refrain se bonifie au fur et à mesure des écoutes, très épique même s'il se révèle être assez commun.


Crystal Moonlight est un titre plutôt destabilisant, son refrain étant curieux de prime abord. En effet, on s'attend à une envolée épique puis on se retrouve avec un refrain qui ne part pas complètement, comme tronqué. C'est très désagréable à la première écoute, puis finalement à la quatrième écoute ça passe comme une lettre à la poste! Confirmation : le retour au premier plan de la guitare, avec des soli aussi mélodiques que techniques et un son que je ne leur connaissais pas.


On continue notre route avec Reign Of Terror, qui est le joyau de l'album. Orgue, chuchottements, bruits de vent qui annoncent clairement que ça va péter. Effectivement ça ne tarde pas, du blast beat, du chant hurlé suivi de choeurs monstrueux, jamais Rhapsody Of Fire n'avait aussi bien sonné ! Comme s'ils avaient croisé Dimmu Borgir et Danny Elfman sur la route. Le refrain est simplement dantesque, tous les types de chants se répondent dans une ambiance aussi guerrière que violente, le break instrumental est à tomber, basse, clavier et guitares (aussi bien electrique qu'acoustique) se renvoient la balle, pour un final magnifique de rage qui colle la chair de poule. Peut-être le meilleur titre du groupe à ce jour, une merveille!


On calme le jeu avec la traditionnelle ballade. Danza Di Fuoco E Ghiaccio, comme son nom l'indique est une danse baroque chantée en Italien. Intro avec Christopher Lee à la narration, en arrière plan une petite flûte, puis le titre prend véritablement son envol avec toujours la flûte mais en instrument principal, bien secondé par un luth, une trompette et la guitare acoustique de Luca, qui délivre un solo sublime, tout en finesse et feeling, du jamais entendu sur du Rhapsody Of Fire. Ce petit bijou dansant est à rapprocher des non moins excellents Drangonland's Rivers, Lo Specchio D'Argento ou encore Old Age Of Wonders.


Pas le temps de se reposer, Raging Starfire nous déboulonne le cerveau, c'est désormais une certitude, la cuvée 2010 est placée sous le signe du speed et du solo ! Le refrain monte en puissance progressivement avec une intensité et une émotion que seul, un Fabio Lione des grands jours peut délivrer. Magique. Les dualités claviers/guitares n'auraient pas déparaillées sur Dawn Of Victory.


Lost In Cold Dreams est une semi ballade, semi car elle monte dans les tours petit à petit, et encore une fois, le refrain est à pleurer. Un titre qui fait penser dans sa construction à The Magic Of The Wizard's Dream.


On The Way To Ainor ne fait pas dans la demi-mesure. Les premières notes ressemblent à Agony Is My Name, le pont qui amène au refrain ainsi que ce dernier pourraient être qualifiés de "plus épique tu meurs", on retrouve la verve de ces fameux mighty refrains guerriers que le groupe pondait à tour de bras au début de leur carrière! On atteint l'extase totale lors du passage instrumental, deux minutes où Luca Turilli fait parler la six cordes avec des soli époustoufflants, pour finir sur ce si beau refrain...


Une quasi tradition, l'album se termine sur le titre éponyme, qui est également le plus long de l'album. Après une intro studieuse, un riff écrasant et plombé surgit de nulle part, et c'est le commencement d'une chanson vraiment progressive dans son ensemble. A noter qu'une partie est chantée en Italien, ce qui amène un charme supplémentaire.


C'est déjà la fin, les cinquante trois minutes sont passées bien vite ! Que dire sur ce nouvel album? Qu'il est destabilisant et surprenant ! Je n'ai pas été convaincu dès ma première écoute, je m'attendais à un déluge de symphonique, ce qui n'est pas le cas. C'est d'ailleurs l'album le moins sympho du groupe, il faut juste le savoir pour apprécier l'ensemble. Bien évidemment les choeurs et les orchestrations sont toujours présents et heureusement, mais la plupart du temps en arrière plan afin de retranscrire les ambiances et de contribuer à l'effet film score metal. En revanche on tient ici l'opus le plus heavy, puissant et speed du groupe, ce qui va en surprendre plus d'un croyez moi, et qui va peut-être réconcillier les fans des premiers albums avec le groupe.  Après maintes et maintes écoutes je peux affirmer qu'on tient là un vrai chef d'oeuvre qui marque le retour en force de Rhapsody Of Fire, qui a su habilement marier puissance et émotions. Plus complexe et moins facile d'accès que les précédents, une fois rentré dedans on n'en ressort plus. Vraiment une classe à part.