Artiste/Groupe:

Rhapsody Of Fire

CD:

The Eighth Mountain

Date de sortie:

Février 2019

Label:

AFM Records

Style:

Metal Symphonique

Chroniqueur:

Florentc

Note:

15/20

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Ils sont de retour ! Le vrai Rhapsody alias Rhapsody Of Fire revient nous conter une nouvelle saga épique. Sauf que voilà, énième chamboulement, Fabio Lione a quitté le navire. Certes, la nouvelle n’est pas récente, le groupe ayant sorti un album de reprises de leur propre répertoire, mais revisité avec le nouveau chanteur : Giacomo Voli. Mais là il s’agit du premier album studio sans le chanteur originel du groupe. Au final il ne reste plus qu’Alex Staropoli du line-up de départ… Définitivement, une page se tourne. Et sacrilège, aucun dragon présent sur la pochette ! Décidément, Rhapsody Of Fire semble décidé à faire peau neuve. Alors, le changement est-il pour maintenant ou pas ?

On commence sobrement avec la traditionnelle introduction qui, du haut de ses cinquante secondes, n’apporte rien. Clairement à mettre en dernière position des intros du groupe. Ce qui doit servir à amener le premier titre épique finalement ne sert pas à mettre en valeur la suite. Et pourtant, Seven Heroic Deeds méritait un bien meilleur tremplin. En effet, le titre est une entrée en matière convaincante. On sent que le groupe veut faire un retour en arrière avec une ambiance sombre à l’atmosphère pouvant rappeler ses débuts. Chœurs en latin, solo de clavier, et un refrain hymnique, pas de doute, Rhapsody Of Fire n’est pas mort. Giacomo Voli, sans avoir l’aura de son prédécesseur, s’en tire avec les honneurs, privilégiant largement les aigus. A voir ce que cela donnera en live, mais sur album on est convaincu.

Petite précision avant de continuer, il m’a fallu un certain nombre d’écoutes avant de me faire à cet album. Certainement perturbé par le changement de chanteur (eh oui, vingt ans avec un chanteur, forcément une partie de l’âme du groupe part avec…), j’ai eu du mal à me dire que j’écoutais bien un album du groupe. Ce changement peut rebuter. Une fois cet « handicap » passé, on peut objectivement cerner les points forts et faibles de l’album. Parmi les points faibles (autant finir par le meilleur), je citerais bien la qualité des orchestrations. Si le groupe a une nouvelle fois choisi d’opter pour un véritable orchestre, il est moins utilisé que sur les précédentes productions. On a vraiment l'impression que certaines orchestrations sont faites au clavier. Un titre comme Rain Of Fury par exemple n’est pas mauvais et possède son petit refrain qui va bien, mais aussi bien sur la mélodie que sur le duo clavier / guitare, on a l’impression d’entendre du Dragonforce. Quant à l’introduction et à la conclusion, on pense à Ancient Bards (un comble, alors que ça devrait être ce dernier qui fait penser à Rhapsody Of Fire). Globalement, les chœurs sont également moins présents qu’à l’accoutumée. Certains trouveront ça bénéfique, mais personnellement j’aime bien le côté orchestral / épique bien chargé de Rhapsody. Mais lorsqu’ils sont là, ils sont bien utilisés (Seven Heroic Deeds, The Courage To Forgive...).

Mais n’allez pas penser qu’on a affaire à un album au rabais, ça serait mal juger ce Eighth Mountain. Alex Staropoli sait toujours composer et le prouve à nouveau avec son lot de titres intéressants. La flûte de son frère Manuel est, elle, en revanche, bien présente. Notamment sur Warrior Heart, titre classique médiéval d’un album du groupe. Si le résultat est sympa, il faut être honnête, elle ne peut rivaliser avec ses aînées (Forest Of Unicorns, Old Age Of Wonders ou encore A Voice In The Cold Wind pour ne citer qu’elles). Attardons nous sur la prestation de Giacomo Voli maintenant. Après avoir digéré le fait que ce ne sera plus jamais Fabio Lione au chant, on ne peut qu’être admiratif de son travail. Tout en ayant des similitudes avec son aîné, il ne se contente pas de le singer, mais tente d'apporter sa patte aux compositions. Ce qui, pour l’avenir, est plutôt une bonne chose. Sa diversité est également appréciable. Autant dans l’agressivité que dans la retenue, il fait des merveilles sur un titre comme The Wind, The Rain And The Moon, superbe ballade au refrain impérial qui vous colle des frissons. Clash Of Times propose une parfaite synthèse de ce que le groupe sait encore composer. Tout y est : l’orchestre, les chœurs, la flûte, les parties calmes, le refrain épique qui tue, les guitares... ça fait plaisir à entendre ! Nous avons donc l’introduction, le titre médiéval, fatalement pour finir il nous faut le titre fleuve, et c’est bien évidemment le cas avec Tales Of A Hero’s Fate. Giacomo Voli commence par chanter avec un chant agressif quasiment black, ce qui montre une nouvelle fois l’étendue de sa voix. Si le refrain n’est pas le plus réussi de l’album, cette fois ci les chœurs et l’orchestre sont bien au rendez-vous ! Les parties de guitares endiablées répondent présentes également, rien à dire. Pour terminer, surprise, on a droit à une narration de Christopher Lee. Très surprenant dans la mesure où le bonhomme est décédé il y a presque quatre ans. Étant donné qu’il y a peu de chances qu’il soit revenu de l’au-delà pour pousser la chansonnette, le groupe a dû récupérer des bandes de son passage chez le groupe...

Franchement, peu de monde aurait parié sur cette nouvelle mouture de Rhapsody Of Fire avec Staropoli comme seul soldat restant à bord. Eh bien non, le groupe n’est pas mort, loin de là ! Si l’opus n’est pas exempt de défauts et comporte son lot de maladresses et certains titres convenus, l’ensemble est très rassurant pour l’avenir du groupe. On retrouve encore le speed et les soli de guitares cher au groupe sur un titre comme Clash Of Times (là on est vraiment en plein dans les débuts du groupes !), de la double pédale qui galope, une basse qui vibre, et tous les autres ingrédients. Si le groupe arrive à tout régler et digérer pour le prochain album, on peut encore voir de très belles choses. Et dans quelques mois à peine, au tour du nouveau concurrent / voisin / cousin / frère (rayer la mention inutile) Turilli – Lione Rhapsody de nous proposer son premier album. La compétition (et la comparaison) ne fait que (re)commencer ! 

Tracklist de The Eighth Mountain : 

01. Abyss Of Pain
02. Seven Heroic Deeds
03. Master Of Peace
04. Rain Of Fury
05. White Wizard
06. Warrior Heart
07. The Courage To Forgive
08. March Against The Tyrant
09. Clash Of Times
10. The Legend Goes On
11. The Wind, The Rain And The Moon
12. Tales Of A Hero’s Fate

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