Artiste/Groupe:

Rhapsody Of Fire

CD:

Into The Legend

Date de sortie:

Janvier 2016

Label:

AFM Records

Style:

Metal Symphonique

Chroniqueur:

Florentc

Note:

17/20

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Un de mes groupes fétiches revient en ce début d'année 2016 ; eh oui, Rhapsody Of Fire est de retour ! Après un Dark Wings Of Steel vraiment décevant dont il ne reste pas grand-chose deux ans plus tard (de loin leur album le moins abouti), les Italiens se devaient de réagir. Bien évidemment, l'opération marketing chère au groupe nous a promis monts et merveilles avec le retour du vrai Rhapsody, un album composé avec un orchestre, divers instruments, une chanteuse lyrique et j'en passe. Bref, ça va faire mal si on veut bien les croire. Le groupe a d'autant plus la pression que depuis la séparation du groupe en deux entités, il sort l'album après celui de Luca Turilli, donc la pression est bien sur lui. Et comme Dark Wings Of Steel était largement en-dessous de Ascending To Infinity, il faut sortir le grand jeu sur Into The Legend. A noter un changement de line-up, Alessandro Sala rejoint le groupe au poste de bassiste à la place de Oliver Holzwarth. Changement qui a son importance, la basse étant un instrument toujours bien intégré chez les Italiens. Passons au concret : la musique !

Introduction typique de Rhapsody, qui débute par des cuivres inquiétants suivis des choeurs et du reste de l'orchestre. On retrouve la patte du groupe immédiatement avec la nostalgie des premiers albums. Concrètement, In Principio rappelle The Dark Secret, qui introduisait Symphony Of Enchanted Lands Part 2. Et comme tout bon Rhapsody qui se respecte, l'introduction cinématographique sert de tremplin au premier titre, Distant Sky. Dès les premières notes, on est rassuré. Digne d'un Dawn Of Victory, le début du titre envoie bien comme il faut. Ca speede de tous les côtés et le refrain est vraiment bien gaulé et file des frissons. C'est épique comme il y a quinze ans, le solo de guitare est parfait dans son genre, le groupe applique la recette qui a fait son succès à merveille. En une intro et un titre, le précédent opus est déjà aux oubliettes. 

Et ça continue (presque) comme ça tout au long de l'album. Le single Into The Legend tient la route : choeurs très présents, intro celtique, et le chant de Fabio impeccable de maîtrise, très agressif dans les couplets. Même si ce n'est pas le meilleur titre de l'album, Into The Legend propose assez de qualités pour être signalé. La basse galope et vibre bien également, au casque c'est un régal. Certains titres méritent vraiment le détour et sont vraiment TRES bons ! Winters Rain, par exemple. Un riff sombre et entêtant qui sera une sorte de fil conducteur tout le long du titre, un refrain qui met du temps à arriver, le titre prenant le temps de tout mettre en place. Orchestrations, cornemuse en arrière-plan, c'est assez haletant. Puis vient le refrain, qui en impose. Et la suite est superbe. Choeurs mixtes, violons, et surtout le retour de la flûte baroque de Manuel Staropoli. Tous se répondent pendant plus de deux minutes avant de voir le refrain reprendre son cours. Ca rappelle ce que faisait le groupe sur Sacred Power Of Raging Winds. Une fresque musicale ! Toujours dans l'excellence, pour moi le meilleur titre de l'album et un des meilleurs du groupe tout court, A Voice In The Cold Wind perpétue la tradition du titre médiéval dans lequel le groupe a toujours excellé. Introduction à la flûte avant de voir débouler la mélodie version metal celtique, ça claque. Le refrain est un modèle du genre avec ses choeurs puissants. La deuxième partie est un pur chef-d'oeuvre de baroque, avec un long solo de piccolo. Et contrairement à Luca Turilli, le metal n'est pas en reste avec la guitare qui ne joue pas les seconds rôles, même sur ce titre elle joue un court mais beau rôle. 

Valley Of The Shadows insiste une nouvelle fois sur le côté "film score metal" entre gros choeurs et chant lyrique féminin, sans oublier l'orchestre, toujours très présent. Ce titre porte bien son nom, avec quelques grunts et une ambiance tout sauf légère. Fermez les yeux et vous êtes au coeur d'une bataille. Encore une fois, le pont orchestral et la solo de guitare qui suit sont très prenants. Et la fin avec ces choeurs féminins et la guitare furieuse... Divin ! Après toute cette furie, une ballade serait la bienvenue. Bien positionnée, Shining Star n'est pas la plus mauvaise du genre, mais loin d'être la meilleure non plus. Tous les ingrédients sont là, un Fabio en mode opéra, l'orchestre en fond, une belle mélodie, mais ça ne décolle jamais réellement. Si sa position au sein de l'album la sauve et n'en fait pas un titre à jeter, je ne comprends pas le choix du groupe d'en avoir fait un single. Ce titre est non seulement le moins bon mais aussi le moins représentatif de l'album. Le titre qui suit n'est pas non plus exempt de défauts. Un bon titre (qui aurait été un excellent titre sur Dark Wings Of Steel) mais qui a tendance à se perdre un tantinet. En revanche, le clavier est très présent et ça fait plaisir. Le duo guitare / clavier fait très progressif et diffère du reste de l'album. On arrive vers la fin de l'album et Rage Of Darkness vient nous rappeler que les deux titres précédents n'étaient pas du même calibre que le reste. Refrain énorme pour un titre certes classique mais d'une efficacité redoutable. Et comme souvent dans Rhapsody, on a le droit à une bonne partie de basse, ici en duo avec la guitare. 

Un album de Rhapsody se doit de terminer par un titre fleuve. C'est comme ça. Symphony Of Enchanted Lands, Gargoyles, Angels Of Darkness, The Mystic Prophecy Of The Demonknight ou encore Heroes Of The Waterfalls' Kingdom, pour ne citer qu'eux, sont là pour en témoigner. The Kiss Of Light a cette lourde tâche de continuer sur cette voie... et c'est réussi ! Sans tout détailler, on y retrouve un concentré de ce qu'a fait le groupe sur cette album. C'est maîtrisé du début à la fin. Mention spéciale à la partie acoustique au milieu d'album, classieuse et tout sauf ennuyeuse.

On le tient, le grand retour de Rhapsody Of Fire ! Into The Legend devrait ravir tout le monde, y compris ceux ayant quitté le navire. Il y a un monde entre le précédent et celui-ci. L'inspiration est revenue, la production est monstrueuse et rend justice à l'album. Le groupe n'avait pas menti lorsqu'il parlait de retour aux sources. On peut parler d'un mélange entre un Dawn Of Victory et Symphony Of Enchanted Lands Part 2. Les parties metal et orchestrales sont superbement bien mises en valeur et aucune n'empiète sur l'autre. C'est presque un sans faute. 

 

Tracklist de Into The Legend :

01. In Principio         
02. Distant Sky         
03. Into The Legend         
04. Winter’s Rain         
05. A Voice In The Cold Wind         
06. Valley Of Shadows         
07. Shining Star         
08. Realms Of Light         
09. Rage Of Darkness         
10. The Kiss Of Life         
11. Volar Sin Dolor (Bonus Track – Digipak)