Artiste/Groupe:

Pyracanda

CD:

Two Sides Of A Coin

Date de sortie:

Avril 2019

Label:

Divebomb Records

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Bane

Note:

18/20

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Ami lecteur fan de thrash, je te souhaite la bienvenue ! Ami lecteur ayant cliqué sur cette chronique en voyant la provocatrice mention "coup de coeur", je te souhaite la bienvenue également !
Comment trouver de la chair fraîche dans un style aussi balisé que le thrash ? On pense toujours avoir "tout écouté" (si tant est que ça veuille dire quelque chose). On a, forcément, épuisé tous les albums et les discographies des grands groupes : les quatre premiers Metallica, les cinq/six premiers Slayer, les quatre premiers Megadeth, les trois premiers Exodus, quelques Anthrax... Tout ça, on connait, je vois même pas pourquoi j'en parle !
Alors on se dirige ensuite vers la deuxième division ou vers d'autres horizons : Death Angel, Overkill, Sodom, Kreator, Flotsam & Jetsam, Suicidal Tendencies... Tout y passe tant qu'on prend notre pied ! Et puis, finalement, on tente de trouver nos repères dans cette nouvelle vague, ce revival thrash qu'on se coltine depuis dix/quinze ans maintenant. Tu me connais, ami lecteur, j'ai plutôt tendance à ne pas trouver mon compte dans cette vague (même si Lost Society, même si Evil Invaders, même si Antagonism...)

Alors qu'est-ce qui reste aux gens comme nous ? Aux éternels soiffards qui vendraient mère et père, femme et enfants pour une simple dose de thrash bien foutu ? Eh bien il nous reste internet !
Internet a cet avantage de tout savoir et de tout avoir, constat qui s'applique évidemment au thrash. Durant la deuxième moitié des années 80, nombre d'obscures formations ont sorti un album de thrash, ce qui nous en fait pas mal à écouter. Mais, me diras-tu, comment distinguer le bien du mal ? Y'a qu'un moyen de le savoir, faut écouter. Et si parmi cinquante merdes, on trouve une petite pépite, ça vaudra le coup.

J'en viens donc finalement, après une interminable introduction, à cet album, datant en fait de 1990. Comment l'ai-je découvert ? Excellente question. Grâce à internet, lors d'une de mes nombreuses pérégrinations, une de mes nombreuses aventures pour trouver une petite dose, un truc de qualité. Un site dont j'ai complètement oublié le nom m'a listé bon nombre d'albums de tout petits groupes, avec la pochette en miniature. Il a fallu choisir, j'allais pas m'en enquiller deux mille non plus !
Et là, le coup de foudre absolu. Faut dire aussi que Pyracanda sait se faire désirer ! Regarde-moi un peu cette pochette ! Mazette, qu'elle est belle ! Elle m'ammène à me poser nombre de questions parfaitement stupides (comment on fait pour respirer avec ce masque ? Est-ce que la personne est née avec ce truc sur la gueule ?) mais je dois avouer qu'elle fait partie de mes pochettes préférées de toute l'histoire ! Rien que ça ! Elle est intriguante, dérangeante mais bigrement réussie. J'adore !

Je passe vite sur le nom du groupe hein, Pyracanda, méga bof. Quand au nom de l'album, Two Sides of a Coin, c'est assez bof aussi. Mais la pochette colle bien avec le titre pour le coup. Mais cessons donc nos élucubrations (on arrête les conneries quoi) et parlons un peu musique ! Nan parce qu'un joli emballage, c'est bien. Mais si le bonbon à l'intérieur a un sale goût, on sera bien avancés, tiens !
Qu'est-ce que nous joue Pyracanda ? Du thrash ! Du vrai, y'a aucun doute là-dessus ! Sauf que... Pyracanda, comme pour m'énerver, s'amuse à retourner ma vision du thrash. J'ai toujours tendance à analyser le style selon deux grandes écoles : l'école Metallica (qui accouche de groupes comme Overkill, Death Angel...) et l'école Slayer, plus extrême (Sodom, Kreator...). Mais Pyrancada se glisse dans une autre école, une qui n'existe pas. En effet, Two Sides of a Coin nous offre un thrash très Megadethien. Entendez par là : tornade de riffs, vitesse supersonique (un adjectif qui n'a aucun sens quand on parle de musique, quand on y pense) et de la mélodie de partout ! Tout ce que le metal devrait être finalement, hein ? Certains ne seront pas d'accord mais on est entre fans de thrash là, nous, on sait !

