PRIMAL FEAR

Artiste/Groupe

Primal Fear

Album

New Religion

Date de sortie

21/09/2007

Style

Heavy-Metal

Chroniqueurs

Florent C, HHH

Note (Florent C)

17/20

Note (HHH)

19/20

Site Officiel

http://www.primalfear.de/

C H R O N I Q U E (Florent C)

Force est de constater que les Allemands de Primal Fear ne chôment pas! Déjà le septime album en dix ans de carrière excusez du peu!

La bande à Ralf Scheepers et Mat Sinner a construit son succès son un heavy metal bien germanique, bien lourd, à la voix très haut perchée à la Rob Halford.

Sur ce "New Religion", ils ont affiné cette recette en y incluant des orchestrations fort bien pensées, même si l'idée peut paraître étrange pour ce genre de groupe.

L'album débute sur un " Sign of Fear" au refrain diabolique (constat récurrent tout au long de l'album) qui n'aurait pas déparaillé sur le denier album de Judas Priest tant le timbre de Ralf Scheepers se rapproche de celui du God of Metal.

Les orchestrations font leur (discrètes) apparitions sur "Face the Emptiness", titre ultra accrocheur, basique et bâteau mais tellement agréable à l'oreille!

Une autre surprise, "Everytime it Rains" en plus d'orchestrations se voit chanter en duo avec la jolie (et non moins talentueuse) Simone Simons de Epica. Titre de qualité, le groupe ayant réussi à pondre un titre à la fois rageur et doux, sans tomber dans la mièvrerie ni dans le tout commercial du style "je fais un duo avec Simone donc je vais vendre un million d'album".

La grosse claque de l'album qui me fait penser que le groupe a réellement franchi un cap, est le titre "Fighting the Darkness". Chef d'oeuvre de power ballade de près de neuf minutes avec un splendide (et long) break instrumental symphonique au milieu, on croirait entendre du Angra période Holy Land!! Les orchestrations se greffent aux instruments classiques pour un rendu étourdissant, surtout venant de ce groupe. Enorme tout simplement...

La seconde partie de l'album se révèle plus classique, avec des titres tels "Blood On Your Hands" ou "Too Much Time".

L'album se termine par un "The Man (That I Don't Know)" qui me fait penser à du Iced Earth mid tempo, joli titre où là encore les orchestrations se taillent la part du lion.

Primal Fear réussit là un beau tour de force en faisant évoluer leur musique dans un style musical pourtant très conservateur. L'apport symphonique ajoute de l'intensité sans pour autant tomber dans l'excès ni abandonner le côté rageur du combo. La production est en béton armé, très carrée, à l'allemande, rien à dire non plus là dessus.

C H R O N I Q U E (HHH)

Depuis l'éponyme Primal Fear en 1998, l'équipe Mat Sinner / Ralf Scheepers aura fait un sacré bonhomme de chemin pour nous pondre, en 2007, leur meilleur album jusqu'à ce jour. Le temps des albums où chaque chanson ressemblait à la précédent et bel et bien révolu et les allemands ont décidé de laisser place à la variété et à la nouveauté pour donner un second souffle au groupe. L'inspiration est au rendez-vous et l'on ne s'ennuie à aucun moment tout au long de l'album.

C'est Sign Of Fear qui ouvre le disque et l'on découvre un morceau mid-tempo aux lignes vocales agressives assez Halfordiennes. Ça ressemble à ce qu'ils faisaient sur les premiers albums mais en beaucoup mieux. C'est plus aboutit et ce sont les parties de batterie de Randy Black qui font la différence.

On enchaîne avec Face The Emptiness qui se révèle être un single redoutable avec son riff de tueur qui vous squatte le cerveau sans répit. Ralf Scheepers est au mieux de sa forme et se lâche enfin pour faire découvrir la véritable étendue de sa palette vocale. Tout au long du disque on retrouve sa façon de chanter traditionnelle mais il revient aussi assez régulièrement sur ce qu'il faisait au sein de Gamma Ray quand le sieur Hansen le faisait monter très, très haut.

Vient ensuite une power ballade en duo avec Simone Simons (Epica), Everytime It Rains, qui nous fait découvrir au visage plus émotionnel du bulldozer allemand. On sent bien sur ce morceau qu'il ont décidé de repousser les frontières qu'ils s'étaient fixés depuis des années. Le duo sonne à merveille et on ressent une parfaite alchimie entre le Kojak du metal et la belle rousse.

Sur New Religion, ça débute comme un marteau piqueur avec une double grosse caisse linéaire mais arrivé au pont / refrain, c'est un Primal Fear ultra mélodique qui nous offre encore un refrain tiré de sa nouvelle recette alliant puissance et mélodie. Il n'y a rien à redire car tout est absolument parfait.

Et puis on arrive au morceau de bravoure de l'album, Fighting The Darkness, une pièce d'environ neuf minutes. Autant dire que c'est une nouveauté pour eux et ils restent dans le côté émotionnel car la chanson démarre contre une pseudo ballade mais au fil du titre, on croise les passages symphoniques et les bons riffs électriques. Ce morceau me fait un peu penser dans sa structure au Music de Miles qu'avaient reprit Metalium sur leur second LP.

Blood On Your Hand est son refrain froid et martial prend le relais avant de laisser place à The Curse Of Sharon, plus typé mid-tempo mélodique qui ferait aussi un excellent single. Jusque là, vous avez bien comprit que nous avons droit à un album très varié. Mais me direz-vous, où sont les titres speed ? Et bien, il suffisait de demander !

Too Much Time déboule telle une sulfateuse pour rappeler que Primal Fear n'oublie personne. C'est un très bon morceau bien rapide mais qui dans le fond reste assez traditionnel.

Psycho est un genre de Running In The Dust qui n'apporte pas grand chose à l'album et c'est peut être la chanson la plus faible de l'album.

World On Fire est du même acabit speed que Too Much Time et vous fera headbanger comme des fous furieux. Les riffs destructeurs sont là et la voix magique de Scheepers savent transformer des morceaux simples en véritable bombes.

Le dernier titre, The Man (That I Don't Know) est un morceau plutôt tendance atmosphérique où la voix à elle seule donne tout son sens à la chanson. Ralf se permet des libertés dont on ne se souvenait plus qu'il en était capable.

Bref, ce New Religion risque d'être l'album de la consécration pour Primal Fear car le groupe n'a jamais été aussi varié, inspiré et bon jusqu'ici. On sent bien que ce septième album est un nouveau départ pour eux et qu'avec des bases aussi solides, rien ne pourra réellement les arrêter.