Artiste/Groupe:

Paradise Lost

CD:

Symphony For The Lost

Date de sortie:

Novembre 2015

Label:

Century Media

Style:

Gothic Metal

Chroniqueur:

Florentc

Note:

14.5/20

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Année chargée pour Paradise Lost ! Après avoir sorti un autre excellent album au printemps, les Anglais reviennent en cette fin d'année avec un nouveau live, intitulé Symphony For The Lost. Live qui a la particularité de voir (enfin) Paradise Lost jouer avec un orchestre et un choeur. Si la chose devient monnaie courante, il faut bien avouer que cet exercice était à la fois prévisible et très tentant au vu de la musique des Anglais, qui se prête particulièrement bien à cet exercice. Passée cette excitation, l'enthousiasme retombe un tantinet lorsque l'on sait au final qu'il ne s'agit que d'une moitié de concert avec orchestre, la deuxième moitié étant un concert tout ce qu'il y a de plus standard. Démarche étrange mais il doit bien y avoir une explication, que je n'ai pas. On va dire qu'il s'agit d'un live avec en bonus une partie avec orchestre et choeur, ça serait plus juste. En ce qui concerne le cadre, le concert a eu lieu dans l’ancien théâtre romain de Philippopolis à Plovdiv, en Bulgarie. Pour le coup, c'est vraiment original et plaisant.

Le concert commence sur Tragic Idol, et le résultat file de beaux frissons. L'apport orchestral est réel et magnifie le titre, à tel point qu'on se demande s'il n'a pas été composé tel quel au départ tellement tout paraît naturel. Visuellement, c'est très sobre et plutôt classe. Que ce soit le groupe, les choeurs ou l'orchestre (et le chef d'orchestre), la tenue de rigueur est le noir. Point d'exubérance, on est chez Paradise Lost, on est pas là pour la déconne. L'agencement est également original, avec le groupe devant (normal), l'orchestre derrière (normal bis) ; mais les choeurs sont disposés un étage plus haut, visuellement ça le fait.. Le cadrage est également très bon, tout dans la sobriété. Des gros plans sur tous les musiciens viennent agrémenter le show, de façon toujours appropriée. Régulièrement, l'image passe de la couleur au noir et blanc, conférant un aspect ancien au show, et cher au groupe visiblement (le visuel et la promo de l'album Faith Divides Us - Death Unites Us notamment). On va dire que ça rajoute du charme et du cachet au spectacle.

 

Ce sont donc huit titres en version orchestrale qui seront joués ce soir-là, issus de huit albums, donc presque toutes les époques des Anglais sont passées à la moulinette de l'orchestration. Et vraiment il n'y a rien à dire, tous sont plus que prenants, l'interprétation est top, l'orchestre n'en fait pas des tonnes mais on l'entend parfaitement. Mention spéciale à Joys Of Emptiness et Gothic, de vieux titres repensés qui bénéficient d'une deuxième jeunesse. Classieux au possible ! Autre point positif, le public. Assis dans l'arène "à la cool", on sent qu'il s' éclate et donne de la voix aisément ; bref, un public qui visiblement se régale et qui est bien mis en avant, ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas sur un live. Même Nick Holmes a l'air "heureux" d'être là, c'est dire ! L'Anglais est plus loquace qu'à l'accoutumée, et ça aussi ça fait plaisir (enfin à sa manière, c'est pas non plus Tobias Sammet). Son chant n'a jamais fait des merveilles en live, et si ce n'est toujours pas un modèle de justesse, il s'en sort tout de même bien (surtout sur le chant guttural comme sur Victim Of The Past et Gothic). Evidemment, les autres zicos sont irréprochables, à commencer par Greg Mackintosh, toujours aussi précis et fin dans ses exécutions.

Et voilà la partie symphonique déjà terminée, après seulement quarante-et-une minutes précisément. Avouez que c'est très court... La deuxième partie est fatalement moins intéressante, la scène et le cadre détonant et faisant vraiment vide, avec uniquement le groupe pour remplir tout cet espace. Niveau set list, ça reste du classique avec des indispensables (As I Die, Say Just Words, The Last Time...) mais certains titres auraient mérité aussi de bénéficier du traitement symphonique, à commencer par l'excellent The Enemy, ou encore Erased et Faith Divides Us, Death Unites Us. Malgré tout, l'ambiance ne retombe pas dans le public, qui semble toujours content d'être présent. Nous un peu moins, on se sent un peu lésé car la promesse n'est pas tenue. Passée cette déception, le reste du concert est très correct et si on combine avec la première partie, Paradise Lost jouera des titres issus de la quasi intégralité de sa discographie (seuls Lost Paradise, Host et Believe In Nothing ne sont pas représentés). Pas mal ! 

Autre grief, l'image. Il s'agit d'un DVD et non d'un Blu-ray. Pourquoi sortir uniquement une version DVD quand aujourd'hui tous les groupes sortent des Blu-ray ?! L'image dans sa globalité est tout à fait correcte, ça tient la route, mais si on la compare avec des concerts récents en Blu-ray, là ça n'a plus rien à voir. C'est assez flagrant, notamment sur les plans du public et sur les balayages de caméras, ça manque de clarté et de netteté. Il suffit de lancer un autre live en Blu-ray derrère celui-ci pour s'en convaincre. Tout cela laisse un arrière-goût d'inachevé, de ce qui aurait pu être un live mémorable. Il en résulte au final un concert qui souffle le chaud et le froid. Reste pour la partie positive un packaging ultra classieux (la patte Paradise Lost, qui excelle dans ce domaine) à un prix vraiment dérisoire, ceci explique peut-être cela. Tout dépend comment vous vous positionnez : si vous prenez ce live comme un live normal avec en bonus une première partie avec choeur et orchestre, et que vous ne possédez pas de lecteur Blu-ray, alors foncez tête baissée ; si vous vous attendez à autre chose, attention vous êtes prévenus.

 

 

Tracklist de Symphony For The Lost :

CD 1 (avec orchestre)
1. Tragic Idol
2. Last Regret
3. Your Own Reality
4. Over The Madness
5. Joys Of Emptiness
6. Victim Of The Past
7. Soul Courageous
8. Gothic


CD 2 (sans orchestre)
1. The Enemy
2. Erased
3. Isolate
4. Faith Divides Us, Death Unites Us
5. As I Die
6. One Second
7. True Belief
8. Say Just Words
9. The Last Time