Artiste/Groupe:

Primal Fear

CD:

Devil's Ground

Date de sortie:

2004

Label:

Style:

Heavy Metal en bout de course

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

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Un coup sur deux... Ces quatre mots résument assez bien, à mon sens, les débuts discographiques de Primal Fear. En 1998, le premier album de ces fiers représentants du heavy metal teuton (bien inspiré par les légendaires Judas Priest ou Accept), venu de nulle part, fut une bonne surprise. Le second, Jaws Of Death (1999), déjà moins... parce que calqué sur le premier mais pas aussi inspiré. C'est alors que Nuclear Fire (2001) se chargea de nous redonner la foi avec un ensemble de titres bien plus accrocheurs et percutants. Black Sun, le quatrième effort du combo sorti en 2002, nous permit de constater à nouveau une petite baisse de régime (moins importante qu'avec Jaws Of Death, cela dit). L'album restait honorable mais plus inégal que Nuclear Fire et un peu moins bien produit. En toute logique, Devil's Ground devait donc redresser la barre... Eh bien non, pas du tout. Au contraire, ce cinquième disque, au lieu de respecter l'alternance observée jusque-là, décida de nous surprendre en se révélant être la copie la plus médiocre jamais rendue par nos chers métalleux germaniques. 

On ne pourra pas reprocher à Devil's Ground d'essayer de nous tromper sur la marchandise car, dès le titre d'ouverture, ça sent franchement le roussi. Pour la première fois de sa carrière, Primal Fear se plante dès le démarrage avec Metal Is Forever, un pseudo-hymne pompeux et cliché au refrain irritant dont les paroles font plus que friser le ridicule. Le son apparaît également moins puissant que sur les productions antérieures. L'aigle (mascotte choisie par le groupe) a beau être en metal, il a du plomb dans l'aile. Heureusement, Scheepers et compagnie se reprennent vite et nous servent par la suite quelques compos nettement plus sympas (Suicide And Mania, Visions Of Fate, Sea Of Flames et la power ballade The Healer) qui sauvent les meubles et permettent à cette première moitié d'album de s'en tirer correctement. Mais juste correctement car, même si ces titres sont globalement de bonne facture, ils présentent deux petits soucis : ils ont du mal à rivaliser avec les meilleures chansons du groupe (pas la peine de chercher de dignes successeurs à Angels In Black, Chainbreaker, Nuclear Fire ou Final Embrace, il n'y en a pas) et n'apportent rien de neuf à un style qui lasse à force de tourner en rond. Alors, Primal Fear qui fait du Primal Fear, soit... ce n'est ni le premier ni le dernier combo de heavy traditionnel à rester un peu trop fidèle à sa ligne directrice... mais dans ce cas-là, il faut nous botter le cul ! C'est un minimum, non ? Faire ce qui a déjà été fait mais avec une production moins percutante et des compos moins remarquables, ça pose souci.

En plus, la seconde moitié du disque est encore moins réussie. Pas grand-chose à retenir d'un morceau comme In Metal si ce n'est son refrain chiantissime (enfin, si le fait de répéter trois fois de suite "In Metal" sur une mélodie toute plate peut véritablement être considéré comme un refrain). Soulchaser nous refait le coup de Chainbreaker (premier album) en moins bien... Par la suite, on a de la piste qui s'écoute (Colony 13, Heart Of A Brave), c'est du ultra classique (comme toutes les compos de cette galette), du déjà entendu, rien de mauvais mais rien qui ne retienne particulièrement l'attention non plus... mais on a aussi de la compo qui fait trouver le temps long (Wings Of Desire, mid-tempo soporifique durant près de sept minutes). Et ne comptez pas sur le final Devil's Ground pour conclure en beauté, c'est un discours tout naze de deux bonnes minutes.

Bien sûr que Devil's Ground n'est pas nullissime. Il y a bien quelques chansons appréciables. Primal Fear a déjà eu de meilleures productions mais le son de cette nouvelle galette n'est pas indigne non plus. Les gars restent de bons musiciens (et Ralf Scheepers, en particulier, un chanteur impressionnant)... le nouveau batteur, un certain Randy Black (qui s'était déjà bien fait remarquer chez Annihilator) est une recrue de choix... mais tout cela ne suffit pas à sauver un disque très convenu qui n'oscille qu'entre le sympathique (au mieux) et le médiocre. Bilan des courses en 2004 : la formation compte cinq albums. Parmi eux, deux vraies réussites (Primal Fear et Nuclear Fire), du sympa (Black Sun), du bof (Jaws Of Death) et enfin, ce Devil's Ground qui se trouve être le moins bien gaulé de tous. A l'époque, j'ai bien failli décrocher pour de bon... Mais, à ma grande surprise, l'année suivante, un certain Seven Seals allait changer la donne. Il ne fallait donc pas enterrer Primal Fear trop vite...

Tracklist de Devil's Ground :

01. Metal Is Forever
02. Suicide And Mania
03. Visions Of Fate
04. Sea Of Flames
05. The Healer
06. Sacred Illusion
07. In Metal
08. Soulchaser
09. Colony 13
10. Wings Of Desire
11. Heart Of A Brave
12. Devil's Ground

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