Opeth

Artiste/Groupe

Opeth

CD

Heritage

Date de sortie

Septembre 2011

Style

Hard Vintage

Chroniqueur

Orion

Note Orion

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Chaque album d'Opeth est un univers mystérieux et réserve son lot de surprises. Le groupe suédois n'a jamais joué la carte de la simplicité et sait prendre des risques.
Ce Heritage ne déroge pas à la règle et se propose d'emmener l'auditeur dans des contrées lointaines, en tout cas à des années lumières du Doom Death des débuts. Et même assez loin du dernier album en date, Watershed, même si celui-ci montrait déjà par moments ce besoin de calmer le jeu.

Heritage, le morceau qui donne son titre à l’album, est une intro au piano. Sobre et déroutante, déjà. Car évidemment, on se pose tout de suite la question : Qu’est ce qui nous attend après ça ?
C'est alors que débute vraiment l'album, avec The Devil's Orchard. Premier constat : le son des guitares a vachement évolué, pour sonner encore plus "seventies" qu'avant. Deep Purple n'est pas loin, d'autant que les synthés de Per Wiberg rappellent bien les sonorités de l’orgue d’un certain Jon Lord. C'est flagrant sur le break de ce premier morceau. Le chant de Mikael Akerfeldt est fluide. Alors attention si vous n’écoutez que ce premier morceau avant d’acheter l’album car il s’agit presque du morceau le plus Metal.
I Feel the Dark est introduit par une guitare acoustique. Le chant arrive. Le morceau évolue tout en douceur avant un break tragique qui intervient après environ trois minutes. Sur cette première partie du titre, on n’est pas loin des morceaux de l’album Damnation ou du morceau introductif de Watershed. On alterne ensuite des passages calmes et électriques avec la voix d'Akerfeldt au dessus, impériale.
Slither renvoie le combo suédois sur un terrain plus Metal. Ce qui n'empêche pas le morceau de se terminer sur une bonne minute de guitare acoustique. Ce morceau est un hommage à Ronnie James Dio nous apprend-on dans le livret.
Nepenthe est encore un morceau qui peut rappeler l'album Damnation dans sa première partie avant de partir dans quelque chose d'assez barré. Là, c'est une certitude, Mikael Akerfeldt, responsable de la composition de tous les morceaux de cet album, ne s'est posé aucune limite.
Haxprocess va flirter sur les terres de Pink Floyd, avec un côté un peu Rock expérimental. Famine est introduit à la flûte suivie de percussions puis enfin du piano. La voix arrive là-dessus et il faut attendre près de trois minutes pour entendre la première guitare électrique. Le morceau s'anime alors. La flûte réapparait en milieu de titre. Un morceau teinté Rock psyché.
The Lines in my Hand est un morceau bien typé Hard Rock seventies, assez psyché également par moments. Ca sent le patchoulis et les chemises à fleurs. Ceci dit, la pochette de l'album annonçait la couleur, il n'y a pas tromperie sur la marchandise de ce côté-là.
Folklore est encore dans cet esprit. Un long morceau qui s’anime dans sa deuxième partie avec un final somptueux (très old Pink Floyd). Encore une fois, la voix d’Akerfeldt se combine merveilleusement bien à ce type de musique. On notera que pas une seule fois au long de cet album il aura poussé ses grognements Death Metal (déjà peu présents sur l’album précédent, ceci dit).
L’album se termine sur Marrow of the Earth, un instrumental très cool à la gratte que rejoignent percussions et synthé discret en fin de titre. Voilà. L’héritage dont il est question semble bien être celui des groupes de Rock psyché et progressifs des années soixante-dix. Les guitares sont vraiment à l’honneur sur ce disque, qu’elles soient acoustiques ou électriques.
Verdict : après une première écoute, on peut être partagé entre deux sentiments. Celui d’être un peu déçu par le côté globalement soft des compos de cet album si l’on avait à l’idée d’écouter quelque chose de plus méchant. Mais aussi celui de sentir que l’on tient là une œuvre sincère, dotée de morceaux magnifiques et qui a encore pas mal de choses à révéler.

Ce Heritage risque donc de ne pas plaire à tout le monde.
Ceux qui attendaient un album dans la lignée de Watershed, bien Heavy, avec des morceaux qui arrachent, en seront pour leurs frais. Opeth a encore une fois fait ce qu'on n'attendait pas. Et même si le groupe nous a déjà habitués à de pareilles surprises, certains risquent d'être un peu déstabilisés par cette nouvelle direction artistique.
Pour les autres et pour ceux qui découvriraient Opeth avec cet album, Heritage mérite plusieurs écoutes afin de rentrer complètement dans la nouvelle oeuvre des suédois. C'est un album varié, extrêmement riche musicalement, qui réussit la prouesse de pouvoir être aussi bien apprécié par les amateurs de Rock au sens large que par les fans d'Opeth qui n’ont jamais été rebutés par l’importante évolution musicale du combo.
Et qui sait, le prochain album pourrait bien prendre de nouveau tout le monde à contre-pied par un retour à une musique agressive. Avec Opeth, tout est possible...

 

Tracklist de Heritage :

01. Heritage (instrumental)
02. The Devil's Orchard
03. I Feel the Dark
04. Slither
05. Nepenthe
06. Haxprocess
07. Famine
08. The Lines in My Hand
09. Folklore
10. Marrow of the Earth
(instrumental)

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