Opeth

Artiste/Groupe

Opeth

CD

Blackwater Park

Date de sortie

2001

Label

Style

Death progressif

Chroniqueur

Orion

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C H R O N I Q U E

Opeth est un groupe de Death suédois qui s'est longtemps cherché musicalement. D'ailleurs, je pense qu'ils se cherchent toujours, il n'y a qu'à écouter leur dernier album en date, Heritage, qui n'a plus grand chose à voir avec l'album dont je vais vous parler maintenant. En tout cas, à cette époque, c'est une évidence, Opeth est en pleine mutation. Depuis le départ, leur Death fait des incursions plus ou moins évidentes dans le monde du progressif. Mais avec Blackwater Park, le pas est définitivement franchi.
Cet album marque tout d'abord la rencontre de Mikael Akerfeldt, le chanteur guitariste du groupe, avec Steven Wilson de Porcupine Tree. Celui-ci va produire l'album et va aussi participer activement à son élaboration en tant que chanteur (sur Bleak, Harvest, Funeral Portrait et The Drapery Falls), aux claviers, au mellotron et aussi à la guitare. Evidemment, cette rencontre a eu une incidence sur la vision de la musique du groupe. Blackwater Park marque un tournant décisif pour Opeth.

C'est pourtant dans un style bien trempé dans le Death que commence cet album. The Leper Affinity nous offre double pédale, grosses guitares et vocaux profonds de Mikael Akerfeldt. C'est le break qui arrive au bout de quatre minutes qui montre la voie dans laquelle va nous emmener Opeth à partir de cet album : voix claire épurée, tempo plus soft, guitares acoustiques avant de repartir en mode électrique plus agressif sur percussions... le Death du groupe est devenu assurément progressif. Confirmation avec la fin du titre et ses guitares hautement mélodiques, puis son piano qui reste seul pour conclure le titre. Opeth a poussé encore plus loin sa quête commencée sur les albums précédents.
A partir de là, c'est une succession de morceaux tous plus géniaux les uns que les autres. Bleak alterne passages Death bien profonds et passages prog assez sombres. Le break et le solo de ce titre font penser à du Pink Floyd. Le génie d'Opeth est d'arriver à concilier au sein du même morceau cette influence rock progressif et son Death toujours aussi sombre et violent.
Harvest démarre lui directement en mode acoustique. Plus de trace de Death Metal sur celui-ci mais quelle beauté ! La voix, la mélodie, les guitares... oui, on touche au génial, là. Ce morceau est sans doute à l'origine de l'album Damnation sorti deux ans plus tard, un album entièrement dans ce style, en parallèle au plus radical Deliverance sorti juste avant.
The Drapery Falls et Dirge For November continuent le travail commencé en début d'album. Mélodies ténébreuses, guitares acoustiques, voix claires de toute beauté et tout à coup, growls monstrueux, rythmiques qui se durcissent, double pédale puis retour au calme. Le jeu des deux guitaristes, Akerfeldt et Peter lindgren est tout simplement éblouissant. Sur The Funeral Portrait, c'est la violence qui reprend le dessus jusqu'au break qui, comme sur The Leper Affinity, amène voix claires et mélodies.
Patterns In The Ivy nous offre une petite parenthèse acoustique avant d'attaquer le monument de cet album, à savoir le titre éponyme. Celui-ci, du haut de ses douze minutes, synthétise parfaitement tout ce que l'on vient d'écouter. Death Metal et passages progressifs magnifiques, le tout dans une osmose parfaite.

Derrière la superbe illustration de Travis Smith, derrière cette brume rendant le paysage fantomatique, se cachait donc un chef-d'oeuvre. Et comme tout chef-d'oeuvre qui se respecte, ne comptez pas en avoir fait le tour au bout d'une écoute ou deux. Il faut longuement l’écouter pour en détenir toutes les clés. Juste à titre d’exemple, la première fois que j’ai écouté cet album, je me suis demandé si j’avais bien fait de l’acheter…
Blackwater Park a amené Opeth dans une autre division du Metal... la première, tout simplement.

 

Tracklist de Blackwater Park :

01. The Leper Affinity
02. Bleak
03. Harvest
04. The Drapery Falls
05. Dirge For November
06. The Funeral Portrait
07. Patterns In The Ivy
08. Blackwater Park

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