Panzer. Voilà un nom doux, tendre, qui sent bon la délicatesse et le raffinement ! Avec un nom de groupe pareil, vous aurez aisément deviné que nos Allemands (oui là aussi c'était facile à trouver) ne font pas dans le metal symphonique ou guilleret. Panzer propose donc un heavy metal teinté de thrash, un metal carré, en béton armé, pour les chevelus virils. Je ne m'étais pas encore penché sur cette formation, malgré le fait qu'il s'agisse d'un "super groupe" (terme à la mode lorsqu'il s'agit de réunir des membres de divers groupes célèbres). A la tête du projet, on retrouve toujours Schmier (Destruction), avec comme frères d'armes le valeureux Stefan Schwartzmann à la batterie (ex-Accept) et Pontus Norgren (Hammerfall), qui a remplacé Herman Franck (ex-Accept encore) à la guitare. Un line-up suffisamment costaud pour gagner une guerre. Avant de parler musique, arrêtons-nous cinq minutes sur la pochette. Dans un esprit bande dessinée, elle représente les merveilleux dirigeants de ce monde que sont Donald Trump, Bachar-el-Assad, Kim Jong Un et Vladimir Poutine en train de se marrer à fumer des bangs sous le regard des têtes décapitées de Staline et Hitler. Une pochette non sans un grosse dose d'humour noir, provocatrice. On comprend aussi le titre de l'album, Fatal Command. 

Dès les premières notes de Satan's Hollow, on comprend qu'on va passer une cinquantaine de minutes assez frénétiques, à sortir lessivé. La rythmique est implacable, sehr Deutsch Qualität. La guitare est bien mordante et son riff entêtant, et le refrain bien rageur. On y trouve un petit air thrash à la Kreator des derniers opus je trouve. Fatal Command enfonce le clou. Une basse qui vibre bien, un refrain dévastateur, de bons solos, du heavy thrash pour le moment qui régale les esgourdes. Le solo de ce titre pourrait carrément sortir d'un album d'Accept que ça ne choquerait personne. Epique, mélodique, efficace. La qualité ne faiblit absolument pas sur We Can Not Be Silenced, deuxième single proposé au public. Ca joue vite, aucun temps mort, une seule envie : scander le refrain le poing levé. Les Allemands proposent une bonne dose de rage communicative. Alors il faut accrocher à la voix spécifique de Schmier, mais force est de constater qu'elle colle parfaitement à l'étiquette du groupe.

Si on peut reprocher à Panzer son manque de personnalité à cause de ses nombreux emprunts, on ne peut que les féliciter de parfaitement savoir exploiter une formule qui fonctionne. Scorn And Hate et ses choeurs sur le refrain (encore un classique du style) ou encore Mistaken contiennent leurs lots de bons moments avec toujours ces mélodies gavées de testostérone... imparable ! Bon, tout n'est pas parfait, certains titres tirant un peu trop sur la corde et sur la longueur (Skullbreaker, The Decline (And The Downfall)) et font perdre un peu le fil de l'écoute. Mais rien de bien méchant rassurez-vous. Si vous aimez des groupes comme Iron Maiden, Accept ou encore Kreator, que vous privilégiez l'efficacité à l'originalité et que vous appréciez le heavy carré de papa, alors vous pouvez écouter tête baissée, peu de chance que vous soyez déçus par ce Fatal Command.

Tracklist de Fatal Command :