Cet album ne se compose que de neuf titres, pour quarante-deux minutes de musique. Pile poil le bon format ! Pas d'intro chiante et inutile, pas de ballades ratées (c'est bien beau de vouloir faire son Fade to Black mais c'est pas donné à tout le monde, autant ne pas essayer), pas de longs morceaux pompeux. Que des missiles qui déboulent à toute allure, qui te retourne la gueule, te claquent des soli qui tuent et qui repartent, aussi vite qu'ils sont arrivés. Et quand je parle de neuf titres, je parle surtout de neuf super titres ! Y'a pas un déchet là-dedans, tout est bon ! Choisir mon préféré, comme je le fais à l'accoutumée, a été particulièrement difficile d'ailleurs ! Il te suffit de lancer l'album pour t'en rendre compte. Top Gun, qui ouvre les hostilités (v'là que je parle comme les chroniqueurs de la presse papier) est une put*in de bombe. Et attends ! C'est le moins bon titre de l'album ! Si, si, je te jure !

Quand le moins bon titre de l'album tue autant, ça promet pour la suite ! Et la suite tient sa promesse, justement : Democratic Terror monte encore le niveau et ça monte crescendo jusqu'à en arriver à mes trois morceaux préférés, un power trio qui mérite qu'on écoute l'album rien que pour lui...
Parce que ouais, l'album trouve son climax dans l'enchaînement Welcome to Crablouse City (qui est mon vrai titre préféré), qui nous offre une jolie intro et une montée crescendo (immonde pléonasme, mais ça me permet d'insister), avec une cassure de morceau qui me donne envie de tout péter à chaque fois (gaffe à vos meubles en écoutant ce morceau); le faux-mid-tempo qu'est Dreamworld et la petite bombe qu'est Loser (on pense un peu à Metallica, ici)... ! Quel enchaînement, nom d'un chien ! La survoltée Don't Get Infected paraitrait presque inoffensive après ça (presque) !

Rien que pour ces trois titres, il te faut écouter cet album. Rien que pour Crablouse City d'ailleurs ! Mais ce serait passer à côté du reste et ce serait très dommage. Un rapide mot sur le chanteur. Ici, point de braillement à la Araya, point de grognement à la Mustaine. On a un "vrai chanteur", qui fait des notes et tout. S'il n'est pas Halford ou Dio, on est forcés de constater qu'il fait largement le taf !

Donc je résume : une tornade de riffs, des cascades de soli, une vitesse renversante et un chanteur efficace. Ne serait-ce pas là un super album de thrash ? Une pépite injustement oubliée ? Une tuerie absolue ? Je crois bien que si. Ami lecteur, sois heureux, Bane le fossoyer a sorti sa plus belle pelle, a creusé sous la tombe du thrash (dont les clous on été plantés par des groupes aussi variés que Pantera, Death et Nirvana, groupes qui ont tué le thrash au début des annés 90 pour faire émerger de nouveaux styles) et en a ressorti ce petit bijou. Je compte sur toi pour l'apprécier à sa juste valeur et à répandre la bonne parole !

Nota Bene : j'ai un peu triché pour mettre cet album en coup de coeur. En effet, s'il date en fait de 1990, il a récemment été réédité avec quelques démos en bonus. Autant te dire que, comme d'hab, ces démos n'ont aucun intérêt. Mais la réédition est la bienvenue : si le son de l'album n'a pas été vraiment transcendé, la réédition m'a permis de le commander...

Titre vraiment préféré : Welcome to Crablouse City
Ca tue aussi : Dreamworld, Loser
C'est nul : rien à signaler. Ah si, les démos de la réédition...

Tracklist de Two Sides Of A Coin :

01. Top Gun    
02. Democratic Terror     
03. Delirium Tremens
04. Challenge Cup       
05. Rigor Mortis   
06. Welcome To Crablouse City      
07. Dreamworld     
08. Loser
09. Don't Get Infected
10. Top Gun (démo)    
11. Rigor Mortis (démo)
12. Democratic Terror (démo) 
13. Welcome To Crablouse City (démo)        

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