Artiste/Groupe:

Prophets Of Rage

CD:

Prophets Of Rage

Date de sortie:

Septembre 2017

Label:

Fantasy Records

Style:

Fusion mollassonne

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

8/20

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Dans mon parcours de metalleux, Rage Against The Machine a un rôle fondateur. Lorsqu’en 1993, sur les bandes FM, on entendait en boucle « Fuck You, I Won’t do what you tell me » ponctué d’un « Motherfucker » hurlé avec une rage et une envie d’en découdre avec un système qui broie les petites gens… J’ai 15 ans et ma vision de la musique venait de prendre une énorme claque qui conditionnera pour beaucoup mon parcours musical et en partie mon parcours de vie.

Alors lorsqu’à la rédaction, on nous propose de chroniquer Prophets Of Rage pour leur premier album éponyme, je peux vous assurer que ni une ni deux, je me jette dessus. Retrouver trois des quatre membres de Rage Against the Machine et d’Audioslave, le guitariste Tom Morello, le bassiste Tim Commerford et le batteur Brad Wilk, me faisait déjà saliver.


Pour rappel, ce supergroupe se forme en réaction à la campagne présidentielle du candidat républicain Donald Trump. On y retrouve les amis Chuck D de Public Enemy et B-Real de Cypress Hill derrière les micros ainsi que DJ Lord, lui aussi membre de Public Enemy. Ils ont d’ailleurs détourné le slogan de Donald : "Make America great again" en "Make America rage again". Le décor était posé et me voilà à reprendre un coup de motivation militante.

Sauf que non, la rage est perdue et je ne prendrai jamais mon coup de pied salvateur. C’est mou, le flow des deux rappeurs est limite jovial. Et ce ne sont pas des "Yeah, Come On" utilisé à tire-larigot qui vont rendre les propos plus crédibles ou les faire sonner plus rebelle. Les mecs veulent nous faire croire qu’ils peuvent encore apporter leur pierre à l’édifice mais c’est un feu de paille… Au lieu de reprendre RATM, tournez-vous vers Faith No More : « I’m easy like Sunday morning »…

Je me suis dit sur les premières écoutes qu’il s’agissait, peut-être, d’un écart entre les compositions forcément plus rock que celles de leurs groupes habituels, et que cette sensation de flow mollasson n'était qu'une vue de mon esprit malade. C’est bien souvent leur agressivité vocale qui donne la pulse aux compostions de leurs groupes respectifs… Mais même pas, mon auto-bluff pour essayer de sauver cette entreprise qui me tenait à cœur s’est effrité au fur et à mesure des écoutes.


Alors je me suis surpris à apprécier certains titres comme Unfuck The World, ou quelques passages par-ci par-là mais honnêtement, le recyclage du riff de Bullet In The Head sur Radical Eyes et celui de Sleep Now In The Fire sur Who Owns Who, frise le ridicule. C’est bon, l’auto-plagiat les gars ? Et puis l’album tombe carrément dans le ridicule lorsque sur le couplet de Strength In Numbers, le riff me fait penser à une poule qui pond son œuf le matin…

Cet album de variété américaine, eh bien finalement j’aurai mieux fait de m’abstenir… Le vieil adage "c’était mieux avant" prend ici tout son sens… Je comprends que Zack De La Rocha, qui lui continue son militantisme et ses actions bien loin des projecteurs de L.A., n’a pas voulu participer à cette mascarade. Donald a dû vraiment les prendre pour des Mickey…


Tracklist de Prophets Of Rage :

01. Radical Eye
02. Unfuck The World
03. Legalize Me
04. Living On The 110
05. The Counteroffensive
06. Hail To The Chief
07. Take Me Higher
08. Strength In Numbers
09. Fired A Shot
10. Who Owns Who
11. Hands Up
12. Smashit