Persuader

Artiste/Groupe

Persuader

CD

The Fiction Maze

Date de sortie

Janvier 2014

Label

Inner Wound Recordings

Style

Power Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

15/20

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C H R O N I Q U E

Après le retour inespéré de Tad Morose il y a tout juste quelques semaines, voilà qu'un autre second couteau venu de Suède effectue son come-back : Persuader ! Les amateurs de power metal mélodique qui ont eu la chance de connaître et apprécier le groupe avec ses premières oeuvres (The Hunter en 2000, Evolution Purgatory en 2004 et When Eden Burns en 2006) se réjouissent et acclament comme il se doit le retour de cette formation injustement méconnue. Pour les autres, ceux qui n'ont jamais réellement prêté attention à Persuader, voici pour la quatrième fois (puiqu'il s'agit du quatrième album du groupe), l'opportunité de se pencher sur un combo de qualité qui vaut mieux que ce que sa ressemblance avec Blind Guardian (rapprochement à la fois évident et trop facile) laisse imaginer de prime abord.

Avec Persuader, les poncifs propres à certains groupes de power européens nous sont épargnés. Pas d'intro pompeuse en latin (deux coups de symbales et hop, One Lifetime démarre et envoie la sauce), pas de trop gros refrains "fête de la bière" ou de mélodies happy metal niaises, pas de ballade gnangan lourdingue ratée... pas de ballade du tout d'ailleurs, c'est encore plus simple. Parlons tout de suite du sujet qui fâche (un peu) : la sempiternelle comparaison avec Blind Guardian. Oui, Jens Carlsson a toujours une voix (et une facon de chanter) qui ressemble à s'y méprendre à celle d'Hansi Kürsch. Cette ressemblance est accentuée sur certains passages à cause de mélodies, harmonies ou guitares lead qui font penser à la musique du gardien aveugle. Ceci étant dit, coller hâtivement l'étiquette de clone à Persuader est une erreur. Car musicalement, s'il y a des similitudes, il y a également des différences. Les compos de nos Suédois sont plus directes, moins alambiquées ou arrangées que celles du fameux groupe teuton. Pas de trip symphonique ou médiéval ici, que du metal. Le ton est plus rentre-dedans, plus brut, l'approche est aussi plus moderne et les riffs proposés ainsi que la section rythmique (et même le chant parfois) relèvent régulièrement plus du thrash que du power mélodique... ce qui, dans la démarche, rapproche davantage Persuader d'un groupe comme Manticora. Et puis, même quand ça ressemble à Blind Guardian (rappelant d'ailleurs plus les premières heures du groupe que ses albums récents) c'est quand même très bien fichu, assez immédiat... tout comme le plaisir que je ressens à l'écoute de The Fiction Maze. Le trio de chansons tout en puissance et progression (chaque nouveau titre est un peu plus rapide et agressif que le précédent) est impeccable. One Lifetime, directe, enlevée avec un refrain mélodique entêtant laisse la place à War, épique et traversée de soli fort bien exécutés (le tout premier qui apparaît dès la quinzième seconde de la chanson est excellent et évoque la virtuosité d'un Megadeth période Friedman) jusqu'à ce que déboule la chanson titre avec son intro à la guitare sèche (un petit côté Battery de vous avez intérêt à savoir qui), ses accélérations vertigineuses (double grosse caisse ultra rapide et mêmes quelques courtes parties de blast beats qui calment bien) et des gueulantes ultra agressives qui lui procurent une efficacité extrême. Le refrain est plus mélodique et sonne assez Blind Guardian, c'est indéniable, mais le reste du morceau n'a rien à voir. L'album compte quelques titres plus posés ou mid-tempos qui permettent de varier les plaisirs (Deep In The Dark et son thème au clavier, la guerrière Son Of Sodom au refrain génial, Heathen et Worlds Collide qui, bien que sympathiques, me marquent moins). Quant au reste, c'est du véloce velu... pas toujours inoubliable mais avec tout de même deux chansons qui tirent leur épingle du jeu et balayent tout sur leur passage : InSect qui illustre parfaitement le mélange power (mélodique) et thrash (rapide et agressif) qui fait l'indentité du groupe, et Falling Faster qui clôt l'album dans une veine similaire et propose un dernier super refrain épique.

Avec The Fiction Maze, Persuader ne se renouvelle pas spécialement mais propose une galette tout à fait représentative de ce qu'il sait faire. Cela n'est pas très suprenant mais sacrément efficace. L'ensemble est costaud (les adjectifs "carré" ou "puissant" feraient tout aussi bien l'affaire), plutôt bien produit et traversé de quelques moments véritablement excellents avec des riffs et refrains aux petits oignons (War, The Fiction Maze, InSect, Son Of Sodom, Falling Faster). Le chant est surpuissant, la section rythmique ultra-carrée et le travail des guitaristes laisse admiratif. Si vous aimez des groupes comme Blind GuardianManticoraRage ou Orden Ogan, vous devriez jeter une oreille à ce disque pétri de qualités. Comme le groupe reprend les choses là où il les avait laissées il y a un peu plus de sept ans, il n'y a aucune raison que cet opus ne vous plaise pas si vous avez aimé ses prédécesseurs. En revanche, si vous n'avez jamais été particulièrement fans de ces Suédois, The Fiction Maze ne devrait pas vous bouleverser outre mesure.

 

Tracklist de The Fiction Maze : 

01. One Lifetime
02. War
03. The Fiction Maze
04. Deep In The Dark
05. InSect
06. Son Of Sodom
07. Sent To The Grave
08. Heathen
09. Dagon Rising
10. Worlds Collide
11. Falling Faster

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