Primal Fear

 

Artiste/Groupe

Primal Fear

CD

Unbreakable

Date de sortie

Janvier 2012

Style

Heavy Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

13/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Unbreakable, ou le retour des hommes qui aiment les aigles... ou qui font semblant de les aimer afin de se faire bien voir des écolos et de bénéficier de réductions avantageuses chez Nature et Découvertes. Voilà, la rumeur est lancée.
Neuvième album des métalleux teutons, ce disque est celui (c'est le groupe qui le dit) du retour aux sources. Aaahh, le bon vieux "retour aux sources", concept si attrayant pour le fan de la première heure ! C'est si rassurant un retour aux sources, non ? Moui. Allez, ne tournons pas autour du pot, Unbreakable est un album honorable et, franchement, les gars de Primal Fear ont fait pire (Jaws Of Death ou The Devil's Ground)... mais ils ont également fait mieux (Primal Fear, Seven Seals ou New Religion).

Commençons par le positif. Comme d'habitude, le Heavy puissant des Allemands est doté d'une production impeccable qui souligne aussi bien la section rythmique ultra-carrée (avec la basse de Mat Sinner et les parties de batterie de l'excellent Randy Black) que les riffs et soli balancés par la paire Magnus Karlsson / Alex Beyrodt. Le chant de Ralf Scheepers est lui aussi bien mis en valeur. Un petit mot sur ce dernier, il est tout bonnement incroyable. Alors qu'il est maintenant plus proche de la cinquantaine que de la quarantaine, sa voix ne semble pas vieillir et il nous offre une prestation quatre étoiles pour le moins impressionnante. Dès les premières notes de Strike, ça saute aux oreilles, le vocaliste domine le couplet de sa puissance, il est impérial.
Musicalement, il s'agit toujours de Heavy Metal speedé influencé par les maîtres Judas Priest et Accept. Gros riffs, rythmiques en béton, vocaux puissants et aigus, double grosse caisse, sans oublier les refrains fédérateurs composés pour être repris par la foule, tout est là. En plus, le niveau général des compos présentées ici est plutôt de bonne facture, alors que demande le peuple ? On y vient.

Oui, c'est bien fichu. Bien sûr, c'est entraînant. Mais voilà, on a le sentiment que Primal Fear fait son boulot et rend une copie de bon élève alors que, vu son expérience et son potentiel, le groupe devrait rafler la mise et se retrouver leader du genre. Le fameux retour aux sources évoqué plus haut n'aide pas. La formule (d'un classicisme forcené) déclinée par les Allemands tournait déjà en rond au bout de quatre ou cinq albums... pourquoi semblerait-elle moins éculée aujourd'hui, à l'heure de leur neuvième livraison ? Pour ma part, j'avais apprécié les petits changements survenus sur des albums comme Seven Seals ou New Religion qui montraient un groupe soucieux de faire évoluer sa musique. Ces deux disques étaient, à mes yeux, ce que Primal Fear avait sorti de plus excitant depuis leur premier essai. Mais là, ils font machine arrière. Même la jaquette est repompée sur celle de Jaws Of Death...
Alors évidemment, tout ça ne donne pas un mauvais album. Il y a même quelques titres qui font bien plaisir. Strike, malgré son côté "relecture de Chainbreaker" (chanson dispo sur le premier album), s'avère efficace et, encore une fois, le travail de Ralf Scheepers laisse pantois. Give 'em Hell et le premier single, Bad Guys Wear Black, nous séduisent avec des refrains bien accrocheurs. A ce propos, le refrain de la chanson titre est également un modèle du genre, la mélodie est imparable, on l'a en tête pendant toute la journée... on appelle ça un hymne. 
A côté de ça, il y a aussi les paroles clichées et bêtasses, ainsi que les morceaux en pilote automatique aux riffs et mélodies déjà entendues. Clairement, ce qui manque à Unbreakable, c'est l'élément de surprise, la prise de risque qui fait la différence... et, parfois, l'inspiration aussi. On retiendra quand même quelques salves comme Blaze Of Glory ou les morceaux déjà cités, mais on ne sera pas plus ému que ça à l'écoute de titres certes speed et bien ficelés mais trop convenus, à l'instar de And There Was Silence. Les âmes sensibles apprécieront la ballade Born Again, et les amateurs de compos longues et épiques ne bouderont pas Where Angels Die dont je ne serais pas surpris d'apprendre qu'elle a été composée par Magnus Karlsson tant la mélodie flatte l'oreille (souvenez-vous, il a notamment composé les albums Allen-Lande, alors la mélodie accrocheuse, ça le connait), mais certains se sentiront peut-être frustrés de trouver tout cela sympa sans trop pouvoir crier au génie. Disons que ça dépendra des attentes et du niveau d'exigence de chacun.

Unbreakable est donc un solide album de Heavy Metal stéréotypé et efficace, impeccablement interprété et produit, mais qui manque un peu d'ambition. Les irréductibles voulant passer un bon moment se feront une joie de retrouver Primal Fear et headbangeront jusqu'à plus soif, les auditeurs plus exigeants (ou ceux qui n'ont jamais été passionnés par ce groupe) passeront peut-être leur tour. Choisissez votre camp !
 

Tracklist de Unbreakable :

01. Unbreakable (part 1)
02. Strike
03. Give 'Em Hell
04. Bad Guys Wear Black
05. And There Was Silence
06. Metal Nation
07. Where Angels Die
08. Unbreakable (part 2)
09. Marching Again
10. Born Again
11. Blaze Of Glory
12. Conviction

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