Rage

Artiste/Groupe

Rage

CD

Black In Mind

Date de sortie

1995

Label

Style

Heavy Metal

Chroniqueur

Orion

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Rage est un groupe à la discographie féconde. Une petite comparaison avec deux très grands noms du Metal s’impose : ce groupe comptabilise aujourd’hui vingt-et-un albums studios quand Judas Priest n’en compte que seize et Iron Maiden, quinze. En revanche, le groupe a connu une inspiration assez inégale et tous les albums de nos Allemands ne sont pas à ranger dans les incontournables du Metal. Certains toutefois sortent leur épingle du jeu et méritent de figurer dans toute bonne CDthèque. A commencer par ce Black In Mind, paru en 1995.

Au milieu des années quatre-vingt-dix, une petite révolution a lieu dans l'histoire de Rage. En effet, ce groupe qui évoluait en trio depuis déjà pas mal d'années va s'adjoindre les services d'un second guitariste. Seulement, cette volonté qui émanait de Peavy, bassiste, chanteur et leader du groupe, n'a pas plu à Manni Schmidt, le seul guitariste du combo à l’époque. Ce dernier quitte le groupe fâché (on le retrouvera un peu plus tard chez Grave Digger) et donc, ce n'est pas un nouveau guitariste qui arrive mais bien deux : Spiros Efthimiadis (le frère du batteur, Chris) et Sven Fischer.

Le premier méfait de Rage version quatuor, c’est ce Black In Mind. Un album plus sombre que d’habitude, où l'atmosphère est plus lourde. Sur cet album, les influences du thrash se font parfois sentir. Et première impression : les guitares sont plus agressives, peut-être parce qu’elles sont deux fois plus présentes que d’habitude. Plus agressif aussi est le chant de Peavy et ça saute aux oreilles dès le titre éponyme qui introduit l’album. Finies les envolées dans les aigus (qui ne lui réussissaient pas forcément toujours), Peavy adopte un ton plus tranchant, moins mélodique peut-être mais plus dans l’air du temps. Ce changement de ton rend ce Black In Mind tellement différent des albums précédents que je dois avouer que quand je l’ai acheté, j’ai été très surpris et même déçu par cet album, ne retrouvant pas le Rage plus léger que j’aimais. Rage avait changé, Rage avait mûri. Il m’a fallu juste plus de temps que d’habitude pour y entrer. Mais finalement, une fois les premières impressions passées, cet album révèle ses qualités.
Les titres bien speed qui sont un peu la marque de fabrique du groupe depuis ses débuts sont toujours présents (Sent By The Devil, Forever, Start!) mais moins nombreux, Rage ne renâcle pas à diversifier le tempo. On retrouve également une des forces du groupe : les refrains assez facilement assimilables (The Crawling Chaos, Alive But Dead, A Spider’s Web) même si, là aussi, on a perdu le côté un peu "happy metal" de certaines des réalisations précédentes.
Un des joyaux de cet album est à mon avis In A Nameless Time, un long titre à tiroir comme Rage aime parfois en composer (on se rappelle de Lost In The Ice sur The Missing Link [1993] et Without A Trace sur Secrets In A Weird World [1989]). Sur ce morceau, Rage utilise quelques violons. Violons que l’on retrouve sur la splendide ballade qui conclut l'album (All This Time) et qui marque le commencement d'une nouvelle ère pour le groupe : celle de la collaboration avec Christian Wolff et le Lingua Mortis Orchestra. Le groupe va en effet enregistrer avec cette formation classique un album qui reprend quelques-uns de leurs morceaux dès l’année suivante et entreprendre une série de concert (et du coup, devient un précurseur de l’exercice en matière de Heavy). Puis viendront les albums XIII (1998) et Ghosts (1999), enregistrés avec le Lingua Mortis. Cette collaboration est toujours d’actualité aujourd’hui puisque l’année dernière est paru le véritable premier album du Lingua Mortis, feat. Rage. Mais là, c’est déjà une autre histoire… 

Si vous ne connaissez pas très bien ce groupe allemand et ne savez pas trop où piocher dans sa féconde discographie pour les découvrir, je ne saurais trop vous conseiller ce très bon album. D’autres méritent aussi le déplacement et feront peut-être l’objet d’une chronique ultérieurement pour notre rubrique "Back To The Past". En attendant, régalez-vous avec Black In Mind.

 

Tracklist de Black In Mind :

01. Black In Mind
02. The Crawling Chaos
03. Alive But Dead
04. Sent By The Devil
05. Shadow Out Of Time
06. A Spider's Web
07. In A Nameless Time
08. The Icecold Hand Of Destiny
09. Forever
10. Until I Die
11. My Rage
12. The Price Of War
13. Start!
14. All This Time

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