Opeth

Artiste/Groupe

Opeth

CD

Pale Communion

Date de sortie

Août 2014

Label

Roadrunner Records

Style

Rock Seventies

Chroniqueur

Orion

Note Orion

14/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Difficile de se faire une idée à l'avance de ce qu'allait, cette fois-ci, nous réserver Opeth. Le groupe ayant pris un peu tout le monde par surprise avec son dernier album, Heritage (2011), qui nous faisait une plongée dans un bain seventies fortement marqué, loin très loin des balbutiements Death du groupe (la pochette de l’album, plus joyeuse et claire qu’à l’accoutumée, nous avait cependant mis sur la voie). Alors, pour cette cuvée 2014, ornée d’une pochette de nouveau assez sombre, Mikael Akerfeldt a t-il choisi de suivre la voie tracée par Heritage ou bien de prendre de nouveau tout le monde à contre-pied ? Réponse ci-dessous.

Si l’on espérait revoir le Opeth des Blackwater Park ou autre Deliverance (comme je dois l’avouer, c’était mon cas), il va falloir se faire une raison. Car ce n’est pas le premier morceau, Eternal Rains Will Come, qui va pouvoir nous faire penser que les Suédois reviennent à du brutal. Passée l’intro un peu plus énergique que le reste, on tombe dans une ambiance feutrée, le synthé très typé sonne carrément comme celui de Jon Lord (Deep Purple) ou de Ken Hensley (Uriah Heep), le chant de Mikael Akerfeldt, doublé, est doux, les guitares pas agressives pour un sou... on se dit donc que ce Pale Communion est la suite logique de Heritage. Sentiment confirmé avec le second morceau, Cusp Of Eternity. Car même si le titre est sympa et qu’il est le plus rythmé de l’ensemble, ne nous y trompons pas : ne parlons plus de Metal, Mikael et sa bande sont partis dans un trip limite baba cool.

 

 

On pense parfois à Jethro Tull (par moments sur Moon Above, Sun Below, titre de plus de dix minutes) qui n’est quand même pas le groupe le plus Metal des années 70. On trouve aussi un titre acoustique (Elysian Woes), tout à fait à l’image de ce que le groupe avait proposé sur l’album Damnation. Goblin est un morceau instrumental où encore une fois, les guitares ne sont pas franchement saturées. Voice Of Treason possède un petit côté oriental avec son violon. Les parties instrumentales ont été particulièrement travaillées, le groupe les fait durer (cinq des huit titres dépassent les six minutes) et il ne fait aucun doute que les Suédois sont d’excellents instrumentistes.

Inutile de vous dire que c’est le genre d’album qui mérite plusieurs écoutes car à la première, il m’a paru plus chiant qu’autre chose (un peu comme les derniers Anathema). Après ce premier constat et une fois qu’on s’est fait à l’idée d’écouter une musique plutôt calme, c’est vrai qu’il livre ses atouts : une musicalité très travaillée, de belles mélodies, un chant magnifique. C'est très bien fait, c'est vrai. Mais où est passée la "Opeth touch" ? Un growl quelque part ? Une partie agressive ? Une batterie qui imprime un rythme explosif ? Nope.
Personnellement, je trouve un peu dommage que ce groupe qui possédait vraiment quelque chose d’original soit tombé dans le revival seventies (certes, très bien exécuté) qu’une quantité de groupes nous propose aujourd’hui. A-t-on déjà tout dit en matière de musique pour qu’il faille maintenant revenir systématiquement sur le passé ?

Il va sans doute encore y avoir des déçus (encore que, le dernier album les avait peut-être déjà fait tous fuir) mais Pale Communion est un album dans la lignée du précédent, Opeth semble maintenant avoir choisi sa voie. Ce n’est plus celle du Metal, indiscutablement. A réserver aux amateurs du style, pas forcément à ceux qui ont apprécié les albums qui ont précédé Heritage.

 

Tracklist de Pale Communion :

01. Eternal Rains Will Come
02. Cusp Of Eternity
03. Moon Above, Sun Below
04. Elysian Woes
05. Goblin
06. River
07. Voice Of Treason
08. Faith In Others

Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum !